La Cérémonie des réussites étudiantes autochtones de l’Université de Montréal a pour but de saluer la persévérance et les succès des membres des communautés étudiante et diplômée des Premiers Peuples de l’établissement. Cet évènement annuel, qui a eu lieu le 11 novembre dans l’agora Morris-et-Rosalind-Goodman du pavillon Jean-Coutu et qui était webdiffusé, vise également à souligner la générosité des donateurs qui financent des bourses destinées aux étudiantes et étudiants autochtones.
Pour la troisième année d’affilée, c’est l’aînée Nicole O’Bomsawin, anthropologue, muséologue et conteuse abénaquise, diplômée mais aussi docteure honoris causa de l’UdeM, qui a dirigé la cérémonie, conformément aux traditions des Premiers Peuples. Également présente à l'évènement, Joséphine Bacon, poète, réalisatrice et ambassadrice de la culture innue à qui l'UdeM a décerné le titre de sage, s’est adressée à l’assistance dans une allocution entamée en innu-aimun.
Un peu plus tôt, le recteur Daniel Jutras avait accueilli les invités d’honneur, les donateurs, mais surtout les membres des communautés étudiante et diplômée autochtones ainsi que leurs proches avec un discours s’inscrivant dans le thème de la soirée, «Nos accomplissements au rythme des saisons»: «Pour plusieurs, le simple fait d’entreprendre des études représente déjà une victoire. Une victoire sur les obstacles qu’il a fallu surmonter pour arriver jusqu’ici – des obstacles que bien des allochtones ne perçoivent pas toujours, mais qui sont bien réels: l’éloignement des communautés, le poids de l’histoire, les préjugés et le racisme ou encore le sentiment d’isolement dans un environnement qui ne reflète pas toujours vos réalités. C’est pourquoi chaque étape du parcours universitaire mérite d’être reconnue et célébrée», a-t-il affirmé.
Des parcours étudiants et des artistes autochtones célébrés
La vice-rectrice adjointe aux Premiers Peuples, à l’engagement et aux méthodologies participatives, Annie Pullen Sansfaçon, s’est adressée, elle aussi, aux étudiantes et étudiants présents, d’abord en wendat, puis en français pour remonter le temps de toutes les réalisations au rythme des saisons. Elle a mis de l’avant l’importance de trois éléments inclus dans le second plan d’action de l’UdeM Place aux Premiers Peuples 2024-2029: «La visibilité, le soutien et la sécurité s’imbriquent, puis nous permettent de développer des milieux plus culturellement sécurisants. Dans notre plan d’action, nous avons une quatrième dimension qui est tout aussi importante et qui vient compléter notre épanouissement: l’idée de l’équilibre des savoirs autochtones-allochtones. Cette dimension est également essentielle pour avancer dans la réconciliation.»
En tout, une centaine d’étudiantes et étudiants et de personnes diplômées autochtones ont été célébrés. De ce nombre, 18 étaient présents, en personne ou en ligne. Cette année, la Cérémonie a laissé une place plus importante aux membres de la communauté étudiante autochtone grâce notamment à la présence à la coanimation de la soirée de Coralie Niquay, étudiante atikamekw au doctorat professionnel en santé publique. En outre, les représentants des quatre regroupements étudiants autochtones (le Comité droit autochtone, le Groupe d’intérêt en santé autochtone, le Comité autochtone de l’École de criminologie et le Cercle en santé publique autochtone) ont présenté les mandats de leur collectif au cours de la soirée, ce qui constitue une première.
Par ailleurs, Annie Tremblay, diplômée micmaque de la maîtrise en administration des services de santé, a fait part de son expérience étudiante autochtone. Comme les deux autres finissantes ayant pris part à ce gala, elle avait, autour du cou, son écharpe conçue par la créatrice de mode mohawk Tammy Beauvais et décorée d’un côté du logo de l’UdeM et de l’autre du symbole imaginé par le designer graphique atikamekw Terry Randy Awashish.
Cet évènement a par ailleurs été ponctué de prestations artistiques, dont une danse du cerceau exécutée par l’artiste atikamekw Gilbert Niquay et ovationnée par l’assistance. Après la clôture solennelle de la Cérémonie, le chef traiteur originaire de la nation Acho Dene koe des Territoires du Nord-Ouest Swaneige Bertrand a servi un cocktail aux gens présents.
Un appui financier d’importance
La Cérémonie des réussites étudiantes autochtones a aussi été le moment de souligner l’engagement généreux des donateurs, dont cinq étaient présents:
- Bernadette Ska et Jean-Marie Van der Maren (Bourse d'accessibilité aux études supérieures Mary Two-Axe-Earley);
- Joe Ricci et Ellen Taylor (Bourse de persévérance de la famille Ricci pour les Premiers Peuples);
- Suzanne Mowatt (conjointe de feu Claude Kistabish, dont le nom a été immortalisé par Marie-Pierre Bousquet à travers le prix Claude-Kistabish).
La 7e Cérémonie des réussites étudiantes autochtones a été organisée par le Centre étudiant des Premiers Peuples et les Ressources socioéconomiques (aide financière et bourses) des Services à la vie étudiante, en collaboration avec UdeM philanthropie et diplômés.