Opioïdes et chirurgie: pour un encadrement adéquat des prescriptions chez les jeunes

Les auteurs du rapport préconisent l’utilisation d’ordonnances prérédigées afin de standardiser les pratiques de prescription selon l’âge et le type de chirurgie.

Les auteurs du rapport préconisent l’utilisation d’ordonnances prérédigées afin de standardiser les pratiques de prescription selon l’âge et le type de chirurgie.

Crédit : Getty

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Une étude dresse un portrait global et fournit des recommandations pour la prescription postopératoire d’opioïdes chez les jeunes de moins de 18 ans afin de prévenir les mauvais usages.

Quelles sont les pratiques de prescription d’opioïdes pour le soulagement de la douleur à domicile chez les jeunes de moins de 18 ans qui ont subi une chirurgie? Un nouveau rapport du Programme de gestion thérapeutique des médicaments (PGTM) dresse pour la première fois un portrait global de la situation dans les centres hospitaliers universitaires du Québec, en plus de désigner plusieurs bonnes pratiques pour prévenir un usage inapproprié de ces médicaments. Des recommandations précieuses pour le personnel de santé en pédiatrie, surtout dans le contexte actuel de crise des opioïdes. 

Cette étude est la plus récente menée par le PGTM, une initiative regroupant les cinq centres hospitaliers universitaires du Québec et qui s’intéresse à l’usage optimal des médicaments. Au premier chef, les auteurs du rapport préconisent l’utilisation d’ordonnances prérédigées afin de standardiser les pratiques de prescription selon l’âge et le type de chirurgie.  

«Il s’agit d’une mesure efficace et assez simple à mettre en place, en particulier avec l’implantation des prescriptions électroniques, dit Élaine Pelletier, pharmacienne au CHU Sainte-Justine et coauteure du rapport. En complément, les jeunes et leurs parents doivent être bien informés des effets bénéfiques attendus des opioïdes et des risques qui y sont associés afin de prendre des décisions éclairées quant à l’administration adéquate de ces médicaments et à leur entreposage.» 

Lorsqu’il s’agit d’adolescents, on recommande de remplir systématiquement un questionnaire portant sur les facteurs de risque de mauvais usage d’opioïdes pour assurer un encadrement adéquat.  

«Quand on parle de consommation inappropriée d’opioïdes chez les adolescents, il a été démontré qu’ils ont souvent recours à des médicaments prescrits pour d’autres membres de la famille et entreposés à long terme et de manière non sécuritaire, précise Élaine Pelletier, qui est aussi clinicienne associée à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal. Ou encore, ce sont des médicaments qui leur ont été prescrits à la suite d'une chirurgie et qui n’ont pas été rapportés à la pharmacie.»  

Afin de prévenir le mauvais usage d’opioïdes chez les patients, mais également dans leur entourage, le rapport préconise aussi de planifier des séances d’information ou de concevoir un outil éducatif électronique portant sur les soins postopératoires, la prise en charge de la douleur et l’usage sécuritaire des opioïdes avant et après la chirurgie. Cela permettrait notamment de fournir des précisions sur les méthodes d’entreposage et de destruction appropriées des quantités d'opioïdes inutilisées.

À propos du rapport

Le rapport Analyse descriptive des ordonnances d’opioïdes remises au congé à la suite d’une chirurgie pédiatrique dans les CHU du Québec est publié par le Programme de gestion thérapeutique des médicaments (PGTM), une initiative des cinq chefs de département de pharmacie des centres hospitaliers universitaires du Québec en place depuis près de 20 ans et qui s’intéresse à l’usage optimal des médicaments chez les clientèles adulte et pédiatrique.  

L’étude rétrospective porte sur 505 ordonnances d’opioïdes pour la gestion de la douleur postopératoire à domicile, c’est-à-dire toutes celles qui ont été remises à des personnes de moins de 18 ans entre le 1er avril et le 31 octobre 2021 dans les quatre centres hospitaliers universitaires du Québec qui effectuent des chirurgies pédiatriques. Le modèle d’intervention clinique propose aux établissements hospitaliers québécois des moyens à mettre en place pour assurer l’usage optimal des opioïdes dans la gestion de la douleur.

Consulter le rapport complet: pgtm.qc.ca/wp-content/uploads/2024/05/240419_ad_opioides_ped_pgtm.pdf  

Consulter le sommaire des recommandations et le modèle d’intervention clinique: pgtm.qc.ca/wp-content/uploads/2024/05/mic_opioides-pediatrie_20240330_final.pdf   

Les cinq centres membres du PGTM sont: 

  • le Centre universitaire de santé McGill,  

  • le Centre hospitalier de l’Université de Montréal,  

  • le CHU de Québec – Université Laval,  

  • le CHU Sainte-Justine, 

  • le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Estrie – Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke.

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