La série Ultrasons: une vitrine pour la relève en musiques numériques

Parmi tous les types de musique explorés par les étudiants et les étudiantes cette session-ci, l’un ressort du lot: la musique acousmatique.

Parmi tous les types de musique explorés par les étudiants et les étudiantes cette session-ci, l’un ressort du lot: la musique acousmatique.

Crédit : Nina Gibelin Souchon

En 5 secondes

Les 24 et 25 avril se tiendront à la Faculté de musique les soirées Ultrasons, le rendez-vous semestriel permettant de découvrir les créations des étudiants du baccalauréat en musiques numériques.

La série Ultrasons prend place chaque année à la Faculté de musique de l’Université de Montréal depuis déjà plus d’une décennie. Bien que le format ait évolué au fil des ans, la mission est demeurée la même: offrir une vitrine à la création de la communauté étudiante en musiques numériques.

«Ultrasons, c’est la célébration semestrielle des travaux des étudiantes et étudiants du baccalauréat en musiques numériques. C’est un festival de deux jours qui canalise toute l’énergie déployée dans les cours-projets durant la session», soutient Nicolas Bernier, professeur en composition et création sonore à la Faculté de musique.

La programmation de l’évènement est entièrement constituée d’œuvres originales conceptualisées et créées par les étudiants et les étudiantes, mettant ainsi la relève musicale à l’avant-plan.

Un mot clé: découvertes

Nicolas Bernier

Nicolas Bernier

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

La série Ultrasons rassemble chaque année plusieurs variétés de musiques numériques, permettant au public de plonger entièrement dans cet univers. La présente édition sera ainsi l’occasion de découvrir notamment des performances, des œuvres acousmatiques ou de vidéomusique de même que deux installations musicales. L’une des particularités qui caractérisent Ultrasons est, selon Nicolas Bernier, le volet imprévisible des concerts, engendré par la nature des projets qui y sont présentés. «Dans la plupart des concerts auxquels on peut assister à la faculté, on a une bonne idée de ce qu’on vient voir. On sait quelle forme musicale on va entendre et à peu près où les musiciens seront placés. Avec Ultrasons, c’est vraiment différent: c’est parfois l’inconnu jusqu’à la toute dernière seconde», spécifie le professeur.

Parmi tous les types de musique explorés par les étudiantes et les étudiants cette session-ci, l’un ressort du lot: la musique acousmatique. Au total, ce sont plus d’une dizaine d’œuvres de ce genre qui seront jouées les 24 et 25 avril à la Faculté de musique. Présentée sans interprète sur scène, la musique acousmatique est caractérisée par un travail du son qui n’est pas nécessairement guidé par les hauteurs, les valeurs de rythme ou le contrepoint. La source sonore est le plus souvent inconnue des gens qui en font l’écoute, ce qui différencie ce genre de la musique symphonique, par exemple, où l’on peut distinguer la source sonore autant visuellement qu’à l’oreille. Les œuvres acousmatiques sont présentées sous un dôme de 24 haut-parleurs, ce qui rend l’expérience unique en raison de la grande qualité d’écoute que procure ce dispositif.

Un autre format d’œuvre permettra de faire l’expérience de la musique autrement: deux installations font partie de la programmation d’Ultrasons et le public pourra les découvrir dès 18 h 45 les deux soirs. À la différence de la musique acousmatique ou des performances qu’on écoute le plus souvent de façon statique, l’installation est un dispositif qui demande qu’on soit actif, en mouvement.

L’installation de Zachary Hardy est interactive. Cela signifie que, pour engendrer la dimension sonore, il faut interagir avec l’œuvre.

«Je suis très attiré par les médias interactifs à la base, comme le jeu vidéo. Quand je conçois une installation, j’aime penser à la façon dont les gens vont interagir avec l’œuvre et l’espace et l’habiter», explique le jeune homme.

Pour réaliser son projet, il a dû élaborer une application et effectuer la programmation, en plus de construire les différentes composantes physiques de son installation. «C’est sûr que ce sont de gros projets à mettre en place, mais c’est ce qui est plaisant de la série Ultrasons: on peut vraiment faire ses explorations personnelles, peu importe l'étendue de ses idées», mentionne-t-il.

De la recherche à la pratique

Outre l’affinement des capacités de conceptualisation, de création et de recherche, la série Ultrasons vise à offrir une expérience pratique, composante essentielle du parcours universitaire. Les œuvres qui y sont présentées sont créées dans les cours-projets, qui se veulent une expérience professionnalisante. La série Ultrasons amène ainsi les étudiants et étudiantes à rédiger pour la première fois des fiches techniques ou des notes de programme. C’est aussi pour plusieurs le moment de se produire pour la première fois devant public, ce qui les prépare à ce pan de la vie artistique.

«C’est l’occasion de comprendre ce que c’est de donner un concert dans un contexte de musiques nouvelles, expérimentales. Ça nous permet de saisir tout ce qui se passe tant sur le plan technique que sur celui de la performance», ajoute Zachary Hardy.

Les soirées Ultrasons permettront de découvrir le travail d’une vingtaine d’étudiantes et étudiants qui développent présentement leur pratique artistique. Il s’agit d’un moment d’écoute, mais aussi de partage entre ces artistes de demain et la communauté. Selon Zachary Hardy, c’est une belle porte d’entrée pour s’initier au milieu des musiques numériques. «L’offre de concerts est éclectique: il y a un grand nombre de propositions différentes et chacun peut y trouver son compte», conclut-il.

Consultez le programme du jeudi 24 avril et du vendredi 25 avril.