Cette étude, la première à quantifier l’action des zones littorales dans le bilan carbone global des lacs, a été publiée en août dans Nature Geoscience.
«Notre découverte permet de quantifier le rôle des plantes aquatiques des zones littorales des lacs dans le cycle global du carbone et démontre clairement l'importance de ces plantes dans le bilan net de carbone des lacs», a déclaré l'auteure principale de l’étude Charlotte Grasset, chercheuse à l'Université d'Uppsala.
Bien que la zone littorale totale des lacs à travers le monde soit quatre fois plus longue que le littoral des océans, le rôle des rives lacustres végétalisées n'a pas été pris en compte dans les bilans carbone globaux, a-t-elle ajouté. Au contraire, les mesures du carbone sont généralement effectuées au milieu des lacs, loin des rives.
«La prise en compte du potentiel de ces plantes riveraines inverse le rôle des lacs dans le cycle global du carbone», a indiqué Roxane Maranger, qui a collaboré à la recherche en tant que professeure invitée à l'Université d’Uppsala depuis 2023 et qui, à l'UdeM, est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en science et viabilité des écosystèmes aquatiques.
«Lorsque le taux de croissance et l'étendue de ces plantes sont pris en compte dans les calculs, les lacs deviennent des puits de carbone nets plutôt qu'une source atmosphérique de carbone, c'est-à-dire que le carbone stocké chaque année dans les sédiments lacustres est supérieur au carbone rejeté dans l'atmosphère», a-t-elle expliqué.
«Cela change le paradigme actuel et met en évidence le potentiel de restauration des zones littorales lacustres en tant que solution fondée sur la nature, a poursuivi la chercheuse. Aussi, il y a des implications non seulement pour le stockage du carbone afin d'atténuer les changements climatiques, mais aussi pour l'amélioration de la qualité de l'eau et la conservation de la biodiversité.»