Au Québec, la question de l’incarcération des femmes suscite depuis longtemps débats et dénonciations. Après la fermeture en 2016 de la prison Tanguay de Montréal et celle en janvier dernier du secteur féminin du Centre de détention de Québec, la prison Leclerc de Laval est aujourd’hui le seul établissement pénitentiaire pour les femmes condamnées à une peine d’emprisonnement de moins de deux ans.
Or, cette prison est vivement critiquée pour ses conditions de détention jugées déplorables par plusieurs, allant de la salubrité douteuse aux fouilles à nu abusives en passant par les soins de santé négligents.
Alexis Marcoux Rouleau, de l’École de criminologie de l’Université de Montréal, s’intéresse depuis longtemps à ces questions, plus précisément au contrôle social et pénal de populations marginalisées.
Dans son doctorat réalisé sous la direction de la professeure Marion Vacheret, iel a voulu mieux comprendre le milieu carcéral féminin par la lunette des expériences de loisirs des détenues.
Ancrée en sociologie du milieu carcéral, sa thèse visait à réfléchir aux fonctions individuelles et institutionnelles des loisirs dans les prisons pour femmes. «Souvent éclipsés par les discussions sur le travail ou les programmes de réinsertion, les loisirs occupent pourtant une place importante dans le quotidien carcéral», soutient Alexis Marcoux Rouleau.