L’Université Rennes 2 décerne un doctorat honorifique à André Gaudreault

Un doctorat honoris causa a été remis à André Gaudreault pour la teneur et la qualité des relations en matière d’enseignement et de recherche qu’il a su mettre en place au cours de sa carrière. Cette plus haute distinction de l’enseignement supérieur lui a été décernée par l’Université Rennes 2, en France, au cours d’une cérémonie tenue le 9 décembre dernier.

Professeur au Département d'histoire de l'art et d'études cinématographiques de l'Université de Montréal, André Gaudreault est l’une des figures les plus marquantes des études cinématographiques au Canada. Ses recherches récentes portent notamment sur l’avènement du montage, le phénomène de la retransmission d’opéras en salles de cinéma, les innovations technologiques envisagées dans une perspective archéologique et les répercussions du numérique sur l’univers médiatique. Depuis 2015, il est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en études cinématographiques et médiatiques, reconnue mondialement pour ses travaux relatifs à l’influence de la transition numérique sur l’identité médiatique du cinéma. Le mandat de la Chaire a évolué au cours des années. S'il visait d’abord à analyser le rôle de l’innovation technologique dans le développement des formes et des pratiques cinématographiques, il s’est récemment élargi en s’ouvrant sur une perspective intersectorielle qui mise sur la collaboration des études médiatiques et des sciences pures et appliquées.

Avant-gardiste, le chercheur a mis sur pied de nombreux projets. Il est l’un des cinq fondateurs de l’Association internationale pour le développement de la recherche sur le cinéma des premiers temps et est à l’origine du Groupe de recherche sur l’avènement et la formation des institutions cinématographique et scénique. Il est également l’instigateur du Laboratoire CinéMédias, où il dirige, entre autres, le Partenariat international de recherche sur les techniques et technologies du cinéma, qu’il a cofondé en 2012, et l’Observatoire du cinéma au Québec, qu’il a créé en 2010 en collaboration avec le réalisateur et producteur Denis Héroux. À l’UdeM, il a conçu, avec Olivier Asselin, le premier programme de doctorat en études cinématographiques à voir le jour au Canada, en 2007.

Auteur prolifique, il a plus de 300 publications à son actif. Son livre Du littéraire au filmique: système du récit, paru en 1988, est aujourd’hui une référence en narratologie filmique et a été traduit en plusieurs langues, dont l’italien et le chinois. Il publiera cette année De l'assemblage au montage cinématographique: instauration et standardisation d’une pratique, en versions française et anglaise. Communicateur chevronné, il a participé à plusieurs conférences, tables rondes et ateliers au Canada et à l’étranger. Il a également dirigé, de 1999 à 2016, la revue Cinémas, l’une des rares revues savantes francophones consacrées aux études cinématographiques.

Reconnu internationalement, il a reçu de nombreuses distinctions au cours de sa carrière. Il a entre autres été élu membre de la Société royale du Canada en 2014 et fait chevalier dans l’Ordre des arts et des lettres de la République française en 2016. En 2017, le gouvernement du Québec lui a remis le prix Léon-Gérin, alors que le Conseil des arts du Canada lui a décerné, en 2018, le prix Killam en sciences humaines. Il s’est de plus vu décerner un doctorat honoris causa par l’Université Paul-Valéry – Montpellier 3 en 2019.