Fin du port du masque à l’UdeM: l’heure des bilans

Crédit : Université de Montréal

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Une étape importante dans la gestion de la pandémie a été franchie récemment. Entrevue avec Étienne Dubé, de la Direction de la prévention et de la sécurité de l’UdeM.

L’obligation du port du masque est désormais levée dans la majorité des lieux publics du Québec, dont les établissements d’enseignement supérieur. Rencontre avec Étienne Dubé, chef de section de la santé et de la sécurité au travail à la Direction de la prévention et de la sécurité (DPS) de l’Université de Montréal pour faire le point et revenir sur les bouleversements sanitaires qu’a connus l’UdeM au cours des deux dernières années.

Le port du masque n’est plus obligatoire sur les campus de l’UdeM. Parlez-nous de cette nouvelle étape dans la gestion de la COVID-19.

Avec la levée de l’obligation du port du masque, nous entrons effectivement dans une nouvelle phase. La pandémie n’est pas officiellement terminée, mais la situation actuelle est fort différente d’il y a un ou deux ans, notamment grâce à la forte participation de la population aux campagnes de vaccination.

Aujourd’hui, la Santé publique adopte une nouvelle approche, qui relève davantage de la gestion individuelle des risques. Cette approche est également adoptée sur nos campus, où nous voyons un certain retour à la normale, bien que la prudence demeure recommandée. Le port du masque est désormais un choix personnel et les membres de la communauté étudiante ou du personnel qui souhaitent continuer à le porter auront la liberté de le faire.

Est-ce qu'il y a des situations dans lesquelles le masque demeure obligatoire sur nos campus?

Oui, comme le virus de la COVID-19 circule toujours, le port du masque demeure un réflexe à adopter dans certaines situations. Par exemple, il est recommandé pour les personnes immunosupprimées ou qui sont vulnérables d’un point de vue médical. Celles qui présentent des symptômes de la COVID-19 doivent également porter un masque et éviter de se rendre sur les campus.

À l’heure actuelle, le masque demeure également obligatoire dans les différentes cliniques de santé de l’Université. Cela pourrait toutefois changer dans les prochains jours, nous attendons les recommandations officielles de la Santé publique. Des membres de notre communauté étudiante auront aussi à porter le masque dans leur milieu de stage s’il s’agit d’un centre hospitalier ou d’un centre d’hébergement et de soins de longue durée.

Comme plusieurs personnes viennent sur les campus en transport en commun, je souhaite aussi rappeler que le masque y est obligatoire jusqu’à nouvel ordre.

Est-ce que l’Université va continuer de distribuer des masques?

Certaines mesures de base comme l’hygiène des mains et l’étiquette respiratoire font désormais partie de notre routine. Pour l’instant, l’Université va donc continuer à distribuer des masques de procédure et va maintenir les distributeurs de solution hydroalcoolique dans ses pavillons. Nos processus seront révisés selon les recommandations de la Santé publique, qui suit de près l’évolution de tous les virus respiratoires, particulièrement l’hiver.

C’est donc dire que le masque fera dorénavant partie de la vie sur nos campus?

Je crois effectivement que c’est une mesure de prévention qui va demeurer présente dans notre environnement pour les années à venir. Le port du masque n’était pas dans les mœurs en Amérique du Nord, contrairement à d’autres régions dans le monde, mais la pandémie a normalisé son usage. Le respect est primordial pour que cette cohabitation entre ceux qui portent le masque et ceux qui ne le portent plus se déroule de façon harmonieuse.

Comment seront gérés les cas de COVID-19 sur les campus à partir de maintenant?

Depuis quelques mois, la Santé publique n’exige plus la tenue d’un registre de cas de COVID-19 dans les universités. À l’époque, nous avions toutefois choisi de poursuivre le bilan des cas déclarés jusqu’à la fin du trimestre d’hiver. Cela nous a permis de suivre la situation durant la sixième vague et de constater que cette dernière était bien maîtrisée à l’UdeM. 

Nous appliquons dorénavant les recommandations gouvernementales et ne faisons plus le suivi personnalisé de chaque cas déclaré au sein de notre communauté. La DPS offre tout de même un service d’accompagnement aux unités qui auraient des questions liées à la COVID-19. J’invite les gens à nous joindre par courriel au besoin.

Les assouplissements aux mesures sanitaires pourraient inquiéter certaines personnes. Les campus de l’UdeM sont-ils toujours sécuritaires?

Nos campus ont toujours été sécuritaires, non seulement grâce aux mesures internes de mitigation des risques, mais aussi grâce à un taux élevé de vaccination de notre communauté. Il est vrai que, à divers moments au cours des derniers mois, nous avons noté une augmentation des cas dans la communauté, mais la situation était à l’image de ce qui se passait dans la population générale.

Par contre, lors de nos enquêtes de cas, nous remarquions que la très grande majorité des gens contractaient le virus lors de leurs interactions sociales à l’extérieur de nos campus. Cette occurrence a été observée dans tout le milieu de l’enseignement supérieur, qui de façon générale a été beaucoup moins affecté que les milieux primaire et secondaire.

Il faut voir ces derniers assouplissements sanitaires comme la réussite ultime de tous les efforts collectifs que nous avons faits depuis plus de deux ans et qui nous permettent aujourd’hui un retour à une certaine normalité.

À quoi pouvons-nous nous attendre pour le trimestre d’automne?

Je vais rester prudent dans ma réponse, car je n’ai pas de boule de cristal! Je peux toutefois affirmer que, si la situation évolue comme elle le fait actuellement, la rentrée d’automne 2022 sera assez semblable à celle de 2021, le port du masque en moins.

Il pourrait toutefois y avoir de nouvelles recommandations de la Santé publique et des changements en cours de trimestre. Si une nouvelle vague survient, il se peut que le port du masque soit recommandé de nouveau et que la population soit invitée à aller chercher une nouvelle dose de rappel dans le courant de l’automne. Nous encouragerons bien sûr notre communauté à le faire si la situation se présente.

Quelles répercussions a eues la pandémie dans votre vie professionnelle et celle de votre équipe?

Je suis arrivé à l’UdeM environ un mois et demi avant le début de la pandémie et j’ai pratiquement été tout de suite plongé dans le feu de l’action. Pour moi, comme pour les autres membres du personnel de la DPS, ce fut très exigeant. Nous avions une charge de travail énorme, car la gestion de la COVID-19 s’ajoutait à des tâches qui étaient déjà importantes. Il y a eu des semaines plus difficiles que d’autres où l’équipe a dû faire preuve de beaucoup de flexibilité, notamment lors de l’implantation de nouvelles mesures de mitigation des risques.

Quelles leçons allons-nous tirer de cette crise sanitaire sur le plan de la santé et de la sécurité au travail, selon vous?

La santé et la sécurité au travail [SST] ont toujours été au cœur de la gestion des risques à l’UdeM, avant même la crise. C’est un travail de l’ombre qui permet, entre autres, de faire de la prévention et de gérer nos opérations de façon sécuritaire. Plus que jamais, à cause de la pandémie, on mesure l’importance de cela. Les gens sont maintenant plus conscients du rôle que nous jouons sur les campus de l’Université et de l’incidence de la SST sur leur vie quotidienne et sur leur milieu de travail.

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