Des finissants en médecine de l’UdeM prêteront main-forte au personnel des CHSLD

  • Forum
  • Le 21 avril 2020

  • Martin LaSalle
Des finissants et finissantes en médecine de l’UdeM se sont portés volontaires pour aller prêter main-forte au personnel des CHSLD, où la pandémie de COVID-19 fait de nombreuses victimes.

Des finissants et finissantes en médecine de l’UdeM se sont portés volontaires pour aller prêter main-forte au personnel des CHSLD, où la pandémie de COVID-19 fait de nombreuses victimes.

Crédit : Getty

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La Faculté de médecine de l’UdeM a sollicité ses finissants pour qu’ils prêtent main-forte au personnel soignant des CHSLD et du réseau de la santé, et ils sont nombreux à répondre présents!

Hélène Boisjoly

À son point de presse du jeudi 16 avril, le premier ministre, François Legault, demandait aux finissants et finissantes des facultés de médecine et de sciences infirmières de la province de se mobiliser pour aller donner un coup de main au personnel des centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), où la pandémie de COVID-19 fait de trop nombreuses victimes.

Et à la demande de l’équipe du décanat de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, bon nombre de finissants et finissantes au doctorat en médecine de l’UdeM se sont déjà portés volontaires pour contribuer à cet effort collectif plus que nécessaire.

Dans une entrevue, la doyenne de la Faculté de médecine, la Dre Hélène Boisjoly, raconte de quelle façon cette mobilisation a été rendue possible.

Comment l’appel du premier ministre Legault a-t-il été reçu à la faculté?

L’équipe de direction de la faculté s’est sentie interpellée dès la semaine précédente, lorsque l’ampleur de la crise dans les CHSLD a été montrée au grand jour. Il faut dire que, peu après le début de la pandémie, nous avons mis en place des mesures afin que nos finissants et finissantes puissent terminer leur session plus rapidement.

Au retour du congé de Pâques, nous avons examiné ce qui pouvait être fait pour les mobiliser dans tous nos départements. Nous avons communiqué avec les directions d’établissements membres du Réseau universitaire intégré de santé et de services sociaux de l'Université de Montréal pour connaître leurs besoins et savoir comment nous pouvions arrimer nos interventions.

Puis, nous avons sollicité les quelque 1000 finissants et finissantes de la faculté et leurs professeurs, qui sont répartis dans nos 150 programmes selon trois grandes familles: médecine, science de la santé et sciences fondamentales. Cette année, nous comptons 300 finissants et finissantes en médecine et plus de 700 en sciences de la santé et en sciences fondamentales.

Et quelle a été leur réponse?

Étant très au fait de la situation, plusieurs s’étaient déjà mobilisés! Et notre appel à tous a été bien accueilli: les établissements avec qui nous sommes en contact nous ont informés que les finissants et finissantes sont déjà nombreux à avoir répondu positivement à l’appel!

Il y a près d’un mois, un groupe était d’ailleurs allé grossir les rangs des équipes en santé publique pour prendre des appels des gens et aussi faire le suivi auprès des personnes qui avaient été testées pour la COVID-19.

En outre, nos étudiants et étudiantes en sciences de la santé, c’est-à-dire en nutrition, kinésiologie, orthophonie, audiologie, ergothérapie et physiothérapie, se voient offrir la possibilité de faire un stage de formation axé sur la pratique interprofessionnelle afin qu’ils puissent aider leurs pairs dans les CHSLD.

Et notre effectif en sciences fondamentales pourrait aussi contribuer à l’effort. Toute expérience d’aidant naturel soignant ou de bénévole en soins aux personnes s’avère pertinente pour se joindre à l’équipe d’un CHSLD bénévolement ou dans le cadre d’un emploi d’été.

Il est important de souligner que, dans notre sollicitation des membres du corps enseignant et de nos étudiants et étudiantes, nous avons été très transparents quant aux conditions difficiles qui les attendent dans les CHSLD et autres milieux à risque. Et c’est sur une base volontaire qu’ils acceptent d’aller prêter main-forte.

Ceux et celles qui ont manifesté le souhait d’apporter leur aide seront là pour accomplir des tâches qui répondent aux besoins définis dans chaque établissement, qu’il s’agisse d’aider les bénéficiaires à boire et à manger, de les laver, de les réconforter… Ils seront à leur service.

Qu’est-ce que cette pandémie aura changé, selon vous, dans la manière d’enseigner et de pratiquer la médecine?

La médecine et les soins de santé vont être différents pour toujours après cette expérience.

Nous avons beaucoup appris en matière de télémédecine et de soins à distance – je pense notamment à la psychiatrie et à d’autres domaines aussi où l’expérience s’avère positive.

Nous visons une course à relais, où l’interrelation entre tous les joueurs du réseau est plus manifeste que jamais. Par exemple, nous savons qu’il y a urgence dans les CHSLD, mais en parallèle, on se prépare à accélérer le traitement d’autres problèmes de santé et à effectuer plus de chirurgies et nos résidentes et résidents sont mobilisés dans le réseau à cette fin.

Au final, nous aurons tous et toutes vécu une expérience de travail d’équipe intense qui va nous ouvrir davantage à l’interdisciplinarité et modifier nos façons de faire. La devise de notre faculté, Ensemble en santé, n’aura jamais été plus vraie.

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