Lorsque l'IA travaille pour l'environnement

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L’IA peut être utile dans une foule de domaines, dont la protection de l’environnement. C’est ce à quoi servira le don d’Hugo Larochelle et Angèle St-Pierre, diplômés de l'UdeM.

Dans les prochaines années, l'Université de Montréal se penchera plus avant sur les façons dont l'intelligence artificielle (IA) peut contribuer à la protection de l'environnement. Cela est rendu possible grâce à un don d’un million de dollars fait en décembre dernier par Hugo Larochelle, professeur au Département d’informatique et de recherche opérationnelle de l’Université de Montréal ainsi que chercheur chez Google Brain, et sa conjointe, Angèle St-Pierre, tous deux diplômés de l’UdeM. Le couple nous en dit plus sur l’IA et l’environnement.

Pourquoi trouvez-vous important d’investir en intelligence artificielle et en environnement?

Hugo Larochelle: L’intelligence artificielle m’intéresse depuis au moins 20 ans, donc avant mon doctorat en informatique avec Yoshua Bengio. Et comme bien des gens, j’ai toujours été sensible aux défis environnementaux. Mais pendant longtemps, ces deux champs d’intérêt n’ont pas été directement liés. Aujourd’hui, les fondements scientifiques et les technologies en matière d’intelligence artificielle, auxquelles j’ai eu la chance de contribuer, sont assez développés pour qu’on puisse imaginer concrètement comment l’IA pourrait être partie prenante de nouvelles solutions pour protéger la planète.

L’un de vous a-t-il déjà travaillé à des projets dans le domaine?

Hugo Larochelle: Ce n’est que récemment que j’ai commencé à travailler plus directement sur l’IA dans le domaine de l’environnement. Avec Mélisande Teng, une étudiante de doctorat que je cosupervise, Yoshua Bengio et plusieurs autres collaborateurs, nous avons étudié l’application de l’IA pour prédire la présence de différentes espèces d’oiseaux à partir de l’imagerie satellitaire. L’objectif ultime de ce type de travaux est de concevoir des systèmes capables d’analyser l’état de la biodiversité à tout endroit sur la terre. De tels systèmes pourraient, par exemple, permettre à des écologistes de fournir à nos gouvernements des recommandations basées sur une meilleure information.

À quels autres types de recherche prioritaire en environnement l’IA pourrait-elle être utile?

Hugo Larochelle: L’urgence climatique est certainement le problème qui mérite le plus notre attention. L’IA pourrait aider à l’élaboration de nouvelles technologies vertes. Il serait notamment envisageable de mettre au point de nouvelles batteries plus performantes, permettant ainsi de faciliter l'électrification de notre économie et de favoriser l’utilisation de sources d’énergie renouvelable. L’IA est aussi derrière certaines avancées récentes sur la fusion nucléaire, qui pourrait, à plus long terme, devenir une source d’énergie verte révolutionnaire pour notre société.

Pourquoi la protection de l’environnement vous préoccupe-t-elle autant?

Angèle St-Pierre: Depuis longtemps, la protection de l’environnement est un sujet qui nous tient à cœur. Nous avons par le passé essayé de stimuler l’intérêt de certains politiciens pour l’indépendance à l’égard du pétrole et nous intégrons dans notre quotidien des gestes plus verts. La qualité de vie de l’être humain étant directement liée à la santé de l’environnement, nous sommes inquiets pour les générations à venir, dont font partie nos filles [le couple en a quatre!]. Nous trouvons qu’il est plus important que jamais d’agir, en plus de transmettre à nos enfants nos valeurs et de les conscientiser aux problèmes actuels pour qu’elles puissent plus tard poursuivre les efforts qui sont faits aujourd’hui.