Valérie Hervieux, professeure adjointe en relations industrielles spécialisée en santé et sécurité au travail

Valérie Hervieux

Valérie Hervieux

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

En 5 secondes

Nouvelle professeure à l’École de relations industrielles de l’UdeM, Valérie Hervieux apportera son expertise en gestion de la santé et de la sécurité au travail à la prochaine génération de salariés.

Depuis le 1er juin, l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal compte Valérie Hervieux dans les rangs de son personnel enseignant. Spécialisée en santé et sécurité au travail, la nouvelle professeure adjointe a un parcours jalonné de découvertes et d’innovations qui témoigne d’un souci constant d'améliorer le bien-être des travailleurs.

La santé au travail sous l’angle de la kinésiologie

C’est à l’Université Laval que Valérie Hervieux pose les premières pierres de sa formation postcollégiale en obtenant un baccalauréat en enseignement de l’éducation physique et à la santé en 2016. Rapidement, elle ressent le besoin d’approfondir ses connaissances en promotion de la santé, et cette aspiration la conduit à entreprendre une maîtrise en kinésiologie, toujours au sein du même établissement.

Durant cette période, elle se démarque par son approche originale de la discipline en concevant un projet de recherche sur les réunions actives, un concept alors peu exploré.

L’idée? Faire pédaler les participants et participantes sur des vélos stationnaires pendant leurs réunions de travail. Cette expérience, menée auprès de 30 employés de l’Université Laval répartis en sept équipes, visait à comparer les effets de ces réunions actives avec ceux des réunions traditionnelles.

Les résultats de son étude se révèlent fascinants. Si les indicateurs de concentration, d’attention et de performance sont similaires entre les deux types de réunions, les réunions actives ont un effet positif supérieur sur le bien-être, qui semble accru, et le stress et la fatigue, qui semblent diminués. Ces bienfaits, ressentis dès la fin de la réunion, persistaient jusqu’à quatre heures après.

Valérie Hervieux publie ses conclusions dans une revue scientifique, ce qui ouvre la voie à une série d’articles dérivés et entraîne la production d'un guide pratique sur le sujet pour communiquer ses découvertes à un public plus large.

Les retombées de cette recherche ne se font pas attendre. Son expertise est d’abord sollicitée par le programme de promotion de saines habitudes de vie Mon équilibre UL, offert en collaboration avec la clinique de kinésiologie de l’établissement pour accompagner les équipes de travail souhaitant intégrer des réunions et pauses actives dans leur horaire. Puis, le ministère de l’Éducation lui confie la rédaction d’un avis scientifique visant à modifier et à bonifier les cultures organisationnelles pour promouvoir l’activité physique au travail.

Un doctorat riche en apprentissages et teinté par la COVID-19

Forte de ces succès, Valérie Hervieux se lance en janvier 2019 dans un nouveau défi: un doctorat en sciences de l’administration à l’Université Laval, avec une spécialisation en santé au travail. Ses travaux prennent une tournure inattendue avec l’arrivée de la pandémie de COVID-19: celle-ci l’oblige à travailler à distance avec son équipe de recherche. En parallèle, elle prend un congé de maternité en 2022, qui ajoute une dimension personnelle à ces défis professionnels.

Malgré ces changements, Valérie Hervieux s’adapte avec agilité: elle collabore à une étude longitudinale ambitieuse qui s’étend sur toute la durée de la pandémie, soit de 2020 à 2022. Sa thèse visait à cerner le phénomène du présentéisme – le fait de travailler quand on est malade – ainsi que ses déterminants individuels et organisationnels, une question cruciale dans le monde du travail.

Les résultats de cette étude mettent en lumière l’ampleur croissante du présentéisme pendant la crise sanitaire, notamment en raison de l’augmentation des problèmes de santé mentale. Ces données ont également permis de mieux comprendre l’environnement psychosocial du travail (en tant que déterminant organisationnel) et l’activité physique (en tant que déterminant individuel) ainsi que leur influence sur le présentéisme.

Un nouveau départ

En juin, Valérie Hervieux a entamé un nouveau chapitre de sa carrière à titre de professeure adjointe à l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal. Dès janvier, elle enseignera la gestion de la santé et de la sécurité au travail et apportera ainsi son expertise à la prochaine génération de salariés.

De plus, elle fera partie de l’équipe de recherche de l’Observatoire sur la santé et le mieux-être au travail, dirigé par le professeur Alain Marchand. Cette collaboration promet d’ouvrir de nouvelles perspectives dans le domaine des relations industrielles.