Une jeune pousse de l’UdeM dans la cour des grands
- UdeMNouvelles
Le 11 décembre 2024
- Julie Gazaille
L’ancien ministre de l’Économie du Québec Pierre Fitzgibbon s’investit dans Anasens, une jeune pousse technologique en santé issue des recherches du professeur de chimie Alexis Vallée-Bélisle.
Le 10 décembre, l’ancien ministre Pierre Fitzgibbon était au campus MIL de l’Université de Montréal pour visiter le laboratoire du professeur de chimie Alexis Vallée-Bélisle à titre de nouveau membre du conseil d’administration d’Anasens, une jeune pousse de biotechnologie née à l’UdeM.
Anasens se spécialise dans la création de technologies de détection avancées, dont le premier modèle est le DrugAsens, un dispositif léger, portable, précis et ultrarapide qui permet de détecter de la drogue dans une goutte de salive.
Ancien ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie du Québec, Pierre Fitzgibbon est connu pour son grand intérêt à l’égard de l’innovation technologique. En plus de faire profiter le conseil d’administration d’Anasens de sa vaste expérience du milieu des affaires, il devient l’un des actionnaires les plus importants de la jeune compagnie en plein essor.
«Anasens est une innovation québécoise pertinente dans un domaine émergent des nouvelles technologies, plus précisément des bionanotechnologies, qui bénéficiera aussi de l’IA pour performer de façon efficiente. Ce projet est issu de la recherche fondamentale universitaire et, conséquemment, il faut valoriser les découvertes de nos meilleurs scientifiques et conserver notre propriété intellectuelle au Québec», a déclaré Pierre Fitzgibbon au cours de sa visite du laboratoire.
Il a tenu à préciser que «le Québec a besoin d’investisseurs et d’entrepreneurs qui prennent de bons risques pour amener ces innovations sur le marché pour le bien de tous, autant en santé qu’en économie».
Dans un communiqué diffusé par Anasens, le président du conseil d’administration, Éric Dupont, a souligné l’apport essentiel de l’expertise de Pierre Fitzgibbon au conseil. S’étant distingué au cours de sa carrière par sa capacité à transformer des entreprises et à bâtir des partenariats fructueux, M. Fitzgibbon sera appelé à jouer un rôle clé dans l’orientation stratégique d’Anasens alors que s’accélère le développement de sa plateforme technologique.
Une technologie à base d’ADN
Les travaux de recherche d’Alexis Vallée-Bélisle, qui est aussi titulaire de la Chaire de recherche du Canada en bio-ingénierie et bionanotechnologie, sont à l’origine de la création d’Anasens, dont la technologie de détection avancée a été murie dans le laboratoire universitaire du chimiste.
Son équipe de recherche a passé une dizaine d’années à mettre au point des biocapteurs à base d’ADN – qu’on appelle nanomachines parce qu’ils sont 10 000 fois plus petits qu’un cheveu – pour la détection de biomarqueurs dans des échantillons de liquides biologiques.
L’ADN est utilisé comme méthode de signalisation, «un peu comme un code à barres», dit le professeur. Chaque électrode possède une courte séquence d’ADN à sa surface destinée à reconnaître une séquence d’ADN complémentaire qui a été ajoutée à l’échantillon de liquide biologique (salive, urine ou sang). Ces séquences complémentaires s’assemblent en formant la fameuse double hélice typique de l’ADN. Ces séquences ajoutées à la goutte de liquide biologique possèdent un élément facilement détecté par les électrodes. L’interaction marqueur-ADN modifie la capacité de l’ADN de former la double hélice et donc modifie le courant électrique; c’est cette variation de courant que le dispositif de détection distingue.
«Le premier dispositif qu’Anasens prévoit commercialiser est le DrugAsens, qui permet de détecter de la drogue dans une goutte de salive, mais les possibilités sont illimitées avec la technologie très flexible que nous avons mise au point, précise Alexis Vallée-Bélisle. Nous n’avons qu’à modifier les deux paramètres les plus importants: le liquide biologique et les biomarqueurs recherchés dans le liquide pour adapter l’appareil à la détection et au suivi de toute une panoplie de maladies, de l’insuffisance cardiaque au cancer.»
La recherche qui change le monde: de l’université au patient
«La recherche, c’est avant tout une curiosité qui change le monde. Et pour vraiment changer le monde, il faut faire vivre nos découvertes le plus largement possible, souligne Marie-Josée Hébert, vice-rectrice à la recherche, à la découverte, à la création et à l'innovation de l’Université de Montréal. Et c’est ce qui arrive lorsque nos équipes de recherche, comme celle du professeur Alexis Vallée-Bélisle, se mobilisent pour créer et faire grandir des entreprises qui amèneront leurs découvertes encore plus loin.»
Pour passer du laboratoire universitaire à la compagnie qui commercialise une découverte au bénéfice des patients, la route est ardue. C’est pourquoi le professeur est particulièrement reconnaissant du soutien qu’il a trouvé sur son chemin et au cours de ses longues heures de travail: «C’est entre autres grâce au précieux soutien de l’Université de Montréal, mais aussi d’organismes comme Axelys, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada [CRSNG] et l’Institut TransMedech qu’Anasens a pu poursuivre le développement de sa technologie en collaboration avec mon laboratoire à l’UdeM. Les brevets et les droits d’exploitation entourant la plateforme permettront également à l'Université, à terme, de percevoir des redevances très intéressantes», rappelle Alexis Vallée-Bélisle.
Pour en savoir plus sur Anasens, consultez le communiqué diffusé par l’entreprise.