Spectacle de danse contemporaine: une mise en lumière de nos empreintes et luttes internes

«L’un dort l’autre ne dort pas
Mais tous font le même rêve
Se libérer
Chacun est l’ombre de tous.»

- Paul Éluard

«L’ombre de tout», l’empreinte de toute chose

Adapté de ces vers de Paul Éluard, le spectacle annuel de la troupe Danse Université de Montréal est décrit par la chorégraphe Alice Blanchet-Gavouyère comme «l’empreinte de toute chose», d’où le titre choisi L’ombre de tout. À ses yeux, chaque chose, qu’elle soit humaine ou non humaine, possède une forme d’ombre qui s’étend sur d’autres choses. «Cela représente nos multiples interrelations, nos systèmes de solidarité, mais aussi nos luttes internes», dit-elle. L’idée de l’empreinte est aussi écologique. «Quelle empreinte laissons-nous sur les autres? Quelle empreinte laissons-nous sur l’environnement?» demande-t-elle.

«Peut-être faisons-nous le même rêve? Celui d’un récit collectif nouveau»

Ce récit collectif, offert dans cet élan créatif candide, est une œuvre de danse «créée collectivement» avec les interprètes: Vincent Billé (sciences infirmières), Ilona Bussod (sciences biomédicales), Margot Copin (études cinématographiques), Chloé Darty (psychologie), Léa Jeunesse (environnement et développement durable), Diane Kang (sciences de la communication), Sara-Maude Leclerc (neurosciences), Edith Lepage (histoire), Éloïse Marinier (psychologie), Anna-Maude St-Laurent (psychologie), Lily Taylor (programme d’échanges), Alexane Valence (biochimie et médecine moléculaire), Émily Valois (microbiologie et immunologie) et Clara Zecchinon (littératures de langue française). La conception sonore est assurée par Jacob Cooper.

«Au travers des six derniers mois, chaque membre de la troupe a mis ses réflexions, sa mouvance et un peu de son cœur dans cette pièce, souligne Alice Blanchet-Gavouyère. Il en ressort un langage commun qui parle de dissonances, de désir et de responsabilités.»

Pour l’interprète Émily Valois, L’ombre de tout évoque un sentiment de communauté, d’appartenance et de solidarité dans les moments qui sont importants. «En tant qu’individus, nous pouvons nous sentir seuls et impuissants devant les enjeux climatiques; mais ensemble différents sentiments font surface dans la pièce», explique-t-elle.

Une expérience artistique poétique et intelligente

Pour créer la chorégraphie, Alice Blanchet-Gavouyère a été accompagnée par la répétitrice Pénélope Desjardins et des interprètes. Ensemble, ils se sont questionnés sur le rôle que pouvait jouer la danse relativement aux grands bouleversements climatiques que l’on connaît aujourd’hui. «Si les effets positifs ne sont pas directs, y aurait-il des effets indirects, poétiques ou encore esthétiques?» demande la chorégraphe. Plus largement, elle s'interroge sur l’art et sur l’espoir que la danse peut représenter: «Quelle forme de sensibilité la danse éveille-t-elle?» Pour répondre à cette question, elle offre au public «un élan créatif candide».

Émily Valois garantit que ce spectacle de danse est «une expérience artistique intelligente qui fait réfléchir». Selon elle, le public pourra contempler «une pièce pleine d’émotions et de couleurs différentes», mais aussi «des variétés de musique dont nous nous inspirons en tant qu’interprètes pour transmettre nos sentiments au public».

Depuis octobre, les 14 danseurs répètent six heures par semaine au Centre des arts de Montréal. Avant les auditions de septembre dernier, ces étudiantes et cet étudiant ne se connaissaient pourtant pas. «Je suis allée aux auditions sans connaître personne, confie Émily Valois. Mais mon expérience au sein de la troupe a été incroyable! J’ai noué des liens d’amitié extraordinaires. Nous avons créé une atmosphère agréable et respectueuse.»

La troupe Danse Université de Montréal est chapeautée par les Activités culturelles des Services à la vie étudiante de l’UdeM. Pour en faire partie pour l’année 2023-2024, les membres de la communauté étudiante peuvent participer aux prochaines auditions, qui se dérouleront à la rentrée.