Vida Sieu, l’ergothérapeute qui soutient les communautés asiatiques

Vida Sieu

Vida Sieu

Crédit : Photo de courtoisie

En 5 secondes

En cette semaine des collations des grades de l’Université, UdeMNouvelles vous présente des portraits de personnes diplômées. Voici celui de Vida Sieu, diplômée de l’École de réadaptation.

L’altruisme est une seconde nature chez Vida Sieu. C’était donc tout naturel pour elle d’entreprendre des études en sciences de la santé qui la mèneraient vers un métier axé sur la relation d’aide. Et c’est justement ce qu’elle célèbre cette semaine: l’obtention de son diplôme de maîtrise en ergothérapie.

Réputée pour son écoute, Vida Sieu s’est rapidement découvert pendant ses études un intérêt pour une clientèle présentant des problèmes de santé mentale. Son parcours universitaire lui a d’ailleurs permis d’obtenir un poste à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas et dans une clinique privée. Elle y accompagne des personnes souffrant d’un trouble de santé mentale pour améliorer leur autonomie au quotidien, les aider à retrouver une routine en vue de favoriser une vie équilibrée et faciliter leur retour au travail.

Appuyer sa communauté

Durant ses études, Vida Sieu a eu envie de profiter du temps libre imposé par la pandémie pour donner un coup de pouce au-delà de ses tâches professionnelles. Plus précisément, elle a voulu tendre une main aux communautés asiatiques, étant elle-même issue d’une famille immigrante cambodgienne.

Elle a ainsi cofondé avec quatre collègues l’Association des jeunes professionnels asiatiques de la santé (AJPAS) pour permettre aux membres des communautés asiatiques de la grande région de Montréal d’accéder dans leur langue à des informations sur la santé.

«Les personnes asiatiques unilingues ne bénéficient pas de la même qualité de service que les gens nés ici, croit l’ergothérapeute. Je l’ai souvent vécu avec ma grand-mère, qui ne parle que khmer et que j’accompagne à ses rendez-vous médicaux. Même si ma langue première est le français et que je me débrouille en cambodgien, j’ai toujours eu de la difficulté à traduire certains termes médicaux, ce qui nuit éventuellement à la qualité des soins que ma grand-mère reçoit. D’autant plus que les personnes des minorités visibles ont leur propre vécu qu’elles racontent plus facilement à quelqu’un qui leur ressemble.»

Démocratiser les professions de la santé

En créant l’Association, Vida Sieu et son équipe ont constaté que les besoins étaient nombreux, particulièrement chez les immigrants de deuxième génération, qui vivent parfois un flou identitaire ou des pressions culturelles liées à la carrière.

«De nombreux parents d’origine asiatique souhaitent vivement que leurs enfants entrent en médecine, sans vraiment connaître l’industrie locale et les possibilités d’emploi qui dépassent largement la médecine, note Vida Sieu. On organise donc des activités pour que les étudiants puissent rencontrer directement des professionnels de la santé d’ici et découvrir la variété de métiers en santé.»

Son travail pour la promotion de l’ergothérapie dans la création de l’Association des jeunes professionnels asiatiques de la santé a valu à Vida Sieu et sa collègue Mélissa Hua le prix Engagement social de la Faculté de médecine dans la catégorie Projet collaboratif. De plus, le travail de Mme Sieu a été reconnu par l’Association canadienne des ergothérapeutes à titre d’agente de changement social.

Désireuse de poursuivre encore longtemps son travail au sein de l’AJPAS, Vida Sieu rêve qu’un jour soit créée une clinique où une diversité de professionnels de la santé – ergothérapeutes, physiothérapeutes, nutritionnistes, kinésiologues, médecins, etc. – offriraient des soins dans toutes les langues asiatiques.