Cinéma, communication et émotions pour lutter contre la démence

Cette recherche apportera des éléments de compréhension quant au fonctionnement de la communication chez les personnes atteintes de démence et contribuera à améliorer leur qualité de vie et celle de leurs aidants.

Cette recherche apportera des éléments de compréhension quant au fonctionnement de la communication chez les personnes atteintes de démence et contribuera à améliorer leur qualité de vie et celle de leurs aidants.

Crédit : Getty

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Une doctorante en orthophonie de l’UdeM teste le recours à des contenus audiovisuels pour soutenir la communication chez des personnes atteintes de démence.

Et si le cinéma pouvait soutenir la communication et favoriser l’engagement social dans le contexte d’une démence? 

Telle est l’hypothèse que souhaite étudier Barbara Delacourt, candidate au doctorat sous la supervision d’Ana Inés Ansaldo, professeure à l’École d’orthophonie et d’audiologie de l’Université de Montréal et directrice de laboratoire au Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal. 

Dans son projet de recherche, la titulaire d’une bourse de doctorat de la Société Alzheimer évalue si les contenus audiovisuels peuvent favoriser la communication chez les personnes âgées atteintes de démence. 

Nommée projet Lumière, cette initiative est née d’une collaboration entre Ana Inés Ansaldo et cinEXmedia, un laboratoire dirigé par Santiago Hidalgo, professeur au Département d’histoire de l’art, de cinéma et des médias audiovisuels de l’UdeM. 

«Les personnes qui souffrent de démence ont beaucoup de difficulté à s’exprimer et à comprendre ce qu’on leur dit, rappelle Barbara Delacourt. L’entourage et même le personnel soignant se trouvent souvent démunis. Or, quand on ressent des émotions positives et qu’on les communique à autrui, il y a un cercle de communication qui se crée, même sans paroles: des regards, des sourires, des mains tenues. C’est une manière d’être ensemble, de partager un moment.» 

Alors, comment susciter des émotions positives chez ces gens, qui constituent une frange grandissante de la population? En leur présentant des contenus audiovisuels plaisants: des extraits de films, de documentaires, de comédies musicales, des vidéos avec des enfants ou des animaux. 

Briser l’isolement

Barbara Delacourt

Barbara Delacourt

Crédit : Courtoisie

Actuellement, Barbara Delacourt recueille les données dans un CHSLD où des résidants visionnent les vidéos en compagnie d’un préposé aux bénéficiaires ou d’un proche. La doctorante s’intéresse aux éléments de la communication verbale et de la communication non verbale (notamment les expressions faciales) et aux réponses psychophysiologiques associées à l’empathie des participants en fonction des contenus vidéos.  

«Le but est d’étudier les effets du covisionnement sur la communication dans la dyade et de déterminer quels éléments des contenus audiovisuels procurent les bienfaits souhaités», indique-t-elle.  

À terme, cette recherche apportera des éléments de compréhension quant au fonctionnement de la communication chez les personnes atteintes de démence et contribuera à améliorer leur qualité de vie et celle de leurs aidants. 

«Essentiellement, il s’agit d’aider les individus qui ont une démence à garder un lien social avec leur entourage – et préserver leur capacité à communiquer, qu’on sait importante pour éviter l’isolement – et à réduire le fardeau des aidants», conclut la doctorante. 

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