Étudiants étrangers: vivre l’expérience UdeM malgré la pandémie

  • Forum
  • Le 7 juillet 2020

  • Martine Letarte
L’UdeM accueillait plus de 5500 étudiants étrangers, certains pour de courts séjours, d’autres pour toute la durée de leurs études, lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé au printemps.

L’UdeM accueillait plus de 5500 étudiants étrangers, certains pour de courts séjours, d’autres pour toute la durée de leurs études, lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé au printemps.

Crédit : Getty

En 5 secondes

En ces temps de pandémie, les étudiants étrangers ont des besoins particuliers. L’Université tente d’y répondre pour leur permettre de vivre l’expérience UdeM malgré l’enseignement à distance.

L’Université de Montréal accueillait plus de 5500 étudiants étrangers, certains pour de courts séjours, d’autres pour toute la durée de leurs études, lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé au printemps. S’il a fallu prendre soin de tous les étudiants en ces temps de crise, celles et ceux venus de l’étranger avaient évidemment des besoins particuliers. Pour y répondre, le Vice-rectorat aux partenariats communautaires et internationaux ainsi que le Vice-rectorat aux affaires étudiantes et aux études de l’UdeM ont travaillé en collégialité. Une approche au cas par cas a été adoptée afin de voir aux besoins de chacun.

«Les étudiantes et étudiants installés à Montréal pour plusieurs années d’études et qui ont le français comme langue maternelle voulaient davantage rester ici malgré la crise que ceux qui ont de la difficulté à communiquer en français ou qui étaient dans la métropole seulement pour quelques mois», explique Valérie Amiraux, vice-rectrice aux partenariats communautaires et internationaux.

Les besoins en matière d’accompagnement variaient donc énormément d’un étudiant à l'autre en raison de sa situation, mais aussi de sa personnalité. «ll a particulièrement fallu rassurer, raconte la vice-rectrice, les étudiantes et étudiants arrivés depuis peu et qui n’avaient pas un bon réseau établi ici.»

Si certains peuvent voir les étudiants étrangers comme des jeunes venus à Montréal pour étudier et s’amuser dans les bars, Valérie Amiraux mentionne que ce sont d’abord des migrants. «Ce statut vient avec certaines contraintes qui pèsent plus lourdement en temps de crise, précise-t-elle. Il y en a qui ne pouvaient pas rentrer dans leur pays et qui se sont retrouvés à suivre des cours à distance dans un logement pas nécessairement confortable, avec parfois une connexion à Internet loin d’être extraordinaire. Par la force des choses, ils se sont aussi retrouvés isolés, avec un accès restreint au campus.»

Ces enjeux vécus par les étudiants étrangers ont servi à alimenter la foire aux questions mise en place afin de rendre l’information facilement accessible. «C’est certain qu’il y a eu des frustrations et des déceptions, mais nous avons essayé que la session se termine bien pour tous les étudiants tout en cherchant à réduire leur stress», relate Valérie Amiraux.

Prévoir l’imprévisible

Valérie Amiraux

Crédit : Amélie Philibert

À la rentrée, l’enseignement se fera principalement à distance à l’UdeM. En fonction de leur choix de cours, certains étudiants étrangers pourront décider de rester chez eux, alors que d’autres préféreront s’établir à Montréal s’ils ont en leur possession les documents requis et s'ils respectent les règles d’entrée sur le territoire en contexte pandémique. «Pour tous les autres, il demeure important d’obtenir le certificat d’acceptation du Québec et de faire la demande de permis d’études», affirme Valérie Amiraux.

Ceux et celles qui viendront à Montréal doivent toutefois penser à plusieurs éléments très concrets, comme la quarantaine obligatoire et ce qu’ils feront s’ils tombent malades. «Nous ne pouvons malheureusement pas répondre à tous ces besoins, mais nous aidons ces étudiants et étudiantes à se faire une bonne idée des éléments auxquels ils doivent penser», indique Mme Amiraux.

Les associations étudiantes sont aussi très présentes pour soutenir les étudiants étrangers et des groupes Facebook relayent de l’information et leur apportent du réconfort.

Faire vivre l’expérience UdeM

Qu’ils soient ici ou à l’étranger, le grand défi sera de faire vivre l’expérience UdeM aux étudiants et étudiantes à travers l’enseignement à distance. «Nous n’avons aucune inquiétude en ce qui a trait à la qualité de l’enseignement, de l’encadrement et du soutien pédagogique, mais il manquera de contacts humains», dit Valérie Amiraux, sociologue.

La réflexion est en cours pour trouver des façons d’accueillir les étudiants et étudiantes et de les faire interagir. «La dimension humaine est essentielle à la réussite, confirme la vice-rectrice aux partenariats communautaires et internationaux. Nous trouverons des solutions pour aider ceux et celles qui se trouvent dans des situations similaires à tisser des liens avec la communauté de l'UdeM. Nous allons devoir être inventifs et plusieurs projets sont en préparation, comme des visites du campus et une programmation d’accueil en mode virtuel à compter du 24 août, des jumelages entre étudiants ainsi que des communautés virtuelles sur toutes sortes de thèmes.»

Un projet de vie

L’UdeM travaille aussi de concert avec les autres universités au sein du Bureau de coopération interuniversitaire (BCI) pour aider les étudiants étrangers qui le souhaitent à s’installer pour de bon au Québec. Une lettre a été envoyée à la mi-juin à Simon Jolin-Barrette, alors qu’il était ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, à propos de la modification du Programme de l’expérience québécoise (PEQ).

Le BCI a demandé notamment que la clause de droit acquis, annoncée l’automne dernier, se retrouve dans le nouveau règlement afin de permettre aux étudiantes et étudiants actuels et à ceux et celles qui commenceront leurs études cet automne de se prévaloir du PEQ dans sa forme actuelle.

La lettre du BCI demande aussi de reconnaître l’expérience de travail à temps partiel acquise pendant les études ainsi que les expériences de stages rémunérés jusqu’à 36 mois avant le dépôt de la demande au PEQ. De plus, le BCI suggère de viser 20 jours ouvrables pour traiter les demandes au PEQ.

«Les étudiants étrangers viennent suivre un programme d’études, mais plusieurs viennent aussi amorcer un projet de vie au Québec, déclare Valérie Amiraux. Il est important de continuer à travailler avec les autres universités pour aider les étudiants et étudiantes à réaliser leurs rêves au Québec, au bénéfice de toute la société.»