Véronique Castonguay: faire rayonner la pédagogie médicale et valoriser le rôle de professeur

Par UdeMNouvelles
En 5 secondes Urgentologue et pédagogue passionnée, la Dre Véronique Castonguay prend la direction du Centre de pédagogie appliquée aux sciences de la santé.
Véronique Castonguay, professeure agrégée de clinique à la Faculté de médecine de l'Université de Montréal

Urgentologue et chef d'équipe en traumatologie à l’Hôpital du Sacré-Cœur-de-Montréal, la Dre Véronique Castonguay devient directrice du Centre de pédagogie appliquée aux sciences de la santé (CPASS) de l'Université de Montréal avec la volonté d’innover, de rassembler et d’inspirer les cliniciennes et cliniciens qui enseignent.

La Dre Castonguay a l’habitude de naviguer en eaux agitées: décisions rapides, équipes à mobiliser, pression constante, elle connaît! Mais c’est dans la transmission des connaissances qu’elle met le plus à profit son esprit d’innovation. «Pendant ma résidence, j’ai réalisé que j’aimais enseigner aux externes, mais je me questionnais beaucoup sur la manière de le faire. Ça m’a donné la piqûre de la pédagogie médicale», raconte celle qui a choisi d’explorer ce champ des sciences humaines dès 2011. 

Pour en comprendre les fondements, elle entreprend un microprogramme en pédagogie des sciences de la santé à l’Université de Sherbrooke, puis une maîtrise en sciences de l’éducation, option Pédagogie universitaire des sciences médicales, à l’Université de Montréal. Une révélation. «J’ai découvert un monde très vaste, où il restait tant à construire», dit-elle. Cette découverte orientera le reste de sa carrière.

 

Une vision créative de la formation médicale

Depuis 10 ans, Véronique Castonguay contribue à façonner la formation professorale au CPASS. D’abord leader pédagogique, puis adjointe à la direction, elle succède au Dr Ahmed Moussa, qui a dirigé le Centre pendant 7 ans.

Sa conviction: on ne naît pas professeur, on le devient.

«Notre rôle est d’accompagner et d’outiller les cliniciennes-enseignantes et cliniciens-enseignants pour qu’ils puissent enseigner efficacement dans des milieux cliniques souvent très exigeants», explique-t-elle. Sensible aux réalités du terrain ‒ elle les vit dans sa propre pratique ‒, la Dre Castonguay veut actualiser l’offre de formation afin de la rendre plus accessible et stimulante: modules courts, apprentissages asynchrones, ateliers à l’heure du dîner. «Il faut aller vers eux, pas l’inverse», résume-t-elle.

Elle rappelle que, depuis 2019, une politique de développement professoral exige que les professeures et professeurs suivent 25 heures de formation pédagogique sur cinq ans. «Souvent, ils viennent de reculons, par obligation, puis repartent en disant “Je réalise que j’en avais besoin et que j’ai beaucoup appris”. Notre but, c’est non seulement de les former, mais aussi de leur donner le goût d’en faire plus!» indique la nouvelle directrice.

 

Rassembler pour faire rayonner

Énergique et mobilisatrice, Véronique Castonguay décrit son style de direction comme un leadership «positif et transparent». Elle croit au pouvoir du travail d’équipe pour transformer durablement la formation médicale. À la tête du CPASS, elle veut avant tout favoriser la collaboration entre les unités pédagogiques ‒ le CPASS, le Centre de recherche en pédagogie de la santé et le Centre de pédagogie universitaire. «Trop de choses se font encore en silo, souligne-t-elle. Je veux mettre en place un véritable réseau au sein de l’Université pour mieux faire rayonner les pratiques innovantes conçues ici.»

Elle souhaite aussi renforcer le sentiment d’appartenance des formateurs ‒ les leaders pédagogiques ‒ au CPASS. «Je veux travailler sur la valorisation du rôle de professeur à la Faculté de médecine. J’aimerais qu’on reconnaisse pleinement cette identité professionnelle. On va collaborer avec toutes les personnes clés pour y arriver», mentionne-t-elle.

 

Innover au rythme du changement

L’augmentation des cohortes, les technologies émergentes comme l’intelligence artificielle et le renouveau du programme de médecine posent autant de défis qui exigent une réflexion continue. «Si l’on veut transformer la formation, il faut d’abord réfléchir à la pédagogie qui la soutient, croit-elle. Ce que j’aime, c’est créer et expérimenter pour avoir une influence réelle sur les étudiants et les étudiantes et les patients.»

Cette curiosité et cette créativité, elle les applique dans toutes les sphères de sa vie. Entre ses quarts de nuit à l’hôpital et ses journées consacrées à ses fonctions universitaires, Véronique Castonguay manifeste le même enthousiasme. «Je suis une passionnée, dit-elle. J’ai toujours fait les choses avec cœur et conviction. Tant que la flamme sera là, je continuerai.»

Partager