Une nouvelle chaire philanthropique pour faciliter la transition vers la carboneutralité

Laurence Bherer, Michaël Kummert et Emmanuel Raufflet

Laurence Bherer, Michaël Kummert et Emmanuel Raufflet

Crédit : Courtoisie

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L’Université de Montréal, Polytechnique Montréal et HEC Montréal unissent leurs expertises et créent la Chaire Trottier: transition énergétique, gouvernance et participation, dotée de 1,5 M$.

L’Université de Montréal, Polytechnique Montréal et HEC Montréal jumellent leurs expertises en transition énergétique et socioécologique en créant la Chaire Trottier: transition énergétique, gouvernance et participation. Dotée d’une enveloppe de 1,5 M$ sur cinq ans, cette chaire a pour objectifs de désigner, de comprendre et d’anticiper les points de friction qui se présentent sur le chemin de la transition vers la carboneutralité, sur les plans tant social ou environnemental que politique, économique ou technique, afin d’assurer une compréhension systémique de la transition. Le groupe de recherche élaborera ensuite des approches pour limiter les répercussions de la transition vers la carboneutralité pour non seulement faciliter l’adhésion au changement, mais aussi accélérer la transition.

Convergence de trois axes

Les travaux de la Chaire s’articulent autour de trois axes de recherche, chacun piloté par la ou l’un des cotitulaires de la Chaire, soit Laurence Bherer, professeure au Département de science politique de l’Université de Montréal, Michaël Kummert, professeur au Département de génie mécanique de Polytechnique Montréal, et Emmanuel Raufflet, professeur au Département de management de HEC Montréal. Au fil de l’avancement des travaux, des ponts seront construits entre les trois groupes de recherche afin de permettre une compréhension systémique de la transition et de proposer des solutions conjointes.

L’équipe de Laurence Bherer travaillera sur des approches de gouvernance anticipative, une façon d’aider les gouvernements à prendre de meilleures décisions aujourd’hui en tenant compte de leurs effets sur les générations à venir. En imaginant différents scénarios de réforme des institutions pour favoriser la gouvernance anticipative, ces approches permettront de guider les politiques publiques tout en renforçant la participation citoyenne en vue de sortir d’une logique de décisions à court terme pour promouvoir une vision collective à long terme de la transition socioécologique.

L’équipe de Michaël Kummert se concentrera pour sa part sur la modélisation énergétique, soit la création de modèles et d’outils pour simuler différentes trajectoires de transition à l’échelle des quartiers, des villes et des régions. Ces simulations permettront de quantifier l’incidence des scénarios et des choix technologiques sur les émissions, les coûts ou la demande de pointe en électricité. Elles contribueront ainsi à outiller les décideurs pour éclairer leurs processus de décision et éviter des effets inattendus en cours de route.

Finalement, l’équipe d’Emmanuel Raufflet s’intéressera à la gestion inclusive de la transition, c’est-à-dire aux modalités d’inclusion des organisations et des acteurs de terrain dans les efforts vers la transition. Cela implique de tenir compte des réalités locales, d’écouter les voix moins entendues et de s’assurer que la transition est équitable pour toutes et tous. L’équipe étudiera aussi comment les organisations peuvent intégrer ces changements dans leurs pratiques quotidiennes, en conciliant performance et justice sociale.

«La transition énergétique nous obligera à composer avec une grande part d’incertitude. L’objectif de cette chaire est d’offrir aux décideurs un bouquet de solutions qu’ils pourront mobiliser en fonction des scénarios qui se dessineront dans le monde réel. Cette diversité d’approches permettra de renforcer la résilience de nos politiques publiques et d’avancer, même lorsque l’avenir s’annonce imprévisible», a expliqué Marie-Josée Hébert, vice-rectrice à la recherche, à la découverte, à la création et à l’innovation de l’Université de Montréal.

Réussir la transition grâce à une vision systémique

La transition vers la carboneutralité ne se résume pas qu’à des questions de technologie ou d’économie et devra tenir compte des coûts sociaux, des dynamiques politiques, des besoins territoriaux ainsi que des capacités des institutions. En croisant ces dimensions, la Chaire entend éclairer les décisions publiques de manière à maximiser les retombées positives de la transition tout en limitant les effets indésirables pour les populations.

En misant sur le travail d’expertes et experts issus du génie, de la science politique et du management, cette chaire agira comme carrefour de la connaissance, permettant de confronter les points de vue, de mieux comprendre les obstacles à la transition et de concevoir des solutions plus robustes et ancrées dans la réalité, faisant d’elle un espace d’innovation et de réflexion au service de la société.

La Fondation familiale Trottier, un partenaire de longue date

La création de la Chaire Trottier: transition énergétique, gouvernance et participation a été rendue possible grâce au don de la Fondation familiale Trottier qui a déjà mené à la création de l’Institut de l’énergie Trottier. La Fondation participe activement à la lutte contre les changements climatiques en soutenant des projets de recherche novateurs, indépendants et interdisciplinaires. Avec cette nouvelle chaire, elle poursuit sa mission de favoriser un avenir durable en misant sur la science, la transdisciplinarité et la mobilisation des savoirs.