La prévention du diabète de type 2 chez les jeunes, c’est possible sans médication
- Salle de presse
Le 14 mars 2023
- UdeMNouvelles
Une nouvelle étude confirme que 10 minutes d’activité physique ou une diminution du temps d’écran suffisent à retarder l’apparition du diabète de type 2 et à ralentir son évolution chez les jeunes.
Dix minutes d’activité physique par jour ou une diminution du temps d’écran suffisent à retarder l’apparition du diabète de type 2 et à ralentir son évolution chez les jeunes, confirme une nouvelle étude menée par la Dre Mélanie Henderson, pédiatre, endocrinologue et épidémiologiste au CHU Sainte-Justine.
Le taux d’obésité est en hausse chez les moins de 19 ans et atteint des proportions alarmantes au Canada. Alors que le nombre d’enfants souffrant de diabète de type 2 devrait quadrupler au Canada dans les prochaines décennies, les travaux de recherche de la Dre Henderson offrent une lueur d’espoir en quantifiant le rôle de l’activité physique et des comportements sédentaires sur les principaux indicateurs du diabète. «Avec une augmentation aussi petite que 10 minutes par jour d’activité physique de modérée à vigoureuse, nous observons une diminution des risques associés à l’apparition du diabète de type 2 chez les enfants à risque», affirme Soren Harnois-Leblanc, première auteure de l’étude.
«De même, la réduction de la sédentarité d’une heure par jour est tout autant bénéfique, dit Mélanie Henderson, qui est également professeure de clinique au Département de pédiatrie de l’Université de Montréal. Le temps passé devant un écran, qu’il s’agisse de la télévision, des jeux vidéos ou des réseaux sociaux, est particulièrement nuisible. Mais il est plus facilement modifiable que le temps de sédentarité associé au transport par exemple. Les habitudes sédentaires n’ont pas toutes le même effet sur la santé cardiométabolique.»
Par ailleurs, changer ses habitudes de vie est complexe. Malgré les efforts déployés, le corps possède des mécanismes pour défendre son poids le plus élevé, rendant très difficile la perte de poids. C’est pourquoi il est important d’agir tôt chez les enfants qui ont une histoire familiale d’obésité. «Il est urgent d’établir et de mettre en place des politiques de prévention de l’obésité qui visent la promotion de l’activité physique et la diminution de la sédentarité chez les populations vulnérables», mentionne la chercheuse principale de l’étude. «Il faut viser la santé dans toutes les sphères de la société», renchérit Soren Harnois-Leblanc.
Au total, 630 enfants du Québec avec une histoire parentale d’obésité ont été suivis sur une période de sept ans durant trois cycles: vers l’âge de 8-10 ans, l’âge de 10-12 ans et entre 15 et 17 ans. Parmi plusieurs tests, les principaux indicateurs du diabète, dont la sensibilité à l'insuline, sa sécrétion et la glycémie, ont été mesurés. L’activité physique et le temps sédentaire total ont été captés par accélérométrie et le temps d'écran de loisir a été évalué à l’aide d’un questionnaire autorapporté.
L'étude a été publiée dans la prestigieuse revue Lancet Child Adolescent Health.
À propos de l’étude
L’article «Estimating causal effects of physical activity and sedentary behaviours on the development of type 2 diabetes in at-risk children from childhood to late adolescence: An analysis of the QUALITY cohort», par S. Harnois-Leblanc, M. P. Sylvestre, A. Van Hulst, T. A. Barnett, M. E. Mathieu, M. Mesidor, J. J. McGrath, A. Tremblay, V. Drapeau, G. Paradis et M. Henderson, a été publié le 7 novembre 2022 dans la revue Lancet Child Adolescent Health. Le financement de l’étude a été assuré par les Instituts de recherche en santé du Canada, la Fondation des maladies du cœur du Canada et le Fonds de recherche du Québec – Santé.
À propos du Centre de recherche du CHU Sainte-Justine
Le Centre de recherche du CHU Sainte-Justine est un établissement phare en recherche mère-enfant affilié à l’Université de Montréal. Axé sur la découverte de moyens de prévention innovants, de traitements moins intrusifs et plus efficaces et d’avenues prometteuses de médecine personnalisée, il réunit 280 chercheurs, dont plus de 140 chercheurs cliniciens, ainsi que plus de 550 étudiants de cycles supérieurs et postdoctorants. Le centre est partie intégrante du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, le plus grand centre mère-enfant au Canada.
Source:
Nathalie Prud’homme, Centre de recherche du CHU Sainte-Justine
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