Le sport durant l'enfance favorise le respect de l'autorité à l'adolescence

En 5 secondes Une étude canado-italienne révèle que les garçons qui pratiquent des sports organisés entre 6 et 10 ans affichent moins de comportements liés au trouble de l'opposition à l'adolescence.
L'approche proposée est accessible et bénéficie autant aux familles, aux écoles qu'aux communautés.

Les jeunes adolescents, en particulier les garçons, qui ont participé à des sports organisés entre 6 et 10 ans sont moins susceptibles de défier leurs parents, leurs enseignants et d’autres figures d'autorité, selon une nouvelle étude menée par des chercheurs canadiens et italiens. 

«Le trouble oppositionnel avec provocation – plus fréquent chez les garçons que chez les filles – est toutefois souvent sous-diagnostiqué et peut coexister avec d'autres troubles du développement, comme le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité et les troubles d'apprentissage», explique Matteo Privitera, doctorant à l'Université de Pavie et auteur principal de l'étude, supervisé par Linda Pagani, professeure à l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal. 

Il poursuit: «L'enfant est souvent irritable, refuse régulièrement d'obéir et se montre hostile envers les adultes en position d'autorité. Ces comportements peuvent nuire à sa réussite scolaire, à ses relations avec les autres et à son bien-être psychologique lorsqu’il grandit. L'objectif de notre étude était donc d'élaborer des stratégies accessibles et faisant appel à la communauté pour l'aider à adopter des comportements plus positifs.» 

Pour ce faire, les chercheurs ont examiné les données de l'Étude longitudinale du développement des enfants du Québec – une cohorte d'enfants nés en 1997 et 1998 –, qui sont gérées par l'Institut de la statistique du Québec. L'étude s'est concentrée sur 1492 garçons et filles de cette cohorte ayant participé à des activités sportives entre 6 et 10 ans. À 10 et 12 ans, on a demandé aux enfants de décrire leurs comportements oppositionnels à l'aide d'un questionnaire.

Des résultats positifs pour les garçons

«Les garçons ayant pratiqué un sport organisé de façon soutenue entre 6 et 10 ans présentaient nettement moins de comportements d'opposition et de provocation à 10 et 12 ans que ceux dont la participation à de tels sports avait été sporadique, souligne Matteo Privitera. Le sport constitue un environnement propice au développement de l'autorégulation, de la coopération et du respect des consignes.»  

Par «sport organisé», l'équipe de recherche entend tout sport encadré par un adulte (entraîneur ou instructeur), structuré selon des règles établies, pratiqué en groupe et comportant une dimension compétitive. Les données recueillies ont été analysées en tenant compte de plusieurs facteurs comme le revenu familial, l'éducation maternelle et les comportements initiaux de l'enfant. 

Toutefois, les analyses n'ont démontré aucune association significative entre la pratique d'un sport organisé et les comportements oppositionnels chez les filles. Ce résultat n'est pas surprenant étant donné que les garçons manifestent généralement davantage de comportements oppositionnels durant l'enfance. 

«Nos résultats montrent que les activités parascolaires structurées peuvent favoriser l’adoption de comportements positifs chez les garçons, ajoute Kianoush Harandian, doctorant à l'École de psychoéducation de l'UdeM et coauteur de l'étude. Le sport offre un cadre supervisé et socialement enrichissant qui les aide à intégrer des comportements adaptés, comme la coopération et le respect des règles.» 

L’équipe espère que ces résultats seront pris en considération dans les politiques de santé publique et d'éducation: «Encourager les enfants à participer régulièrement à des sports organisés peut aider à prévenir les troubles du comportement et favoriser leur bien-être à long terme, concluent Matteo Privitera et la professeure Pagani. C'est une approche accessible et facile à mettre en œuvre qui bénéficie aux familles, aux écoles et aux communautés.»

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