Partenariat de recherche: le CRSH alloue 5 M$ à l’Université de Montréal

Crédit : Amélie Philibert

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Deux projets de l’Université de Montréal obtiennent un financement du CRSH lors du concours des subventions de partenariat d’octobre 2021.

Le Conseil de recherches en sciences humaines a publié la liste des titulaires de subventions de partenariats de son concours d’octobre 2021. Deux projets dirigés par des professeurs de l’Université de Montréal y figurent, récoltant près de 5 M$ en financement. Le partenariat de Jean-Pierre Chupin, La qualité de l’environnement bâti au Canada: feuilles de route vers l’équité, la valeur sociale et la durabilité, reçoit 2 496 780 $, alors que celui d’André Gaudreault, cinEXmedia: contribuer au bien-être à l’ère des écrans, obtient 2 499 244 $.

Projets subventionnés

La qualité de l’environnement bâti au Canada: feuilles de route vers l’équité, la valeur sociale et la durabilité

Avec ce partenariat de cinq ans, dont le nombre de signataires témoigne de l’urgence d’une réflexion sur nos environnements publics, le professeur à l’École d’architecture Jean-Pierre Chupin coordonnera une réflexion nationale visant à définir les futurs cadres d’élaboration et d’évaluation de la qualité de l’environnement bâti. Soixante-dix chercheurs provenant de 14 universités canadiennes et pas moins de 68 organismes publics et privés ont décidé de se joindre à des tables de partenariat qui analyseront les limites actuelles des pratiques et des normes de constitution de l’espace public, afin qu’elles concordent avec les objectifs de développement durable des Nations Unies. Il s’agira d’améliorer les balises sociales actuelles et de poser les bases de processus participatifs très ouverts visant non seulement à intégrer les principes d’équité, de diversité et d’inclusion, mais également à redéfinir la valeur sociale des environnements construits au Canada.

Le projet rassemble des groupes de citoyens, des villes, des organismes professionnels de conception et d’évaluation de la qualité ainsi que 23 disciplines universitaires concernées par l’impact des environnements bâtis sur les Canadiens et les Canadiennes. Les partenaires sont appelés à coconstruire des définitions renouvelées et des feuilles de route à partir de situations locales précises ouvrant sur des enjeux nationaux tels que la justice spatiale, la réutilisation adaptative ou encore la conception inclusive pour la santé, le bien-être, le vieillissement des populations sans oublier les besoins spéciaux.

«Plus de 67% du budget étant alloué à l’implication des étudiants et étudiantes, cet effort de collaboration stimulera la formation, les échanges interuniversitaires et les forums de discussion entre des centaines d’étudiants et des communautés de pratique», souligne Jean-Pierre Chupin. Les études de cas, les analyses comparatives, les articles scientifiques et les visualisations analogiques issus de cette recherche partenariale seront offerts en accès libre sur une plateforme numérique bilingue actuellement programmée par le CNER de l’UdeM sous la forme d’un Atlas vivant de la qualité dans l’environnement bâti.

cinEXmedia: contribuer au bien-être à l’ère des écrans

Le partenariat codirigé par les professeurs au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques André Gaudreault, Santiago Hidalgo et Isabelle Raynauld se veut une alliance entre les sciences humaines et les sciences fondamentales pour analyser les habitudes écraniques contemporaines. Les équipes de recherche investies se pencheront notamment sur les effets des écrans et de leurs images sur le corps, l’esprit et le bien-être de la société, en plus de veiller à mieux comprendre l’utilisation des écrans et des contenus audiovisuels dans les écoles. Plusieurs projets découleront de cinEXmedia, tous regroupés sous cinq thématiques: «Cinéma thérapeutique», «Cinéma et apprentissage», «Nouvelles communautés médiatiques», «Contre-histoires» et «Convergence par le rythme». Les différentes collaborations couvriront un vaste éventail de sujets, dont les conséquences des écrans sur les interactions sociales, l’utilisation des films dans un contexte de recherche scientifique, ainsi que l’influence du cinéma sur la culture et la science. Santiago Hidalgo est d’avis que cette recherche multisectorielle, bien qu’ambitieuse, posera les bases d’un dialogue plus que nécessaire au sein du milieu. «Nous avons comme ambition de mettre en place et de réaliser de nouvelles recherches cliniques, des activités de sensibilisation dans des écoles secondaires et cégeps, ainsi qu’une série d’expéditions dans les centres d’archives afin de mieux comprendre la réalité diverse et multiple des écrans et des expériences humaines qu’ils rendent possibles, explique-t-il. Ceci nous permettra de déboucher sur une programmation d’un type nouveau combinant les arts, les sciences humaines, les sciences de la nature et les sciences pures.»

D’une durée de sept ans, le financement du CRSH permettra d’inaugurer une nouvelle phase du partenariat entamé il y a presque quatre ans. Santiago Hidalgo précise que cette nouvelle infrastructure sera fondée sur une approche ascendante, qui visera à promouvoir le développement à plus petite échelle. La cinquantaine de chercheurs et chercheuses qu’il codirigera pourra ainsi se concentrer sur des sujets plus nichés tout en obtenant le financement nécessaire pour former des équipes pouvant prendre en charge leurs recherches. «Nous aiderons nos chercheuses et chercheurs à obtenir le financement nécessaire pour poursuivre des questions de recherche plus ciblées, pour embaucher des étudiantes et des étudiants dans leur projet, en plus d’établir un programme de mentorat qui comprend la co-supervision d’étudiantes et d’étudiants au Canada et à l’international, ou encore dans le but de favoriser une insertion de ces derniers dans les milieux professionnels, par exemple auprès de nos institutions partenaires.» Si l’heure est à la préparation, la programmation officielle des activités du partenariat débutera en septembre 2022.