Des plantes médicinales à l’Université de Montréal

Découverte de plantes médicinales sur le campus de l'UdeM avec Alexandre Beaudoin

Découverte de plantes médicinales sur le campus de l'UdeM avec Alexandre Beaudoin

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

En 5 secondes

Une journée de découverte des plantes médicinales indigènes s’est tenue sur le campus de la montagne. D’autres sont à venir le printemps prochain.

Le 29 septembre, une activité de cueillette et de découverte des plantes médicinales indigènes répertoriées sur le campus de la montagne de l’Université de Montréal était organisée par le comité Jardins des Premiers Peuples.  

Environ 15 personnes, dont des étudiants et étudiantes autochtones, ont découvert des plantes médicinales utilisées traditionnellement par des nations autochtones. Le groupe a également participé à quelques légers travaux dans la forêt nourricière située près de la station de métro Université-de-Montréal afin d’assurer la préservation pour la prochaine saison des lieux où poussent ces plantes médicinales. Les végétaux cueillis ont été partagés entre les participants qui ont pu profiter d’une dégustation sur place et en apprendre davantage sur l’utilisation traditionnelle des plantes et la cueillette responsable.  

Cette activité était animée par Mélanie Savard, porteuse de savoir huronne-wendate, et Mélanie Sheehy, herboriste engagée dans divers projets de recherche menés avec des communautés autochtones. Y ont aussi collaboré Alain Cuerrier, professeur au Département de sciences biologiques de l’Université, et Pierre Haddad, professeur au Département de pharmacologie et physiologie de l’UdeM.  

Des espèces indigènes plantées dans une forêt exceptionnelle

Près de la station de métro Université-de-Montréal et des résidences étudiantes se trouve un terrain particulier. «C’est une forêt exceptionnelle, une érablière à tilleul, ce qui est extrêmement rare au Québec à l’état sauvage. Le sol est très riche et l’on peut trouver des plantes qu’on voit rarement ailleurs», explique Mélanie Sheehy, qui a établi un inventaire de ce qui poussait dans le boisé. 

En 2014, Alexandre Beaudoin, conseiller à la biodiversité à l’UdeM, a obtenu l’autorisation de faire pousser des plantes médicinales sur cette partie du mont Royal. Différentes espèces indigènes ont ainsi été plantées par le groupe d’agriculture urbaine de l’Université P.A.U.S.E. (Production agricole urbaine soutenable et écologique): des framboisiers, des topinambours, mais aussi des verges d’or, de la bardane, de l’asaret du Canada, etc. 

Alexandre Beaudoin a également obtenu une dérogation pour la cueillette de plantes, d’arbres, d’arbustes là où elle est strictement interdite et passible d’amendes pouvant aller jusqu’à 1000 $.  

Ce projet de création des Jardins des Premiers Peuples, financé par le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, est réalisé avec la collaboration de nombreuses unités et facultés de l’UdeM, soit l’Unité du développement durable, la Direction des immeubles, la Faculté de l’éducation permanente, les facultés de médecine, de l’aménagement et des arts et des sciences, ainsi que la participation de porteurs de savoirs et d’organisations autochtones. 

Des plantes aux multiples vertus médicinales

Toutes les espèces indigènes et celles plantées possèdent des propriétés médicinales connues depuis longtemps par les nations autochtones. Par exemple, la consoude pouvait être utilisée pour aider les os à se ressouder après des fractures; la verge d’or était employée comme antihistaminique, soin de la peau et pour soulager les infections urinaires; les racines de topinambour et d’onagre servaient principalement à l’alimentation; et la racine de bardane à la purification du sang. 

«Ce qui est transmis depuis des générations par des porteurs de savoirs autochtones est en train d’être étudié au microscope par des scientifiques à l’université», mentionne Mélanie Sheehy.

Une salle de classe dans la nature

«Ce lieu pourrait être utilisé comme une salle de classe à ciel ouvert!» dit Chantal Levesque, responsable des certificats en santé publique, en gestion des services de santé et des services sociaux et en intervention psychoéducative de la Faculté de l’éducation permanente et qui a participé à la cocréation des Jardins des Premiers Peuples. 

«On retient nettement mieux lorsqu’on utilise ses cinq sens», poursuit Mélanie Sheehy, qui a invité les participants à sentir une racine d’asaret, puis à la goûter. 

Différents ateliers sur les plantes médicinales selon les traditions autochtones sont prévus le printemps prochain. L’un d’eux portera spécialement sur les plantes utilisées pour préserver la santé des femmes, comme le framboisier. Très riches en fer, les framboises ou les feuilles de framboisier étaient ainsi employées dans plusieurs nations autochtones pour soulager les menstruations douloureuses. D’autres plantes seront à découvrir dans ces nouveaux ateliers qui seront accessibles à toute la communauté universitaire du campus de la montagne et du campus de l’UdeM en Mauricie. 

  • Cueillette de topinambours dans le boisé de l'UdeM.

    Cueillette de topinambours dans le boisé de l'UdeM

    Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal
  • Le framboisier est utilisé par plusieurs communautés autochtones pour préserver la santé des femmes.

    Le framboisier est utilisé par plusieurs communautés autochtones pour préserver la santé des femmes.

    Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal
  • Cérémonie du tabac

    Cérémonie du tabac

    Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal
  • Des fleurs de topinambours

    Des fleurs de topinambours

    Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal
  • Le groupe découvre des plantes médicinales.

    Le groupe découvre des plantes médicinales.

    Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal
  • De menus travaux furent effectués dans le boisé.

    De menus travaux ont été effectués dans le boisé.

    Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal
  • Mélanie Savard a présenté son art aux personnes présentes.

    Mélanie Savard a présenté son art aux personnes présentes.

    Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal