Le président Zelensky s’entretient avec la communauté étudiante de l’UdeM
- UdeMNouvelles
Le 22 juin 2022
- Béatrice St-Cyr-Leroux
Une conférence virtuelle unique a permis de réunir le président de l’Ukraine et les étudiantes et étudiants de tout le pays.
Des étudiantes et des étudiants de l’Université de Montréal ont eu le privilège d’écouter le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, et de s’entretenir avec lui au cours d’une rencontre virtuelle le 22 juin.
Organisée par l’Université de Toronto et diffusée en direct à l’UdeM, cette rencontre avait comme objectif d’aborder la manière dont le Canada – et les universités canadiennes en particulier – peut soutenir la lutte pour la survie de l’Ukraine, alors que la Russie y mène une guerre d’agression depuis maintenant quatre mois.
Un dialogue ouvert et franc
La rencontre s’est ouverte par une allocution de la vice-première ministre du Canada, Chrystia Freeland, qui, au vu du contexte universitaire, a dit que l’Ukraine était actuellement notre enseignant et les démocraties du monde les étudiants.
Puis est apparu Volodymyr Zelensky, vêtu d’un treillis vert et affichant son habituel flegme.
Il a livré un poignant discours sur les différences entre sa dernière visite au Canada, en 2019 à Toronto, et sa présence virtuelle actuelle.
«Il y a trois ans, je parlais de ma vision de bâtir un pays transparent, aux valeurs libérales, et je partageais mon rêve de faire entrer l’Ukraine dans un monde moderne, a-t-il affirmé avec la prestance qu’on lui connaît. Aujourd’hui, les murs de nos bâtiments sont transparents, mais parce que criblés de balles, nous devons restaurer bien plus que le Donbass et la défense du pays est notre principale préoccupation. Mais nos objectifs n’ont pas changé: nous nous battons encore pour le futur, nous sommes unis pour la liberté.»
S’en est suivie une séance de questions-réponses avec les communautés étudiantes de l’Université de Toronto, l’Université de Montréal, l’Université de Calgary, l’Université de l’Alberta, l’Université de la Saskatchewan et l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, les 6 établissements qui ont pu s’adresser directement au président ukrainien parmi les 11 présents d’un océan à l’autre.
À l’UdeM, c’est Vincent Perras, bachelier en histoire qui commencera une maîtrise à l’automne, qui a été choisi pour poser la question suivante: comment des organisations internationales comme l’OTAN, les Nations unies ou le Conseil de sécurité de l’ONU pourraient-elles être réformées pour prévenir de prochaines crises internationales?
Le président ukrainien a répondu qu’il fallait d’abord moderniser les instances en fonction des évolutions technologiques et sociales. «Les gens ont évolué, mais les lois et les règles non», a-t-il ajouté.
Dans ses autres réponses, le président Zelensky a notamment témoigné son admiration pour le peuple ukrainien qui se bat au quotidien, même à petite échelle. Il a remercié la communauté étudiante ukrainienne partie étudier à l’étranger qui un jour rapportera en Ukraine des savoirs essentiels pour l’avenir du pays. Il a rappelé que les médias sociaux sont des armes parfois plus puissantes que les bombes, puisqu’ils permettent de partager la vérité et il a exhorté la communauté internationale à ne pas laisser l’Ukraine et son invasion sombrer dans l’oubli.
Une impression forte
Sur le campus de la montagne de l’Université de Montréal étaient réunis une cinquantaine d’étudiantes et d’étudiants issus de divers programmes, venus entendre M. Zelensky et prendre part aux échanges. Parmi ceux-ci se trouvaient d’ailleurs les quatre étudiantes ukrainiennes arrivées à Montréal en avril. Une atmosphère enthousiaste, mais respectueuse, régnait dans la salle.
Plusieurs des personnes présentes questionnées après la conférence ont été largement impressionnées par le président, son charisme et son aplomb. «C’est un politicien accessible et moins guindé que bien d’autres», a commenté Cécile Furtado, étudiante de maîtrise en études internationales. «C’est un homme de principes et de convictions. On parvient plus facilement à s’identifier à lui, contrairement à certains politiciens occidentaux», a renchéri Alexandre Duong, étudiant de maîtrise en droit.
Vincent Perras a également constaté le charisme de Volodymyr Zelensky, un atout en politique selon lui. «Nous pouvons penser que c’est superficiel, mais l’image publique d’un pays va déterminer l’aide internationale financière et militaire qu’il reçoit», croit l’étudiant.
Pour Madeleine Rouleau-Dumas, étudiante de maîtrise en science politique, la présence du président a été plus qu’enrichissante. «C’était presque bizarre de l’avoir vu là, avec nous. Il m’a vraiment sensibilisée à la réalité des Ukrainiens qui ne peuvent fuir comme nous en éteignant seulement la télé ou la radio. Les prochaines fois que je lirai le journal ou verrai le président à la télévision, je me sentirai beaucoup plus connectée à lui et aux répercussions que nous, Canadiens, pouvons avoir», a-t-elle dit.
À ce chapitre, les étudiantes et étudiants rencontrés semblent tous d’accord sur le fait que le Canada fait bonne figure en matière de soutien à l’Ukraine. «Le président Zelensky a paru somme toute content de l’aide fournie par le Canada, a noté Adrien Rossignol, étudiant de maîtrise en études internationales. L’aide canadienne est surtout financière et humanitaire, je ne crois pas que nous allons nous mettre à envoyer des contingents de soldats.»
La captation de la rencontre se trouve maintenant en ligne sur le compte YouTube de la Munk School of Global Affairs & Public Policy de l’Université de Toronto.