Byron Archambault: renverser les obstacles
- Revue Les diplômés
Le 10 novembre 2023
- Martin LaSalle
Membre des Carabins de 2011 à 2014, Byron Archambault gravit les échelons dans l’équipe d’entraîneurs des Alouettes de Montréal. Son parcours inspirant pourrait un jour le mener dans la NFL.
«Quand tu commences quelque chose, tu le termines, tu vas jusqu’au bout: tu ne laisses pas tomber!»
C’est l’une des valeurs phares que Lucie Archambault transmet à son fils Byron, très tôt dans sa vie, notamment lorsqu’il rechigne à se lever pour se rendre à un entraînement de hockey à six heures du matin!
Pour la mère de famille monoparentale, il importe que son fils, comme sa fille, fasse du sport «pour être sur la bonne voie dans la vie». Elle ne comptera pas le temps passé à conduire ses enfants à leurs innombrables entraînements et matchs qu’ils disputent dans différentes disciplines, hiver comme été.
«Ma mère travaillait et nous avions des moyens modestes, mais elle trouvait toujours la façon de faire arriver les choses même si tout n’était pas accessible: on achetait mon équipement de hockey d’occasion, chez Sports aux puces», illustre le gaillard natif de LaSalle.
Un leader en devenir
Le désir de jouer au football se manifeste à un jeune âge chez Byron Archambault.
«En route vers l’aréna Jacques-Lemaire, j’ai vu des gars s’entraîner sur le terrain de football au parc Riverside et j’ai demandé à ma mère si je pouvais jouer», relate-t-il.
«Pas cette année», lui répond Lucie Archambault, jugeant ce sport de contact trop dangereux pour le jeune garçon, qui n’a que neuf ans. Sa réponse sera la même l’année suivante.
C’est grâce au cinéma qu’elle donnera son accord. «Nous sommes allés voir le film biographique Remember the Titans et elle a vu au football la discipline, l’esprit d’équipe et la responsabilité qui incombe à chacun dans son rôle», poursuit-il.
À l’âge de 11 ans, sa mère l’inscrit donc au club des Warriors de LaSalle, où on lui dit qu’il est trop lourd pour jouer. Il suit alors un régime et son grand-père maternel, Guy Archambault, l’astreint à un entraînement intensif en piscine.
«Je devais perdre 13 livres [5,9 kilos] en trois semaines pour faire partie de l’équipe et j’y suis arrivé!» lance-t-il fièrement.
À l’automne 2002, grâce au soutien financier de son grand-père, il entre au Collège Notre-Dame. L’année suivante, il sera membre des Cactus, avec lesquels il jouera à la ligne défensive pendant quatre ans. Féru d’entraînement et charismatique, il termine ses études secondaires en 2007 à titre de capitaine de son équipe et il est élu au Temple de la renommée du Collège.
«Personne ne se fait tout seul, indique Byron Archambault avec humilité et reconnaissance. Le leadership, je l’ai d’abord appris par mon grand-père, qui m’a montré à penser aux autres avant soi. Puis, avec mes entraîneurs du secondaire et mentors Jean-Philippe Perron, Denis Touchette et François Nantel – qui font des miracles avec peu de ressources –, j’ai appris à devenir leader.»
L’accompagnement de l’UdeM
Après avoir obtenu les honneurs au cégep, où il a joué pour les Cheetahs du Collège Vanier – notamment en remportant le Bol d’or en 2010 –, Byron Archambault entre chez les Carabins de l’Université de Montréal, où il amorce un baccalauréat en études policières.
Sa première année a été à la fois difficile et formatrice. «Je manquais de maturité, confie-t-il. J’ai fait quelques faux pas dans mes études et l’on m’a fait comprendre que mon avenir se jouait.»
De plus, l’étudiant ne roule pas sur l’or. «Le thon en conserve et les fèves au lard étaient mes repas de choix en appartement, quand je n’avais pas de petits plats préparés par ma mère, se remémore celui qui aura été portier dans un bar pendant toutes ses études. Heureusement, des bourses m’ont permis de réduire mes heures de travail pour étudier.»
Byron Archambault est d’ailleurs particulièrement reconnaissant de l’accompagnement reçu de Manon Simard, Jean-Pierre Chancy et Virginie Allard-Caméus qui, à l’époque, étaient respectivement directrice et coordonnateur du programme de sport d’excellence et conseillère aux études chez les Carabins. «Grâce à eux, j’ai un baccalauréat», assure-t-il.
Sur le terrain du CEPSUM, il tisse une relation très solide avec l’entraîneur-chef Danny Maciocia, qui voit en lui un leader naturel avec une influence positive au sein des Bleus.
Un nouveau parcours
Au cours de ses quatre années avec les Carabins, le secondeur Byron Archambault se bâtit une fiche impressionnante: 185,5 plaqués, 19 plaqués du quart et 30 plaqués pour des pertes. Il est nommé joueur défensif par excellence du Réseau du sport étudiant du Québec en 2014, année où il conclut son passage chez les Carabins en remportant la première Coupe Vanier de l’histoire des Bleus.
Son talent ne passe pas inaperçu: quelques mois plus tard, il est invité au minicamp des recrues des Giants de New York, puis retranché, à sa grande déception. Il est toutefois repêché par les Tiger-Cats de Hamilton, avec lesquels il joue pendant deux ans… avant d’annoncer en janvier 2017 qu’il est contraint de prendre sa retraite sportive en raison d’une blessure à un genou.
C’est un dur moment pour le joueur combatif qu’il est. «Quand vous pratiquez un sport pendant 15 ans et que vous devez vous arrêter subitement, vous perdez une partie de votre personnalité. C’est un deuil… J’ai toutefois eu la chance que Danny Maciocia m’offre de revenir parmi les Carabins dans l’équipe d’entraîneurs.»
De 2017 à 2019, il agit comme coordonnateur des unités spéciales et entraîneur des secondeurs tout en réalisant un diplôme d’études supérieures spécialisées en gestion, analyse d’affaires et technologies de l’information à HEC Montréal.
Puis en janvier 2020, Danny Maciocia est recruté comme directeur général des Alouettes de Montréal et il amène son poulain dans son sillage. Byron Archambault est alors nommé directeur du dépistage national. Après la première année de pandémie, qui a vu la saison être annulée, il devient un pivot de l’équipe d’entraîneurs.
Aujourd’hui, l’homme de 33 ans porte les casquettes d’adjoint à l’entraîneur-chef, de coordonnateur des unités spéciales et de directeur du personnel des joueurs. Au cours de la saison, il ne compte pas ses heures pour maximiser les chances de succès des Alouettes.
À plus long terme, différentes avenues pourraient s’offrir à celui qui, à l’automne 2022, faisait partie des cinq candidats au poste d’entraîneur-chef des Alouettes.
«Il y a plusieurs pistes alléchantes à explorer aux États-Unis, du côté des universités ou dans la NFL, et c’est dans ma mire, conclut-il. Mais je continue d’apprendre ici, entouré d’excellentes personnes.»
En parallèle, il assume une autre responsabilité qui le comble. Depuis le 13 juin, Byron Archambault et sa conjointe, Myriam Bonetti, sont les parents du petit William!