Syndrome des mouvements en miroir: une équipe de recherche en découvre l’une des causes

La compréhension des mécanismes causant les mouvements en miroir est essentielle pour la recherche de traitements novateurs.

La compréhension des mécanismes causant les mouvements en miroir est essentielle pour la recherche de traitements novateurs.

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Une étude menée par des scientifiques de l’IRCM et de l’UdeM a permis de mieux comprendre le rôle du cytosquelette dans la maladie neurologique des mouvements en miroir.

Sara Calabretta, Jean-Francois Michaud, Frederic Charron et Kaiyue Zhang

Sara Calabretta, Jean-François Michaud, Frédéric Charron et Kaiyue Zhang

Crédit : IRCM

L’équipe du Dr Frédéric Charron, chercheur à l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) et professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, vient de réaliser une avancée prometteuse pour la compréhension des origines du mystérieux syndrome des mouvements en miroir.

Le syndrome des mouvements en miroir est une maladie neurologique héréditaire qui se manifeste dès le plus jeune âge, principalement dans les bras et les mains. Chez les personnes qui en souffrent, la main droite reproduit de manière involontaire les mouvements de la main gauche et vice versa, d’où l’appellation «mouvements en miroir». Ce syndrome peut causer de la douleur aux bras lors d’activités prolongées et engendrer des difficultés à exécuter des tâches requérant une coordination gauche-droite.

«Le syndrome des mouvements en miroir perturbe la vie quotidienne des personnes atteintes. Des actions simples comme ouvrir une bouteille d’eau peuvent devenir ardues, tout comme jouer d'un instrument de musique», note le Dr Charron, qui dirige l’Unité de recherche en biologie moléculaire du développement neuronal à l’IRCM.

Menée en collaboration avec l’équipe du Dr Greg Bashaw, de l’Université de Pennsylvanie, cette étude, dont les premiers auteurs sont Kaiyue Zhang, étudiant de doctorat à l’IRCM, et la Dre Karina Chaudhari, étudiante à l’Université de Pennsylvanie, a été publiée dans la revue Science Signaling.

Le guidage axonal des neurones et le cytosquelette en cause

Le mécanisme cellulaire à l’origine des mouvements miroirs est un défaut dans un phénomène qui est appelé «guidage axonal». 

Au cours du développement de l’embryon, les neurones étendent leur axone, un long câble cellulaire qui leur permet de relier entre elles des zones précises du corps, établissant ainsi des connexions nerveuses. Le guidage axonal est l’ensemble des processus qui contrôlent l’allongement de l’axone et orientent sa navigation. Entre autres, il permet de rattacher chaque neurone à sa cible. Il est donc crucial pour le bon développement du système nerveux. 

Diverses molécules dites de guidage dirigent les axones vers leurs cibles, agissant tels des panneaux de signalisation orientant les axones vers leur destination. Pour ce faire, lorsque ces molécules de guidage sont détectées par les axones, elles doivent lancer le mouvement de l’axone. Ce mouvement nécessite une machinerie moléculaire complexe et encore mal connue. 

Or, dans cette étude, l'équipe de recherche montre que la machinerie requise pour le guidage est en fait le cytosquelette. Le cytosquelette est, comme son nom l’indique, le squelette de la cellule, qui assure à celle-ci une certaine rigidité, un peu comme les os du corps qui, par leur rigidité, permettent le mouvement. 

La compréhension des mécanismes causant les mouvements en miroir est essentielle pour la recherche de traitements novateurs. Les travaux du laboratoire du Dr Charron ouvrent potentiellement la voie à de nouvelles cibles prometteuses pour le traitement du syndrome des mouvements en miroir ainsi que d'autres maladies résultant de défauts dans le développement du système nerveux.

À propos de cette étude

Cette étude a été rendue possible grâce au soutien des Instituts de recherche en santé du Canada, du projet Neurobasis de la Fondation canadienne pour l’innovation, du Fonds de recherche du Québec – secteur Santé, du China Scholarship Council, de la National Science Foundation et des National Institutes of Health. Frédéric Charron dirige la Chaire de recherche du Canada en neurobiologie du développement.

Les équipes de la Dre Myriam Srour, de l’Hôpital de Montréal pour enfants, du Dr Junmei Wang, de l’Université de Pittsburgh, et du Dr Baoyu Chen, de l’Université de l’Iowa, ont également contribué à ces travaux.

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