Édition augmentée de l'«Index de l'émergence en Afrique»
- Salle de presse
Le 20 janvier 2020
- UdeMNouvelles
Publiée par deux chercheurs de l'UdeM, la deuxième édition de cet outil de classement du développement des 54 pays d’Afrique comporte plusieurs nouveautés.
Lancé en mars 2018 par les chercheurs en science politique de l’Université de Montréal Mamoudou Gazibo et Olivier Mbabia, l'Index de l'émergence en Afrique vient en décembre dernier de passer à sa deuxième édition, avec presque deux fois plus de pages.
Non seulement cet outil de classement du développement des 54 pays africains attire les regards, mais il bénéficie également de l'appui de nouveaux partenaires institutionnels et gouvernementaux.
On en discute avec le professeur Gazibo, coordonnateur du Pôle de recherche sur l’Afrique et le monde émergent et de l’Observatoire de l’émergence en Afrique, affiliés au Centre d'études et de recherches internationales de l’UdeM et au Groupe interuniversitaire d’études et de recherches sur les sociétés africaines de l'Université Laval et de l'Université de Montréal.
Cette deuxième édition est presque deux fois plus volumineuse que la première: 95 pages au lieu de 54.
Effectivement. Nous avons bonifié la première édition à la suite des nombreux commentaires que nous avons reçus, entre autres par l’entremise des médias. De nombreux chercheurs et preneurs de décisions dans ces pays ainsi qu'au Canada ont communiqué avec nous pour nous dire que cet index était fort bienvenu et comblait un vide.
Qu'y a-t-il de nouveau dans cette édition?
Davantage de dimensions et de variables sont prises en compte et il y a un meilleur contrôle statistique. La première édition classait les pays selon 4 dimensions de l’émergence ‒ politique, économique, sociétale et humaine ‒ et 23 indicateurs comme la stabilité démocratique, la croissance du PIB, le taux d’alphabétisation, etc. Pour la deuxième édition, nous avons ajouté une cinquième dimension ‒ celle des capacités institutionnelles ‒ et porté le nombre d’indicateurs à 25, avec l'aide au développement et l'efficacité gouvernementale.
Ces changements reflètent-ils mieux la complexité du continent?
Je pense que oui. Depuis quelques années, il y a eu une quarantaine de plans d'émergence mis sur pied par des pays d'Afrique. Mais il est évident que tous les pays ne sont pas au même niveau et n’ont pas les mêmes potentiels. Nous avons voulu non pas stigmatiser tel ou tel pays, mais faire ressortir des aspects clés qui expliquent pourquoi certains pays font des progrès et d'autres pas.
Alors il y a eu des modifications dans le classement des pays?
Pas de façon significative. Les changements depuis 2017 ne sont pas si marqués et les 15 premiers pays de 2017 restent globalement dans ce groupe en 2019, même si leur place peut varier. Il en est de même des 10 ou 15 derniers. Mais les modifications que nous avons apportées à cette nouvelle édition nous permettent de mieux cerner la position de certains pays comme le Kenya, le Sénégal et le Maroc, qui ont fait des bonds assez rapides.
Vous avez aussi de nouveaux partenaires?
Oui, et c'est demontré par l'affiliation institutionnelle importante des deux personnalités qui ont successivement préfacé les première et deuxième éditions de l’index. Il s’agit pour la première édition du Dr Ibrahim Hassane Mayaki, qui dirige l’Agence de développement de l’Union africaine, et pour la seconde de Gnounka Diouf, la ministre du gouvernement du Sénégal chargée d'organiser la 3e Conférence internationale de l'émergence en Afrique [CIEA]. Nous avons des échanges constructifs sur la question de l’émergence, ce qui est très important pour l’amélioration et la visibilité de l'index, car leurs organisations d’attache sont directement responsables de la mise en œuvre des stratégies d’émergence.
Avez-vous pu vous rendre en Afrique pour présenter la nouvelle édition?
Pas encore, mais nous comptons participer à la prochaine CIEA, en 2021.
À quand une troisième édition de l'index?
Nous souhaitons produire une nouvelle édition tous les deux ans. La prochaine devrait donc paraître à la fin de l'année 2021.
Relations avec les médias
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Jeff Heinrich
Université de Montréal
Tél: 514 343-7593