Le CÉRIUM propose une formule de résidence pour les chercheurs de passage

Céline Bellot, professeure à l’École de travail social de l’UdeM, Valérie Amiraux, sociologue et vice-rectrice aux partenariats communautaires et internationaux de l’UdeM, Marwan Mohammed, sociologue et chercheur au CNRS et à l'EHESS, à Paris et premier chercheur en résidence du CÉRIUM ainsi que Violaine Jolivet, professeure au département de géographie de l’UdeM, le 3 novembre 2021 lors d’une Table ronde portant le titre: Ethnographie en terrains difficiles.

Céline Bellot, professeure à l’École de travail social de l’UdeM, Valérie Amiraux, sociologue et vice-rectrice aux partenariats communautaires et internationaux de l’UdeM, Marwan Mohammed, sociologue et chercheur au CNRS et à l'EHESS, à Paris et premier chercheur en résidence du CÉRIUM ainsi que Violaine Jolivet, professeure au département de géographie de l’UdeM, le 3 novembre 2021 lors d’une Table ronde portant le titre: Ethnographie en terrains difficiles.

En 5 secondes

Le CÉRIUM accueillera des experts en résidence aux champs de recherche inspirants pour une durée d’environ sept jours afin de joindre un plus large public.

Faire venir moins d’invités, mais plus longtemps. Voilà le projet que Frédéric Mérand a proposé à ses collaborateurs et collaboratrices du Centre d'études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CÉRIUM). En plein tumulte pandémique, le directeur scientifique a souhaité transformer les conférences fugaces en résidences dans une logique de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cette nouvelle formule s’est concrétisée pendant une semaine en novembre.

Planifier un séjour au millimètre près

Trois fois par an, le Centre invitera un chercheur ou une chercheuse durant environ sept jours. «Ça permet de faire les choses correctement», considère Frédéric Mérand, conscient qu’il serait difficile pour la personne invitée de se rendre disponible plus longtemps.

Le CÉRIUM assure l’organisation de ces séjours planifiés telles de véritables tournées de promotion. Afin que les divers publics puissent en tirer profit, de nombreuses activités sont inscrites à l’agenda. Marwan Mohammed, sociologue spécialiste du crime qui a inauguré la formule, a enchaîné les interventions au cours d’une semaine particulièrement chargée.

En arrivant de France, ce chercheur du Centre national de la recherche scientifique a notamment donné une conférence devant des professionnels sur la question du trafic de drogue, une classe de maître à des doctorants et doctorantes, trois conférences publiques et un entretien au journal Le Devoir. Il a également rencontré des acteurs communautaires de Montréal-Nord ainsi que des élus et autres fonctionnaires de la Ville de Montréal. Entre les repas organisés et les rencontres fortuites, le séjour a tout de même laissé place à des surprises.

En attendant le prochain invité, Frédéric Mérand se réjouit du succès de cette première semaine de résidence. Il ne tire pour l’instant que du positif de cette nouvelle organisation: «Je suis enchanté, c’était au-delà de nos espérances.»

Envisager des moyens appropriés

Avant la pandémie, le CÉRIUM s’évertuait à inviter ceux et celles que Frédéric Mérand nomme «les superstars de la discipline». Il se tourne désormais vers des spécialistes explorant des champs de recherche inspirants pour un plus large auditoire de chercheurs, étudiants et autres gens intéressés des domaines public et privé.

Les chercheuses et chercheurs courtisés tendent à être en milieu de carrière, jouissent d’une reconnaissance affirmée dans leurs secteurs d’études, agissent en bons communicateurs et trouvent du plaisir à partager leurs connaissances avec les communautés scientifique et non scientifique.

«On ne cherche pas des gens qui travaillent sur des sujets ultrapointus ou très traditionnels», ajoute Frédéric Mérand. Le prochain invité en résidence est une chercheuse rattachée à l’Université de Londres qui étudie la politique des changements climatiques. Elle sera suivie par une spécialiste de la Chine.

Accroître la conscience écologique

Avant l’avènement du distanciel amené par la pandémie, le CÉRIUM accueillait régulièrement des gens venus d'autres continents le temps d’un séminaire ou d’une conférence. Prévoir de tels déplacements pour de si courtes durées a fait l’objet de questionnements de la part de Frédéric Mérand et de ses collègues lorsqu’il était devenu quasiment impossible de voyager et de se réunir.

L’objectif de ces venues plus longues est principalement d’améliorer la qualité de la rencontre et de justifier les longs vols.

Les liens ne se créent pas de la même manière lorsqu’on déjeune avec un autre chercheur croisé inopinément au détour d’un couloir. Frédéric Mérand ne souhaite pas renoncer au présentiel, les échanges véritables ne peuvent selon lui disparaître au profit de simples rencontres en ligne: «Il y a des gens qui vivent dans le mythe selon lequel il ne devrait plus y avoir de congrès en présentiel, ne plus y avoir de déplacements pour lutter contre les changements climatiques. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose, on ne peut pas vivre dans un environnement exclusivement virtuel.»

Faire rayonner les enjeux internationaux

La transdisciplinarité est l’un des moteurs principaux du CÉRIUM. La centaine de chercheurs et chercheuses qui s’y côtoient viennent de disciplines variées. Des sciences infirmières au droit en passant par l’histoire, de nombreux départements se croisent au sein de cette plateforme nichée à l’Université de Montréal.

Outre une volonté constante de soulever de nouveaux questionnements quant aux enjeux actuels d'ordre international, l’objectif du Centre est de faire foisonner la recherche en faisant fi des frontières propres au milieu de l’enseignement.