Changement d’heure: ce que la science vient de découvrir sur notre horloge interne

Par UdeMNouvelles
En 5 secondes Une équipe de scientifiques a découvert comment se forment les circuits de neurones qui permettent à notre horloge biologique de s’adapter au cycle jour-nuit.
Les perturbations du rythme circadien sont liées à des troubles tels que l’insomnie, la dépression saisonnière et certains cancers.

L’équipe de recherche de Michel Cayouette vient de lever le voile sur la façon dont se développent les circuits permettant de synchroniser notre horloge biologique avec le cycle jour-nuit. Les résultats de cette étude, publiée dans la revue Cell Reports, montrent le rôle insoupçonné joué par les cellules gliales de Müller dans la rétine et pourraient permettre de trouver de nouveaux traitements pour les troubles du rythme circadien. 

Alors que la plupart des Canadiens viennent de changer l’heure, ce qui n’est pas sans conséquences sur le cycle du sommeil, ces travaux jettent une lumière neuve sur les mécanismes cellulaires grâce auxquels nous pouvons nous adapter aux changements du rythme circadien. 

Le contrôle de notre horloge interne dépend de cellules spécialisées dans la rétine, sensibles à la lumière, qui envoient l’information sur les niveaux lumineux de l’environnement au cerveau, lui permettant d’adapter nos rythmes quotidiens.

Mais les mécanismes à l’origine de la formation de ce circuit critique demeuraient mal compris. C’est la question à laquelle s’est intéressée l’équipe de Michel Cayouette en collaboration avec les équipes de Nicolas Cermakian et Arjun Krishnaswamy.

Leur étude révèle que les cellules gliales de Müller – des cellules qui ont normalement un simple rôle de soutien dans la rétine – sont essentielles à l’assemblage de ce circuit. En libérant des signaux chimiques spécifiques, elles permettent aux neurones sensibles à la lumière de se connecter correctement au cerveau. En l’absence de ces signaux, les neurones deviennent trop réactifs et l’horloge biologique ne se synchronise pas avec les changements du cycle jour-nuit.

«Ces résultats montrent que le dialogue entre les cellules nerveuses et leurs partenaires gliaux est capital pour construire le système qui règle nos rythmes circadiens», dit le Michel Cayouette. 

Cette recherche est particulièrement pertinente dans un contexte où les perturbations du rythme circadien sont liées à des troubles comme l’insomnie, la dépression saisonnière, les déséquilibres métaboliques et même certains cancers. Mieux comprendre comment ce système se met en place pourrait un jour permettre de prévenir ou de corriger ces dérèglements.

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