De la pédologie aux champignons: Simone Caron remporte la bourse Fernand-Seguin

Simone Caron

Simone Caron

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L’Association des communicateurs scientifiques du Québec remet la bourse Fernand-Seguin 2022 à une étudiante de l’Université de Montréal.

L’étudiante de maîtrise en géographie à l’Université de Montréal Simone Caron a été proclamée grande gagnante du concours 2022 de la bourse Fernand-Seguin. C’est son article Les champignons à la rescousse qui lui aura permis d’obtenir les honneurs et le premier prix, d’une valeur de 15 000 $. Dès septembre, elle effectuera des stages auprès de plusieurs médias, dont un de trois mois à Radio-Canada, deux autres d’une durée d’un mois aux quotidiens Le Soleil et La Presse ainsi qu’un en France au journal Le Monde. Elle sera également invitée à choisir l’un des partenaires d’accueil de la bourse, remise par l’Association des communicateurs scientifiques du Québec, pour un dernier stage, parmi lesquels figurent l’Agence Science-Presse, Le Devoir et Québec Science.

Celle qui étudie le comportement des métaux lourds dans les sols forestiers est ravie de ces occasions de formation pratique, admettant s’être découvert, il y a quelques années, un intérêt pour le journalisme scientifique. «Apprendre continuellement de nouvelles choses, pouvoir les partager de manière créative, entrer en contact avec les gens et avoir une influence positive sur le monde: c’est un métier de rêve!» explique-t-elle. Grâce à ce prestigieux prix qu’elle vient d’obtenir, elle espère acquérir les bases du métier et découvrir les astuces qui l’aideront à rédiger des articles accrocheurs. Elle souhaite de plus s’initier au format audio et à la vidéo afin d’avoir une vue globale du domaine de la vulgarisation scientifique.

Une occasion d’aborder les enjeux d’actualité

Pour le concours, Simone Caron a décidé d’explorer un autre sujet que celui de son mémoire de maîtrise intitulé «Biogéochimie des éléments traces dans les podzols: une étude comparative selon l’âge des forêts». Elle a opté pour un exposé sur la mycoremédiation, une technique émergente qui permet la dépollution d’un milieu ou le traitement d’un résidu grâce aux champignons. «Moins énergivore que les méthodes traditionnelles de décontamination, ce procédé utilise les champignons pour dégrader des contaminants toxiques en molécules inoffensives, mentionne-t-elle. Les matières contaminées, autrement vouées à l’enfouissement ou à l’incinération, peuvent ainsi être revalorisées.»

Celle qui indique avoir entamé des études de biologie avant de bifurquer vers la géographie tenait à profiter de la tribune que lui offrait la bourse Fernand-Seguin pour parler d’environnement. «Selon moi, de nombreux enjeux contemporains sont de nature scientifique, mais ont des solutions de nature sociale. Une population bien informée sur ces enjeux est donc mieux outillée pour y faire face. Il en va de même pour la question environnementale. J’ai remarqué que les gens sont beaucoup plus à l’écoute lorsque la discussion est axée sur les solutions et c’est ce que j’ai proposé dans mon article», dit-elle. C’est pourquoi elle considère que le journalisme scientifique est une occasion parfaite de partager des informations qui seraient autrement inaccessibles. «Les sciences peuvent être perçues comme intimidantes, voire ennuyeuses par certains. Un des rôles du journalisme scientifique est ainsi de briser cette barrière et de cultiver l’intérêt des gens pour une information de qualité accessible à tous. J’ai hâte de produire des reportages scientifiques de qualité professionnelle et de prendre part à ce partage de connaissances», conclut-elle.