À l’occasion du Mois de sensibilisation aux maladies inflammatoires de l’intestin, pleins feux sur les travaux de la Dre Jessica Breton, gastroentérologue pédiatrique au CHU Sainte-Justine et professeure au Département de pédiatrie de l’Université de Montréal. Ses recherches sur le lien entre alimentation, microbiome intestinal et inflammation pourraient transformer la prise en charge des jeunes atteints de colite ulcéreuse ou de la maladie de Crohn.
Alors que les traitements actuels ciblent principalement le système immunitaire, elle explore une voie complémentaire et prometteuse: et si l’alimentation devenait une composante essentielle du traitement des maladies inflammatoires de l’intestin?
L’influence de l’alimentation sur le microbiome
Dans une étude publiée l’hiver dernier, la Dre Breton a démontré qu’une alimentation pro-inflammatoire modifie le microbiome intestinal, mais uniquement chez les enfants atteints d’une maladie inflammatoire de l’intestin. Une alimentation riche en viande rouge et en aliments ultratransformés et pauvre en fibres, vitamines et minéraux était associée à une diminution de la diversité bactérienne et à une augmentation du nombre et de la virulence des bactéries E. coli, connues pour leurs effets nocifs sur l’intestin dans les cas de maladie de Crohn.
À l’inverse, les jeunes qui privilégiaient une alimentation de type méditerranéen – centrée sur les fruits, les légumes et les aliments peu transformés – avaient un microbiome plus riche et qui offrait moins de prise à E. coli.
«Le microbiome est généralement stable et résilient, mais chez les personnes atteintes d’une maladie inflammatoire de l’intestin, il devient vulnérable face aux facteurs environnementaux, mentionne la Dre Breton. C’est pourquoi une alimentation saine, même si tout le monde en bénéficie, est encore plus cruciale pour les personnes vivant avec une colite ulcéreuse ou la maladie de Crohn.»