Bouteilles d’eau, emballages alimentaires, ustensiles de cuisine, chaises de jardin, casques de vélo, brosses à dents, sièges de métro. Le plastique étend aujourd’hui ses tentacules dans toutes les sphères de nos vies. Il met des centaines d’années à se décomposer en se fragmentant en particules microscopiques qui contaminent les cours d’eau, les sols et même nos assiettes.
Plusieurs pistes sont explorées pour tenter de dégrader ce matériau résistant, allant de la création d’enzymes artificielles à des procédés de recyclage basés sur des microorganismes en passant, plus récemment, par l’«entomoremédiation», soit une approche exploitant les capacités naturelles des insectes à ingérer le plastique.
Le ténébrion meunier – un coléoptère déjà utilisé en agriculture comme source de protéines de remplacement – est l’un des candidats prometteurs. On sait qu’il a un comportement naturellement plastivore, mais on ignore ce qu’il advient du matériau une fois passé par son système digestif.
Est-il réellement dégradé? Ou se trouve-t-il seulement fragmenté en particules encore plus fines, potentiellement plus dangereuses? Et quels sont les effets sur la santé de l’insecte?
C’est ce que cherche à savoir Chloé Rosa-Teijeiro, étudiante de doctorat sous la codirection de Marie-Odile Benoit-Biancamano et Fanny Renois, toutes deux professeures à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal.