Partout au Québec, la précarité alimentaire touche une proportion grandissante d’étudiantes et étudiants, et l’Université de Montréal n’y fait pas exception. Les données les plus récentes révèlent que près d’une personne aux études sur deux peine à se nourrir.
Hausse du coût de la vie, manque de temps, horaires instables, pression scolaire: la réalité étudiante rend difficile l’accès à des repas nutritifs, abordables et dont la préparation est facilitée.
Devant cette réalité, Local Local et la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM) ont entrepris un travail commun pour améliorer l’offre alimentaire sur les campus de l’UdeM.
Des améliorations et une innovation
Le prix des repas vendus à l’Université est évidemment le facteur qui conditionne la capacité de la communauté étudiante à bien s’alimenter. Dans une optique de baisser les prix sans pourtant amoindrir la qualité des plats, des initiatives ont progressivement vu le jour:
- Bonification des réductions du vendredi au dépanneur des résidences universitaires: auparavant proposées les vendredis, ces diminutions de prix, qui peuvent aller jusqu’à 70 %, ont été déplacées au jeudi en fin de journée pour que davantage de personnes puissent en profiter. On y centralise les invendus et les invendus anticipés du vendredi de tous les points de vente. On peut y trouver des plats du jour à 4 $ ainsi que des sandwichs et des salades à 1 $.
- Révision du prix de «l’éconoplat», un grand classique étudiant: d’environ 8,50 $, il est passé à 7,50 $, une baisse notable malgré l’inflation.
- Bonification de l’offre des articles à 50 % le vendredi à la cafétéria Chez Valère et dans les comptoirs.
En parallèle, un congélateur a été installé dans la cafétéria du pavillon 3200, rue Jean-Brillant. Contenant des plats pensés pour être nourrissants et bon marché, il permet à la communauté étudiante de se procurer des repas préparés sur place et vendus à 3,95 $ la portion (le prix est multiplié selon que le plat est pour deux, quatre ou six personnes).
En plus des plats du jour, on y propose des soupes maison vendues à un prix minimal – environ de 5 à 5,75 $ le litre, soit de quatre à cinq portions – ainsi que des ensembles à pizza composés d’ingrédients frais qui reviennent à quelque 6 ou 7 $ pour une grande pizza.
«Cette solution répond non seulement à l’enjeu du prix, mais aussi à celui du manque de temps, souvent oublié dans les discussions sur la précarité alimentaire. Et l’on réduit en outre le gaspillage, car il est fréquent que les comptoirs et les réfrigérateurs intelligents accumulent chaque semaine des surplus imprévisibles», indique Pascal Prouteau, directeur du secteur Résidences, hôtellerie et restauration de l’Université de Montréal.