La vidéo et l’art pour faire rayonner la recherche

En 5 secondes Des membres de l’UdeM participent à un concours pancanadien de communication scientifique qui laisse place à la créativité et à l’ingéniosité.
Erinn Acland, boursière postdoctorale des IRSC et Miriam Beauchamp, professeure au Département de psychologie de l’Université de Montréal.

L’Institut du développement et de la santé des enfants et des adolescents (IDSEA) des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) a lancé le concours Entretiens afin d’attirer l’attention du public sur des sujets issus de la recherche universitaire. 

UdeMNouvelles a rencontré deux membres de l’Université de Montréal qui se prêtent au jeu de la vulgarisation scientifique pour sortir la recherche des laboratoires:  

  • Erinn Acland, boursière postdoctorale des IRSC sous la supervision de Natalie Castellanos Ryan, professeure à l’École de psychoéducation de l’UdeM et chercheuse au Centre de recherche Azrieli du CHU Sainte-Justine, et de Leah Somerville, de l’Université Harvard.
  • Miriam Beauchamp, neuropsychologue pédiatrique, professeure au Département de psychologie de l’UdeM et chef de l’axe Cerveau et développement de l’enfant au Centre de recherche Azrieli du CHU Sainte-Justine. 

Erinn Acland: une image vaut mille mots 

Depuis toujours, elle dessine. Et dès qu’elle le peut, elle ramène l’art dans son travail scientifique. Visualisations de données, illustrations, résumés graphiques: pour Erinn Acland, l’image est un outil unique pour rendre les concepts complexes plus accessibles.  

Pour cette chercheuse postdoctorale passionnée de vulgarisation scientifique, ce concours aura été l’occasion rêvée de créer pour la première fois une vidéo d’animation complète pour expliquer ses travaux. «Si nous ne communiquons pas notre recherche, à quoi ça sert? Est-ce que nous faisons tout ce travail juste pour que d’autres scientifiques le lisent?» se demande-t-elle. 

Son projet d’animation porte sur la psychologie derrière l’agressivité chez les enfants, un sujet qui touche beaucoup d’adultes au quotidien. Selon elle, certains parents pensent que l’agressivité physique chez leur tout-petit est un signe de problème grave. 

Or, précise-t-elle, une certaine dose d’agressivité est normale dans le développement.  

«La plupart des enfants vont mordre, pousser ou frapper au moins une fois. C’est une forme d’expérimentation. Ce qui devient préoccupant, c’est si le comportement persiste ou s’intensifie», indique la chercheuse.  

Comprendre cette nuance est crucial, autant pour les parents que pour les enseignants et les professionnels de la santé qui y sont confrontés quotidiennement. Et c’est précisément l'objectif de sa vidéo: outiller les adultes pour repérer les indices à surveiller et leur fournir des pistes d’intervention adaptées pour aider l’enfant à progresser dans la bonne direction. 

Miriam Beauchamp: donner une voix aux données probantes 

Aux yeux de Miriam Beauchamp, s’engager dans la vulgarisation n’est plus un projet secondaire, c’est une mission centrale. Pour bien la remplir, elle s’entoure notamment de Jennyfer Exantus, conseillère en communication, et Cindy Beaudoin, conseillère principale de recherche.  

Ensemble, elles mènent un programme de mobilisation des connaissances sur les commotions cérébrales chez les jeunes enfants. Baptisée COCO (pour Communication Commotion), cette initiative vise la production d’outils accessibles et scientifiquement solides sur ce sujet méconnu. 

«Je suis à un stade de ma carrière où j’ai l’espace pour redonner. Nous continuons d’entreprendre des recherches empiriques, mais la communication est vraiment au cœur de ce que nous faisons maintenant. C’est important pour nous de redonner les informations que nous recueillons», estime la neuropsychologue. 

La vidéo que l’équipe soumet au concours propose de se mettre dans la peau d’une enfant ayant reçu un coup à la tête pour vivre une commotion à travers les yeux d’une frange de la population qui n’a pas toujours les mots pour exprimer son inconfort. Filmée à la première personne, la capsule braque les projecteurs sur les symptômes vécus par les tout-petits et leurs défis spécifiques. 

Car, oui, les enfants très jeunes peuvent bel et bien avoir des commotions cérébrales et souffrir de symptômes analogues à ceux des adolescents ou des athlètes professionnels. Pourtant, beaucoup ignorent cette réalité.  

«Parfois même, certains croient que les tout-petits y seraient moins vulnérables en raison de la fameuse plasticité cérébrale. On entend souvent: “Ils sont résilients, ils vont rebondir.” Mais ce n’est pas si simple. Perturber un cerveau en plein développement peut avoir des conséquences, même temporaires», insiste Miriam Beauchamp. 

Pour la chercheuse, ce concours arrive à point nommé pour attirer l’attention sur la recherche effectuée sur les commotions cérébrales chez les jeunes enfants, «un sujet qui accuse un retard notable par comparaison avec celle menée dans le monde du sport».  

Il est encore temps de voter! 

Le vote pour le concours Entretiens de l’IDSEA de 2025 se termine à minuit le 30 novembre. Il est possible de voter pour autant de vidéos qu’on souhaite (dans une seule ou dans toutes les catégories), il suffit de remplir un formulaire en ligne

Le concours comprend aussi des balados et des infographies, catégorie à laquelle Jennyfer Exantus – de l’équipe de Miriam Beauchamp – a également participé. 

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