Un million pour de nouveaux étudiants travaillant sur l'IA et l'environnement

Yoshua Bengio, professeur à l'UdeM, Frédéric Bouchard, doyen Faculté des arts et des sciences, Angèle St-Pierre et Hugo Larochelle, donateurs, Daniel Jutras, recteur de l'UdeM, Michael Pecho, vice-recteur aux relations avec les diplômés et à la philanthropie

Yoshua Bengio, professeur à l'UdeM, Frédéric Bouchard, doyen Faculté des arts et des sciences, Angèle St-Pierre et Hugo Larochelle, donateurs, Daniel Jutras, recteur de l'UdeM, Michael Pecho, vice-recteur aux relations avec les diplômés et à la philanthropie

Crédit : Amélie Philibert - Université de Montréal

En 5 secondes

Hugo Larochelle et Angèle St-Pierre, diplômés de l'UdeM, font un don qui permettra d’offrir des bourses à une ou deux recrues par année qui viendront étudier l'intelligence artificielle ici.

Grâce à un don de un million de dollars annoncé aujourd'hui par Hugo Larochelle, professeur adjoint à l'Université de Montréal et chercheur scientifique chez Google Brain, et sa conjointe, Angèle St-Pierre, l'Université approfondira ses recherches sur l'intelligence artificielle en accueillant chaque année un ou deux boursiers doctoraux venus étudier comment l'intelligence artificielle (IA) peut contribuer à la protection de l'environnement.

Hugo Larochelle et Angèle St-Pierre sont diplômés de l'UdeM, lui en science informatique et elle en biologie animale.

Nous avons rencontré le jeune couple philanthrope pour lui poser quelques questions sur son legs majeur.

Un million de dollars, c'est une grosse somme d'argent. Comment l'idée de ce don vous est-elle venue alors que vous avez à peine la quarantaine?

Hugo Larochelle: Je suis très conscient du privilège que j'ai d'avoir été formé dans un domaine – l'IA et l'apprentissage automatique – qui a pris son envol au moment où je commençais ma carrière scientifique. Cela m'a permis de vendre rapidement Whetlab, une entreprise que j'ai cofondée, et d'être embauché par de grandes compagnies technologiques où les salaires sont généreux. Ma femme et moi avons donc senti la responsabilité de partager ce privilège et de rendre une partie de l'argent disponible pour que plus de gens puissent en bénéficier.

Angèle St-Pierre: Beaucoup de personnes et de causes dans le monde ont vraiment besoin d’argent, certainement plus que nous, alors nous faisons des dons de façon régulière. Et en même temps, nous mettons de l’argent de côté en vue d’un don plus important et symbolique. Nous espérons que le don actuel de un million de dollars incitera d'autres personnes ayant des moyens similaires à faire un geste audacieux.

Vous souhaitez que votre don serve à soutenir les étudiants en IA qui travaillent sur des solutions environnementales. Cet objectif particulier reflète-t-il vos valeurs?

Hugo Larochelle: Je voulais redonner à la communauté universitaire, qui m'a amené là où je suis maintenant. Et je voulais que le don soit davantage axé sur un domaine particulier plutôt que sur l'IA en général.

Angèle St-Pierre: Comme l'environnement nous tient à cœur, nous avons combiné les deux. Nous avons pensé que c'était une excellente façon d'aller au-delà de ce que nous pouvons faire individuellement, en nous associant à l'Université de Montréal pour réaliser quelque chose de plus grand ensemble.

Quels seraient les candidats idéaux? Et que feraient-ils avec l'argent une fois ici, à l’UdeM?

Hugo Larochelle: Les étudiantes et étudiants qualifiés poursuivront un doctorat en apprentissage automatique, consacré à la recherche appliquée aux problèmes liés à l'environnement, comme la lutte contre les changements climatiques ou le déclin de la biodiversité. Les candidats idéaux devront donc combiner un intérêt marqué pour l'IA et une passion pour la résolution des défis environnementaux actuels. Ils pourraient également s'intéresser à la recherche multidisciplinaire, ce qui favoriserait des collaborations avec des professeurs et professeures des départements de sciences biologiques ou de géographie.

Angèle St Pierre: L'argent servira à financer une bourse de 40 000 $ par année afin de soutenir financièrement les étudiants et étudiantes et de les aider à se concentrer sur leur formation universitaire et leurs recherches.

Votre couple a déjà fait un don à l'Université de Sherbrooke en 2019, où vous, Hugo, avez enseigné pendant cinq ans. Pourquoi faire des dons en couple et toujours à des universités?

Hugo Larochelle: Nous avons conjointement fait des dons aux universités parce que nous pensons tous les deux que l'éducation est importante. Nous avons également soutenu d'autres causes, comme Centraide, par le biais de la conférence TechAide AI que j'ai coorganisée et qui a permis de recueillir des milliers de dollars au cours des dernières années.

Angèle St-Pierre: Nous trouvons que redonner est très gratifiant et ce geste montre à nos quatre filles les valeurs qui sont importantes à nos yeux et qui, nous l'espérons, les inspireront. De manière générale, nous souhaitons que notre exemple motive d'autres personnes disposant de moyens similaires à faire de même.

En conclusion, l'IA est-elle destinée à devenir une force pour le bien de l'environnement ou, comme certains le pensent, son utilisation généralisée en fera-t-elle simplement une partie du problème?

Hugo Larochelle: L'IA est un outil que nous utilisons en tant que société et ce que nous réaliserons dépendra de ce que nous voulons en faire. C'est la raison pour laquelle nous prenons un engagement aussi important: nous sommes convaincus que l'IA peut être très bénéfique pour l’environnement et cela commence par la formation des prochaines cohortes de scientifiques qui seront des leaders d'opinion à la jonction de ces deux domaines.