Légitimer les savoirs des personnes noires à l’Université: des pistes de solution

Emeline Pierre

Emeline Pierre

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

En 5 secondes

À l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs, entretien avec la professeure Emeline Pierre sur la représentation des savoirs des personnes noires dans l’édition et à l’UdeM.

En septembre dernier, Emeline Pierre, professeure au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal, avait accordé une entrevue à UdeMNouvelles à l’occasion de la sortie de son livre Le polar de la Caraïbe francophone.

La publication de son livre par une maison d'édition scientifique au Québec illustre la pertinence du concept de «savoirs noirs», une notion qui renvoie à la fois aux connaissances, aux pratiques et aux savoirs issus des populations africaines et diasporiques, historiquement marginalisés ou ignorés par la science dominante occidentale.

«La question de l'édition est fondamentale, car sans édition, il n'y a pas vraiment de diffusion. Des maisons d’édition spécialisées existent et des maisons d’édition générales ont aussi pris conscience de l'importance non seulement d'accueillir plus d'auteures et auteurs noirs dans leurs collections, mais aussi de les inciter à soumettre leurs manuscrits», indique Emeline Pierre.

Qu’est-ce que les savoirs noirs?

À l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs, la professeure animera une causerie, organisée par les Bibliothèques de l'UdeM, sur les enjeux de représentation des savoirs noirs dans les domaines de l’édition littéraire et de l’édition scientifique.

Emeline Pierre échangera avec des personnes qui ont des parcours et des centres d’intérêt variés. Philippe Néméh-Nombré, professeur à l’École d’innovation sociale Élisabeth-Bruyère de l’Université Saint-Paul, à Ottawa, établira des parallèles entre les expériences des communautés noires et celles des Autochtones, alors que Kharoll-Ann Souffrant, travailleuse sociale, auteure et chargée de cours à l’École de travail social de l’UdeM, parlera des féminismes noirs.

Entre autres thèmes, Emeline Pierre compte aborder celui des «savoirs noirs». Née en Guadeloupe d’un père haïtien et d’une mère dominiquaise, elle est bien placée pour défendre une vision hétérogène des communautés noires et des savoirs qu’elles possèdent et produisent.

«Quand on parle de “personnes noires”, il est important de souligner qu'il ne s'agit pas d'un bloc monolithique, mais plutôt d'individus, d'hommes et de femmes fondant leurs travaux sur des expériences fort différentes. La richesse de cette diversité, les convergences et les divergences, loin d'être des obstacles, constituent un engagement historique et une liberté de penser», mentionne-t-elle.

La question des genres sera aussi traitée durant la causerie, alors que les invités se demanderont si les recherches des femmes noires sont aussi visibles et diffusées que celles des hommes noirs.

La causerie, espère la professeure, pourra également légitimer aux yeux du public et faire connaître le projet de microprogramme des cycles supérieurs en études des mondes noirs, africains et caribéens.

À propos de cette activité

Pour en apprendre plus sur la causerie «Savoirs des personnes noires: édition littéraire et scientifique» et y participer, c'est par ici.

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