Entre raison et réseau: rencontre avec les boursiers Schulich de l’UdeM

De gauche à droite: Alexanne Bisson, Étienne Collin, Charles Iorio-Duval et Marianne François.

De gauche à droite: Alexanne Bisson, Étienne Collin, Charles Iorio-Duval et Marianne François.

Crédit : Courtoisie

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Chaque année, la Fondation Schulich accorde des bourses prestigieuses et généreuses à 100 nouveaux étudiants du baccalauréat. Rencontre avec 4 des leaders Schulich de l’UdeM.

La bourse d’études Schulich Leader ne couronne pas que les têtes bien pleines, elles récompensent avant tout les têtes bien faites. Alexanne Bisson? Elle a écrit des histoires pour enfants et enseigné l’aérobie. Étienne Collin? Il a fait du piano et de la composition orchestrale tout en programmant de nouvelles fonctionnalités pour Minecraft. Charles Iorio-Duval, lui, c’était le théâtre au point de penser prendre cette voie. Marianne François, de son côté, est ceinture noire de karaté… en plus de ses autres activités.

Leurs points communs à tous les quatre? Être de brillants étudiants en STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) et compter parmi les boursiers Schulich Leader à être entrés à l’Université de Montréal ces dernières années. Début novembre, ils s’étaient donné rendez-vous pour une rencontre conviviale au campus MIL.

Les bourses Schulich Leader: prestigieuses mais méconnues au Québec

Créé en 2012, le programme Schulich Leader a été le premier programme de bourses au Canada et dans le monde en science, technologie, ingénierie et mathématiques. Ces bourses de prestige sont offertes à des étudiantes et étudiants exceptionnels qui contribuent à l’avancement de la société à l’échelle nationale comme à l’étranger.

Particulièrement convoitées dans le Canada anglophone, ces bourses remises par la Fondation Schulich demeurent largement méconnues du côté francophone. Pourtant, chaque année, elles permettent à 100 heureux élus de recevoir, dès leur entrée à l’université, 120 000 $ pour un cursus en ingénierie ou 100 000 $ pour un programme en science et en mathématiques! Une somme valable pour trois ans.

«Quand j’ai annoncé la valeur de la bourse, des gens de mon entourage m’ont même demandé si ce n’était pas une arnaque», raconte Marianne François, inscrite au baccalauréat en mathématiques et physique (lire l'article publié sur le site du Réseau des diplômés et des donateurs de l'UdeM). Le problème, comme le souligne Charles Iorio-Duval, étudiant en physique, c’est que le programme passe sous les radars au Québec, donc peu de francophones posent leur candidature et mécaniquement moins de bourses leur sont accordées. De fait, sur les 20 universités partenaires, seules deux sont de langue française: l’UdeM et l’Université Laval.

Un réseau tissé serré

Une situation qui n’a pas que des inconvénients. Avec seulement deux nouveaux boursiers par an – un à l’UdeM, l’autre à Polytechnique Montréal –, un véritable esprit de corps se crée entre les leaders Schulich de l’université montréalaise. Ce jour-là, les échanges étaient très naturels, la complicité palpable. Ces quatre-là se fréquentent et ce n’est pas si courant. «Dans d’autres universités comptant davantage de lauréats, ces derniers ne se connaissent presque pas, confirme Étienne Collin, inscrit au baccalauréat en informatique. Sans doute parce qu’ils sont trop nombreux…»

Or, le réseau, c’est essentiel dans la philosophie de la Fondation Schulich. La bourse n’est pas que généreuse, elle donne aussi accès à de multiples rencontres et points de contact: les courriels des autres boursiers, des dîners, des soupers, des évènements de réseautage… Certaines de ces activités se font à l’échelle de l’UdeM, mais d’autres réunissent toutes les universités proches, voire, dans le cas des rencontres virtuelles, tous les établissements au pays. Une socialisation indispensable pour garantir la cohésion des boursiers et faire tomber un peu la pression. «Pendant les soupers, j’ai été rassurée de voir que les autres boursiers n’étaient pas des machines, dit Alexanne Bisson, qui a terminé son baccalauréat en chimie l’an dernier. J’ai découvert qu’eux aussi pouvaient couler des matières!»

Et ensuite? Ce sont des possibilités d’emploi. «David Goodman, le vice-président de la Fondation, est notre contact si l’on veut faire des stages dans des compagnies prestigieuses, explique Charles Iorio-Duval. Si l’on vise Tesla par exemple, on appelle David et il regarde ce qu’il peut faire.» Certaines sociétés vont même jusqu’à demander à la Fondation Schulich les curriculums vitæ de leurs boursiers pour les prioriser!

Du talent et des qualités

L’intérêt de ces compagnies est compréhensible. En misant sur un ou une leader Schulich, elles s’assurent de recruter une personne dotée de qualités non seulement professionnelles, mais surtout humaines. Ces bourses sont attribuées sur la base de plusieurs mérites: l’excellence scolaire, bien sûr, mais aussi le leadership, le charisme, la créativité et l’esprit d’entreprise. Un alliage rare.

En écoutant ces quatre lauréats de l’UdeM, c’est un mélange de passions et d’ambitions, de volontarisme et d’humilité, d’engagement et d’esprit touche-à-tout qu’on entend. Ces jeunes gens sont tellement occupés par mille et une choses qu’on en vient à se demander s’ils n’ont pas découvert une huitième journée dans la semaine… Tout à fait le genre de profil que la Fondation Schulich recherche.

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