Création d’une serre-école sur le campus MIL
- UdeMNouvelles
Le 24 juillet 2023
- Virginie Soffer
Une serre-école a été installée sur le campus MIL en vue d’en faire un lieu d’éducation, d’expérimentation et d’engagement social.
Devant le désir grandissant de la population de se réapproprier des techniques d’agriculture urbaine pour récolter ses légumes, fruits et fleurs, une serre-école vient d’être implantée sur le site des Projets éphémères du campus MIL de l’Université de Montréal.
«Avec une serre-école, l’UdeM redonne à la collectivité en offrant l’accès à un terrain à cultiver, à un environnement d’apprentissage, d’engagement, de sensibilisation et d’expérimentation imaginé dans un esprit de partage et de collaboration entre la communauté universitaire et les quartiers environnants», explique Nathalie Parent, chargée de projet au Bureau interfacultaire de la formation continue, qui a mené ce projet avec Alexandre Beaudoin, conseiller principal à la biodiversité à l’Unité du développement durable de l’Université.
Financé par le ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l’Énergie, ce projet à vocation sociale bénéficie également du partenariat de la coopérative La Place Commune, de Polliflora (anciennement Miel Montréal), du Collège Ahuntsic et de La Pouponnière Outremont.
L’agriculture urbaine accessible à tous
Des plants de choux frisés, de fraises, de tomates, de basilic, mais aussi de gingembre et d’hibiscus poussent en ce moment dans la serre du campus MIL. Bientôt, certains de ces aliments se retrouveront dans vos assiettes, intégrés au menu de la cafétéria Local Local de l’Université de Montréal.
Dans la serre se trouvent aussi des plants de bettes à carde, de poireaux, de pois mangetouts, de concombres, de radis ou encore de fines herbes qui ont été mis en terre par le collectif d’agriculture urbaine CRAterre. «La chaleur de la serre permet d’accélérer la germination des semis. Lorsque les pousses sont assez grandes, on les transfère à côté, dans notre jardin communautaire. La serre du campus MIL a aussi permis de protéger nos plantations des intempéries ainsi que des petits ravageurs», indique Isabelle Savard, bénévole à CRAterre. Comme les autres participants et participantes, elle prélève les récoltes. Les surplus sont ensuite donnés au frigo communautaire de la coopérative La Place Commune.
D’autres organismes cultivent également une partie de la terre autour de la serre: P.A.U.S.E. (Production agricole urbaine soutenable et écologique), Polliflora, Insecto, Jardins collectifs Parc-Extension, Jeunesse au Soleil, etc.
Des ateliers pour tous les âges
La serre-école veut transmettre le savoir-faire horticole à tous les groupes d’âge. Émilie Fréchette, diplômée du baccalauréat en sciences biologiques de l’Université de Montréal, prévoit dans le cadre de son stage de maîtrise en environnement et développement durable, option Gestion de la biodiversité, mettre sur pied différentes activités pour toutes les tranches d’âge.
La première activité concerne les tout-petits. En partenariat avec La Pouponnière Outremont, on fera pousser des fleurs et différents plants donnant des fruits comme des fraises et des poivrons et les enfants pourront observer leur évolution tout au long de la saison.
Avec Polliflora, on montrera que «les plantes qui sont bonnes pour les pollinisateurs le sont aussi pour les humains», dit Émilie Fréchette.
La coopérative La Place Commune, qui encourage une plus grande solidarité alimentaire afin de réduire l’insécurité alimentaire, sera présente à la Fête des récoltes, en septembre.
Et avec le Collège Ahuntsic, où un diplôme d’études collégiales en agriculture urbaine sera offert dès 2024, un atelier sera organisé pour étudier l’optimisation de la création d’une serre.
Favoriser la recherche
Trois chercheurs de l’UdeM sont associés au projet de serre-école. Geneviève Mercille, professeure au Département de nutrition de la Faculté de médecine, se penchera sur l’influence de la nutrition et l’insécurité alimentaire. Sara Teitelbaum, professeure au Département de sociologie de la Faculté des arts et des sciences et directrice des programmes en environnement et développement durable, abordera les questions sur le tissu social et la communauté. Enfin, Juan Torres, professeur à École d'urbanisme et d'architecture de paysage de la Faculté de l’aménagement et vice-recteur adjoint aux études de premier cycle, étudiera la qualité de l’aménagement urbain réalisé pour les enfants.
Trois bourses de recherche de 6000 $ chacune seront remises à des étudiants et étudiantes des cycles supérieurs dans les trois domaines suivants: développement durable, nutrition et aménagement. Le projet Construire l’avenir durablement, du Laboratoire d’innovation, coordonne l’attribution des bourses et s’engage également à offrir une bourse étudiante interdisciplinaire de 6000 $.
«La transmission est au cœur de ce projet d’agriculture urbaine. Nous souhaitons que la communauté de Parc-Extension se réapproprie son environnement. Ce projet pilote pourra ensuite être reproduit dans d’autres quartiers», conclut Alexandre Beaudoin.