Faire plus d’activité physique pendant le confinement? Oui, mais raisonnablement!

  • Forum
  • Le 22 avril 2020

  • Martin LaSalle
Pandémie ou pas, c’est toujours une bonne idée de faire de l’activité physique, à condition de l’intégrer graduellement à ses habitudes et de respecter ses capacités.

Pandémie ou pas, c’est toujours une bonne idée de faire de l’activité physique, à condition de l’intégrer graduellement à ses habitudes et de respecter ses capacités.

Crédit : Getty

En 5 secondes

C’est une bonne idée de profiter du confinement pour bouger plus… à condition de respecter ses capacités: des activités trop intenses peuvent affaiblir le système immunitaire, avertit Yvan Campbell.

Vous êtes de celles et ceux qui ont décidé de profiter du confinement pour se (re)mettre en forme? Pandémie ou pas, c’est toujours une bonne idée de faire de l’activité physique, à condition de l’intégrer graduellement à ses habitudes et de respecter ses capacités.

Car, si maintenir la forme permet d’optimiser ses défenses naturelles contre les microbes et virus en tous genres, «le surdosage d’exercices physiques peut aussi avoir un effet négatif sur le système immunitaire et provoquer ce qu’on appelle un effet immunosuppresseur postexercice», souligne le kinésiologue Yvan Campbell, de l’Université de Montréal.

Non, l’activité physique ne protège pas du risque de contracter la COVID-19 en cas d’exposition au coronavirus. «Toutefois, une bonne condition physique contribue au bon fonctionnement du système immunitaire pour la combattre», précise celui qui est chargé de clinique à l’École de kinésiologie et des sciences de l’activité physique de l’UdeM.

Les effets de l’activité physique sur le système immunitaire sont étudiés depuis le début des années 80. «Au-delà des potions, vitamines et diètes qui prétendent renforcer le système immunitaire, la science démontre que seul l’exercice permet de l’optimiser, ajoute M. Campbell. Des centaines d’études ont décrit les effets à court et à long termes de l’exercice sur notre système de défense.»

Effets à court et à long termes sur le système immunitaire

Yvan Campbell

Crédit : Michel Campbell

Lorsque l'organisme humain est soumis à un effort physique momentané, celui-ci engendre des changements physiologiques rapides: on parle d’effets aigus ou à court terme. Le système immunitaire répond alors très vite à l’exercice et de façon proportionnelle à l’intensité et à la durée de l’effort.

«Durant un effort de moins de 60 minutes, les cellules protectrices sont activées et augmentent l’efficacité de notre système de surveillance en étant mieux distribuées par le sang vers les organes vitaux, particulièrement vers les poumons, indique Yvan Campbell. De plus, leur effet antipathogénique est rehaussé, car elles détectent et détruisent alors les virus, champignons et bactéries nuisibles à notre santé plus efficacement.»

Et lorsque les séances d’activité physique sont répétées de façon régulière, les répercussions sur le système immunitaire deviennent durables dans le temps et diminuent, entre autres, l’immunosénescence.

«L’immunosénescence est la baisse d’efficacité du système immunitaire liée au vieillissement, illustre le kinésiologue. L’exercice provoque même une amélioration de l’efficacité des vaccins, particulièrement chez les personnes plus âgées.»

Quoi faire et ne pas faire…

Voici les recommandations d’Yvan Campbell en matière d’activité physique.

Exercice cardiovasculaire: intensité modérée équivalant à 3 ou 4 sur l’échelle de perception de l’effort (figure 1), d’une durée de moins d’une heure ou d’une durée maximale de 60 à 75 % du temps d’avant la pandémie.

Musculation: intensité modérée (ou de 3 à 4 sur l’échelle de perception de l’effort), séance de moins d’une heure, sans charge maximale. Visez le maintien de la force et non son développement, et allouez-vous au moins une journée de repos entre deux séances.

À éviter: tout exercice ou toute activité physique d’une intensité ou d’une durée élevée ou inhabituelle. Sinon, l’état de fatigue suivant un exercice de grande intensité peut entraîner une immunosuppression pouvant durer de 3 à 72 heures suivant l’activité.

«Et si vous êtes atteint de la COVID-19, il ne faut faire aucun effort physique, à défaut de quoi la guérison pourrait être plus longue», conclut M. Campbell.

  • Échelle de perception de l’effort. La zone rouge est proscrite durant la pandémie.

Des consultations à distance avec les physiothérapeutes de l’UdeM

Vous souffrez de douleurs musculosquelettiques, de raideurs articulaires, de tensions musculaires… ou vous souhaitez recevoir un programme d’exercices à domicile?

Les physiothérapeutes de la Clinique de physiothérapie et de médecine du sport de l’Université de Montréal offrent maintenant des consultations à distance qui respectent les normes de l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec.

Ils sont là pour discuter avec vous et effectuer une évaluation de votre condition physique, en plus de vous expliquer les raisons de vos douleurs et vous proposer un plan d’intervention et de traitement. Au besoin, ils peuvent établir un plan d’exercices à effectuer à la maison et faire un suivi de votre situation.

Les tarifs demandés pour ces services sont les suivants:

Évaluation: 50 $
Suivi: 25 $
Nouveau programme d’entraînement: 25 $

Pour prendre rendez-vous ou pour obtenir plus d’information, écrivez à medical-physio(at)umontreal.ca en indiquant dans votre message la raison de la demande de consultation ainsi que vos plages de disponibilités.

Un ou une physiothérapeute communiquera ensuite avec vous.

Après la consultation, la Clinique vous fera parvenir une facture, et un reçu électronique officiel vous sera envoyé à la suite du paiement.