Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la sexualité… sans jamais oser le demander
Est-ce que la vision que j’ai de mon corps peut influencer ma sexualité? Comment dévoiler à mon partenaire un grave problème de santé? Est-ce que je peux être féministe et pratiquer le BDSM? Comment parler de sexualité à mes enfants? Ressent-on un orgasme différemment selon notre genre?
Autant de questions auxquelles répond la nouvelle émission de radio Désextifier, diffusée tous les vendredis de l’été, à midi, sur les ondes de CISM 89,3 FM. Cette série documentaire en quinze épisodes vulgarise les recherches les plus récentes en matière de sexualité et prône une approche positive, non stigmatisante et inclusive.
Douze professeures et professeurs affiliés à six universités québécoises, un doctorant et deux sexologues prennent la parole pour parler de leurs recherches et de l’état de la littérature actuelle.
Cette émission est une initiative d’étudiantes en psychologie de l’Université de Montréal et de CISM. Elle a été réalisée en collaboration avec le Laboratoire d’étude de la santé sexuelle, dirigé par la Dre Sophie Bergeron, le Laboratoire d’étude du couple, dirigé par la Dre Katherine Péloquin, le Laboratoire de recherche sur les interactions et la vie conjugale, dirigé par Marie-Ève Daspe, et le Centre de recherche interdisciplinaire sur les problèmes conjugaux et les agressions sexuelles (CRIPCAS) et est financée par le Fonds canadien de la radio communautaire (FCRC).
Démystifier la sexualité
«Nous pouvons avoir des a priori sur des personnes s’adonnant à des pratiques BDSM, regardant de la pornographie ou étant dans des relations polyamoureuses», déclare Jessica Herrera-Roberge, étudiante au doctorat en psychologie clinique à l’UdeM et coordinatrice du projet. «L’émission a été créée pour dissiper ces préjugés et démystifier différents mythes concernant la sexualité, comme celui voulant que le sexe biologique soit un concept binaire», ajoute Marie-Michèle Paquette, également étudiante au doctorat et coordinatrice du projet.
L’émission parle sans tabous des recherches les plus récentes en matière de sexualité. Par exemple, dans l’épisode consacré au fossé orgasmique, on apprend que 90 à 95 % des hommes cisgenres peuvent atteindre l’orgasme avec leur partenaire contre seulement 60 à 65 % des femmes cisgenres. «Dans des relations occasionnelles, l’écart peut être encore plus grand», explique Alice Girouard, doctorante en psychologie à l’UdeM. «Dans les relations à plus long terme, l’écart peut se réduire, car les partenaires se connaissent mieux et sont plus à même de communiquer leurs préférences», poursuit-elle. On apprend également que les femmes cisgenres peuvent prioriser leur partenaire jusque dans leur sexualité pour leur plaire. Selon une étude américaine, elles peuvent simuler davantage l’orgasme lorsqu’elles ont un revenu plus élevé que leur conjoint.
Servir de guide concernant la sexualité
Chaque émission fournit une liste de ressources. «Ainsi, si jamais l’écoute d’un épisode amène un questionnement ou de la détresse chez l’auditoire, il pourra trouver les ressources nécessaires», explique Marie-Michèle Paquette.
L’émission concernant les traumas, par exemple, réfère au CALACS (Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel), au CRIPHASE (Centre de ressources et d’intervention pour hommes abusés sexuellement dans leur enfance) et au CIASF (Centre d’intervention en abus sexuels pour la famille).
Aborder la sexualité positivement
Désextifier aborde la sexualité sous un angle positif et bienveillant. Par exemple, l’épisode consacré à la pornographie, appuyé sur les recherches de Beáta Bőthe, professeure adjointe au Département de psychologie, explique que le visionnement de contenu pornographique peut conduire à des comportements problématiques, mais mentionne aussi qu’elle peut permettre à certaines personnes issues de la diversité sexuelle ou de genre d’explorer leur sexualité.
Enfin, l’émission se clôt par différents conseils. Ainsi, l’épisode concernant les dysfonctions sexuelles donne des suggestions sur la manière d’aborder sereinement ce problème avec son ou sa partenaire.