Nour Belkhiria, la diplômée en droit qui interprète… une avocate!

Nour Belkhiria

Nour Belkhiria

Crédit : Dominic Lachance

En 5 secondes

Rencontre avec l’actrice et diplômée en droit de l’UdeM Nour Belkhiria, qui incarne une stagiaire en droit criminel dans la nouvelle série télévisée «Indéfendable».

Peut-on être à la fois avocate et actrice? Si l’on se nomme Nour Belkhiria, certainement!

La jeune femme d’origine tunisienne a obtenu son diplôme en droit à la Faculté de droit de l’Université de Montréal, complété sa formation à l’École du Barreau et travaillé comme avocate dans une compagnie de commerce électronique.

Mais Nour Belkhiria a toujours été mue par une seule envie: celle de devenir comédienne. Et c’est cette volonté qui l’a menée à intégrer la troupe de théâtre de la Faculté de droit de l’UdeM et qui lui permet aujourd’hui de briller au petit écran dans la nouvelle quotidienne judiciaire Indéfendable.

Elle y incarne le personnage d’Inès Saïd, une stagiaire en droit criminel embauchée par le cabinet Lapointe-Macdonald et son équipe d'avocats de la défense. Ensemble, ils sont confrontés aux drames humains et aux dilemmes moraux qui rythment leur pratique.

À l’image de son personnage, Nour Belkhiria est douée, fonceuse et pétillante. Discussion avec cette jeune actrice de talent chez qui la fiction enlace la réalité.

Comment s’est passé votre parcours universitaire?

J’ai adoré mes années à la Faculté de droit! Dès la première session, j’ai auditionné pour devenir membre de la troupe de théâtre de la faculté et j’ai été admise. Au bout de la troisième année, j’avais un rôle de productrice au sein de la troupe. Ça m’a confirmé que c’est ce que je souhaitais faire dans la vie.

Est-ce que votre expérience dans la troupe de théâtre de la Faculté de droit vous a permis de vous découvrir comme actrice, de peaufiner votre jeu?

Oui, complètement! Quand j’ai commencé mon baccalauréat, je venais d’arriver au Québec, j’étais un peu timide, je n’avais pas beaucoup d’amis. Entrer dans la troupe m’a permis de m’ouvrir aux autres et de rencontrer plusieurs personnes avec qui je suis encore en contact aujourd’hui. Ça m’a aidée à m’affirmer, à trouver ma voie. Et à faire en sorte que mes semaines se passent mieux, je pense [rires]!

Les métiers d’avocate et d’actrice demandent tous deux d’incarner son propos. Trouvez-vous qu’il existe des parallèles entre ces deux professions?

Tout à fait. Quand un avocat plaide en cour, il doit convaincre le juge ou le jury de sa proposition et de l’histoire qu’il raconte. C’est un peu la même chose dans le jeu: il faut convaincre le public de sa proposition et le pari est réussi quand le public s'attache au personnage et oublie l’acteur derrière. Dans les deux cas, on est habité par une cause et l'on porte une histoire.

Est-ce que votre formation en droit vous a aidée à mieux comprendre et à camper votre personnage?

Oui, surtout par rapport au réalisme du jeu. Je ne voulais pas tomber dans les clichés liés au métier d’avocat ou de stagiaire. C’est un milieu qu’on ne connaît pas vraiment, on a rarement accès à l’envers du décor.

Quand j’ai passé l’audition pour le rôle d’Inès, j’étais moi-même à la fin de mon stage, j’ai trouvé que c’était un signe! J’ai essayé de jouer mon rôle de la manière la plus sincère par rapport à ma propre formation. Et, bien sûr, ma formation m’a aussi aidée à comprendre les termes et les principes juridiques abordés dans la série.

Qu'avez-vous appris sur le métier d’avocat de la défense pendant le tournage?

Dans Indéfendable, on dévoile vraiment le côté humain de ces avocats, comment ils concilient leurs propres valeurs et celles qu’ils doivent défendre, comme la présomption d’innocence. Parfois, essayer de croire que tout le monde a le droit d’être défendu s’accorde difficilement avec ce qu’on ressent ou ce qu’on a vécu personnellement, et c’est ce qui va arriver au personnage d’Inès au cours de la série.

Au final, on se rend compte qu’ils ne sont pas contraints d’accepter toutes les causes, qu’ils peuvent les choisir en fonction de ce qui les rejoint, par souci de bien faire leur métier et de respecter leur client.

J’ai aussi appris que les avocats doivent vraiment être un soutien solide sur lequel peuvent s’appuyer les clients.

Trouvez-vous que la série rend justice – sans mauvais jeu de mots – à la réalité?

Elle est très proche de la réalité, oui. Surtout que l’idéateur est un grand criminaliste, Me Richard Dubé. C’est lui qui écrit les scènes de procès et qui révise les concepts juridiques. Et tous les cas qui y sont traités sont inspirés de faits vécus.

Vous êtes une jeune avocate, issue d’une famille immigrante et devenue actrice; votre parcours a vraiment le potentiel d’inspirer les générations montantes. Est-ce une chose à laquelle vous pensez?

Ce serait vraiment un honneur pour moi de devenir un modèle, mais je n’en ai pas la prétention [rires]! Je reste consciente que mon parcours peut être inspirant, mais je dois encore apprivoiser le concept de modèle.

J’aimerais juste dire aux plus jeunes de suivre leur instinct et qu’ils ne sont vraiment pas obligés de se cantonner dans un seul corps de métier, une seule carrière. Ce serait bénéfique pour tous de faire tomber les préjugés et de valoriser une pluralité de champs d’intérêt et de possibilités.

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