Omicron: un variant plus transmissible, mais des vaccins encore efficaces

Représentation des mutations dans le variant Omicron et leur effet sur la dynamique favorisant l'état ouvert et leur potentiel d'évasion immunitaire

Représentation des mutations dans le variant Omicron et leur effet sur la dynamique favorisant l'état ouvert et leur potentiel d'évasion immunitaire

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Le professeur Rafaël Najmanovich et son équipe ont utilisé leur modélisation des variations possibles du virus responsable de la COVID-19 pour préciser les caractéristiques du variant Omicron.

Rafaël Najmanovich

L’été dernier, une équipe de chercheurs de l’Université de Montréal était parvenue à modéliser un spicule du SRAS-CoV-2 – le virus responsable de la COVID-19 – de façon à simuler par ordinateur plus de 17 000 mutations possibles.

Grâce à ce modèle, les chercheurs sont aujourd’hui en mesure d’affirmer que le variant Omicron est plus transmissible, mais qu’il ne devrait pas poser de problèmes de santé sérieux aux personnes qui ont une forte réponse immunitaire aux variants déjà présents dans la population.

Rappelons que les spicules sont des protéines de forme pointue situées à la surface du virus. Lorsque ces protéines sont en position dite «ouverte», elles permettent au virus de s’accrocher aux cellules humaines et d’ainsi déclencher une infection.

«Nous savons que dans le virus original les spicules sont 75 % du temps en position fermée et 25 % du temps en position ouverte, explique Rafaël Najmanovich, chercheur responsable du projet et professeur au Département de pharmacologie et physiologie de l’Université de Montréal. Dans le cas d’Omicron, la proportion du temps où les spicules sont en position ouverte est beaucoup plus grande par comparaison à n’importe quel autre variant. La protéine a ainsi plus de chances d’interagir avec les récepteurs humains et le virus devient alors plus infectieux.»

Toutefois, selon le chercheur, cette transmissibilité accrue s’accompagnerait d’une interaction plus faible avec les récepteurs humains responsables de l’entrée du virus dans les cellules. «Le virus évolue dans un contexte où beaucoup de personnes sont vaccinées ou ont déjà été infectées, souligne le professeur spécialisé en design moléculaire et en pharmacologie structurelle informatique. L’évolution force donc le virus à trouver des mutations qui le mèneraient à une évasion immunitaire, soit le moment où l’humain devient incapable de le reconnaître et de l’éliminer.»

Pour valider cette hypothèse, les chercheurs ont exposé de façon virtuelle le spicule du variant Omicron à 77 anticorps humains et ont noté une diminution de l’interaction dans 28 % des anticorps. «L’évasion immunitaire ne semble pas totale, mais bien partielle, affirme Rafaël Najmanovich. Nous pensons donc que les individus qui ont une réponse immunitaire suffisamment forte, soit parce qu’ils ont reçu une couverture vaccinale adéquate ou parce qu’ils ont déjà été infectés par le virus, n’auront pas de symptômes graves de la maladie.»

En extrapolant, Rafaël Najmanovich croit que les vaccins actuels contre la COVID-19 sont encore efficaces pour prévenir les formes graves de la maladie. Il tient toutefois à préciser que les anticorps testés n’avaient pas été produits par des vaccins, mais résultaient plutôt de l’infection par le virus. «Nous avons cependant confiance que cela est également représentatif de la réponse immunitaire entraînée par un vaccin.»

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