Samir Saul: des bourses de recherche à la mémoire de ses parents
- Revue Les diplômés
Le 9 décembre 2019
- Emmanuelle Gril
Samir Saul a créé deux fonds de bourses philanthropiques personnalisés pour soutenir la recherche sur la maladie de Parkinson et le cancer du pancréas, à la mémoire de ses parents.
En 2007, Solange Saul est décédée de la maladie de Parkinson. «Les médecins nous avaient dit que cette affection n’était pas mortelle, mais l’état de santé de ma mère s’est rapidement détérioré», se souvient Samir Saul, professeur d’histoire des relations internationales à l’Université de Montréal. Puis, en 2018, son père Pierre meurt d’un cancer du pancréas, six semaines à peine après le diagnostic.
Outre le choc majeur causé par la perte de ses parents, ces deux drames ont laissé à Samir Saul de nombreuses questions sans réponse. «Je me suis rendu compte que, somme toute, on savait relativement peu de choses sur ces maladies. Mon geste vise à faire en sorte qu’on puisse mieux les connaître et lutter contre elles. J’apporte un soutien à l’entreprise collective de recherche», dit le professeur, qui a décidé de créer deux fonds philanthropiques personnalisés en dotation: la bourse Solange Saul pour la recherche sur la maladie de Parkinson et la bourse Pierre Saul pour la recherche sur le cancer du pancréas. «Je croyais qu’il fallait posséder une grosse fortune pour pouvoir poser un geste significatif. Or, ce n’est pas le cas, et il est possible de faire des dons personnalisés», ajoute-t-il. Ces deux nouvelles bourses de maîtrise, de doctorat ou de postdoctorat permettront de financer des projets de recherche sur les maladies qui ont emporté ses parents.
L’histoire pour mieux comprendre le présent
Pour le professeur Saul, il était tout naturel de faire bénéficier son université et plus particulièrement la Faculté de médecine de cette aide. «Je suis attaché à mon foyer professionnel, où j’enseigne depuis 1992», souligne-t-il. Diplômé de la maîtrise en histoire de l’Université de Montréal, Samir Saul est également titulaire d’un doctorat d’État en histoire obtenu à Paris.
Né au Caire au sein de la communauté syro-libanaise, il est arrivé très jeune avec ses parents à Montréal. Convaincus que l’avancement des individus et des idées passe par le savoir, ils ont toujours considéré comme normal que leur fils fasse des études. En première année d’université, son vif intérêt pour l’actualité l’incite à s’inscrire en économie et en science politique, mais il reste sur sa faim… «Je me suis tourné vers la philosophie, puis la littérature française. J’étais presque naturellement bon en histoire et porté vers elle, mais je résistais encore à cet attrait, voulant m’occuper directement du présent», se rappelle-t-il.
C’est lorsqu’il cède enfin à sa passion et poursuit ses études dans cette discipline qu’il tend vers ce qui orientera son parcours: l’histoire des relations internationales. «J’ai baigné dans l’international dès l’enfance, que j’ai passée en Égypte au lendemain de la décolonisation, dans une ambiance géopolitique complexe et animée. L’agitation était permanente et les relations étaient conflictuelles avec les anciennes puissances coloniales», explique-t-il, mentionnant que cela a certainement influencé son besoin de décrypter les rapports entre les pays et les peuples. «C’est en remontant dans le passé qu’on peut véritablement saisir ce qui se trouve à la racine des opinions et des intérêts divergents. C’est donc pour mieux comprendre le présent que j’étudie l’histoire», confie-t-il.