Plus de flexibilité pour le personnel enseignant formé hors Québec
- UdeMNouvelles
Le 13 février 2025
- Catherine Couturier
Destiné au personnel enseignant formé à l’extérieur du Québec, le microprogramme de premier cycle de qualification en enseignement offre maintenant un parcours totalement en ligne.
Entre le stage, la famille et les études, les nouveaux arrivants qui souhaitent enseigner au primaire ou au secondaire doivent jongler avec des horaires complexes. «Comment maximiser la flexibilité du programme? C’est le défi», dit Alejandro González-Martín, responsable du microprogramme de qualification en enseignement, offert au premier cycle par la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal.
Pour enseigner dans les écoles primaires et secondaires québécoises, les personnes formées en enseignement à l’extérieur de la province doivent soumettre leur dossier au ministère de l’Éducation, qui juge de l’équivalence de la formation. «C’est une voie rapide, mais c’est parce que ces gens ont déjà été formés dans leur pays», note Alejandro González-Martín.
S’adapter à un autre système
Munie d’un permis d’enseignement provisoire, la personne doit ensuite obtenir 15 crédits universitaires (soit réussir cinq cours) qui permettent de mieux connaître le système scolaire québécois et ses particularités, comme son fonctionnement et ses règlements, la gestion de classe, les approches didactiques et les approches évaluatives. «Quand je suis arrivé, j’étais un peu fâché d’avoir à suivre ces cours, raconte le diplômé du microprogramme Mesut Biderek, qui avait auparavant enseigné la géographie en Turquie et en Espagne. Mais finalement, j’ai appris énormément. On doit s’adapter à une autre culture, à un autre système après tout.»
Le programme d’études a pris son nom actuel en 2018. «Toutes les universités proposent ces cours, mais n’ont pas nécessairement de programme destiné à cette clientèle. On est une des seules universités à les offrir sous cette forme», affirme Alejandro González-Martín.
L’UdeM a en effet fait le choix de rassembler cette population plutôt que de la greffer aux étudiants et étudiantes du baccalauréat en éducation. «Avec leur expérience d’ici et d’ailleurs, on sentait qu’on pouvait s’appuyer sur le bagage de ces gens et aller plus loin pour faciliter leur intégration professionnelle», précise-t-il. Mesut Biderek acquiesce: «Ce fut un plaisir de pouvoir côtoyer 45 enseignants et enseignantes qui venaient de partout dans le monde.»
Un maximum de flexibilité
La pandémie aura, comme dans tous les programmes, forcé la main pour transporter les cours en ligne. «Mais lorsque le présentiel est revenu, la faculté a voulu favoriser le mode hybride. «L’UdeM croit toujours à la présence sur ses campus, mais on veut faciliter la conciliation», explique le responsable de programme. C’est sans compter qu’on manque de personnel enseignant partout au Québec, et pas juste dans la métropole.
En proposant d’abord le cours sur le système scolaire entièrement à distance, les quatre autres cours ont ensuite été modifiés pour pouvoir se donner tour à tour en ligne et en personne. Les cinq cours sont par ailleurs offerts toutes les sessions et peuvent être suivis dans n’importe quel ordre (sauf le cours d’évaluation, qui se fait à la fin du parcours). Les inscriptions sont acceptées toute l’année.
Mise à l’essai
Depuis 2024, les cours en ligne varient d’une session à l’autre, outre le cours sur le système scolaire, systématiquement donné en ligne. Après deux sessions de test, une boucle logique a été établie par le comité de programme; les étudiantes et étudiants peuvent donc terminer à distance le microprogramme en quatre sessions s’ils le souhaitent. Une personne pourrait aussi décider de commencer le microprogramme en présentiel et de le finir en ligne ou vice versa.
De 30 à 40 personnes s’inscrivent chaque session au microprogramme. La popularité du parcours en ligne reste à voir, mais le comité est ouvert à tout: «On expérimente. C’est sûr que, s’il y a foule à distance, on verra si l’on peut élargir l'offre. La faculté est prête», assure Alejandro González-Martín.