Santé mentale et TikTok: une étude dévoile les dérives de l’information

En 5 secondes Une équipe du Département de psychiatrie et d’addictologie de l’UdeM sonne l’alarme quant à la désinformation en santé mentale sur les réseaux sociaux et propose des solutions concrètes.

Témoignages, conseils, explications… On trouve de tout sur TikTok, même des affirmations non fondées qui peuvent semer la confusion ou nuire à des personnes vulnérables. Devenue une plateforme de référence pour parler de santé mentale, l’application relaie aussi, malheureusement, une pléthore d’informations erronées.

Une récente étude dirigée par le Dr Alexandre Hudon, professeur adjoint de clinique au Département de psychiatrie et d’addictologie de l’Université de Montréal, fait le point sur ce phénomène et trace des pistes d’action pour encadrer la création de contenu éducatif destiné au grand public.

Gare aux vidéos qui déforment la réalité

À partir d’un échantillon de 1000 vidéos publiées sur TikTok en anglais, en français ou en espagnol et provenant de plus de 16 pays, l’équipe de recherche a constaté que certains sujets sont particulièrement exposés à la désinformation: troubles du neurodéveloppement (autisme, trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité), troubles de la personnalité, troubles psychotiques, idées suicidaires et traitements en santé mentale.

Dans bien des cas, les vidéos reposent sur des opinions, sans sources fiables, ou cherchent à séduire, à provoquer ou à vendre plutôt qu’à informer. Résultat: la stigmatisation s’accentue, les fausses croyances se fraient un chemin chez les internautes et certaines personnes en détresse risquent de se détourner des soins dont elles auraient besoin.

«Lorsqu’un contenu se présente comme éducatif sans fournir de sources ni faire de nuances, il peut nuire plus qu’aider, surtout s’il touche à des sujets aussi délicats que la santé mentale», souligne le Dr Hudon, principal auteur de l’étude.

Ce que révèle l’analyse

Les vidéos les plus problématiques sont souvent destinées à un large public ou encore perçues comme ayant une intention de désinformer.

À l’inverse, les vidéos créées par des professionnelles et professionnels identifiés (psychiatres, thérapeutes, étudiantes et étudiants en santé mentale) traitant de sujets comme la dépendance ou les troubles de l’alimentation et celles qui suscitent beaucoup de J’aime comportent généralement moins de désinformation.

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