Six lauréats pour les Prix du recteur
- UdeMNouvelles
Le 10 décembre 2020
- Catherine Couturier
Les six lauréats des Prix du recteur ont été salués à une cérémonie virtuelle le jeudi 10 décembre.
Ce sont six Prix du recteur qui ont été décernés le 10 décembre, un baume sur cette année bien particulière. La cérémonie s’est déroulée en direct sur Zoom et a récompensé l’excellence et les réalisations de membres de la communauté de l’Université de Montréal dans les catégories Inspiration, Initiative, Engagement, Diversité et Collaboration. Le prix dans la catégorie Valorisation de la langue française a également été remis pour la première fois. Six prix Coups de cœur ont également été accordés.
Catégorie Inspiration: Marie-Ève Goyer
Marie-Ève Goyer est professeure adjointe de clinique au Département de médecine de famille et de médecine d’urgence de la Faculté de médecine de l’UdeM. Toujours prête à innover, elle a implanté plusieurs nouveautés autant dans les cours de médecine que dans les soins et la pratique. Mais c’est son engagement continu envers les populations en situation de grande vulnérabilité qui lui vaut l’obtention du Prix du recteur dans la catégorie Inspiration, selon elle: «Ce prix, c’est une reconnaissance de mon travail, mais aussi du mandat et de la responsabilité de l’Université vis-à-vis de ces populations très mal desservies.»
Médecin bénévole à Montréal, Marie-Ève Goyer a aussi participé à des missions à l’étranger et est aujourd’hui médecin-conseil à la Direction des services en dépendance et en itinérance du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Devant la situation critique des personnes itinérantes en temps de pandémie, la Dre Goyer a mis sur pied au printemps une unité COVID-19 dans l’ancien hôpital Royal Victoria. Les personnes en situation d’itinérance atteintes de la COVID-19 (mais n’ayant pas besoin d’être hospitalisées) pouvaient donc s’y isoler en toute sécurité.
La Dre Goyer a aussi travaillé à faire avancer l’enseignement relatif à ces populations dans le cursus médical et à y intégrer la vision du patient partenaire. «J’ose croire qu’on a participé à un changement des mentalités dans la communauté en promouvant une vision plus large du rôle du médecin, soit quelqu’un qui peut changer les choses et qui n’est pas qu’un clinicien», avance la Dre Goyer.
Prix Coup de cœur: Luc Brisebois, contremaître par intérim (préposé aux services généraux) à la Direction des immeubles.
Catégorie Initiative: Alexandre Beaudoin
Lorsqu’il a suggéré de créer un poste de conseiller à la biodiversité dans son mémoire de maîtrise, Alexandre Beaudoin était loin de se douter qu’il deviendrait le premier à l’occuper. Pas surprenant donc que le diplômé en environnement et en développement durable de l’UdeM ait reçu le Prix du recteur dans la catégorie Initiative. L’UdeM est à ce jour l'une des rares universités à compter un conseiller à la biodiversité parmi les membres de son personnel. «En étant située sur le mont Royal, l’Université de Montréal a une responsabilité, puisque c’est un site patrimonial historique et naturel», explique Alexandre Beaudoin, ajoutant que d’autres établissements gagneraient à employer une telle personne.
Dès son entrée en fonction, Alexandre Beaudoin a lancé l’initiative PAUSE (Production agricole urbaine soutenable écologique), un projet d’agriculture urbaine qui est toujours en marche et auquel s’est greffée au fil des années la coopérative solidaire d’apiculture urbaine. «Ma grande fierté, c’est la pérennité des projets», affirme d’ailleurs le lauréat. L’année suivante, il déposait un plan pour la biodiversité. Alexandre Beaudoin a également mis en place avec le CEPSUM un camp d’été sur la biodiversité, dont le deuxième aura lieu à l’été 2021.
Alexandre Beaudoin est aussi derrière le corridor écologique Darlington, une infrastructure verte qui permet à la faune du mont Royal de se déplacer vers les autres espaces verts de la ville. Le projet a d’ailleurs été reconnu comme «innovant» au Gala du Conseil régional de l’environnement de Montréal de 2020.
Prix Coup de cœur: Dominique Bohbot, responsable de la formation professionnelle au Département de linguistique et de traduction de la Faculté des arts et des sciences, et Gyslain Giguère, conseiller en programmes d’études au Département de psychologie de la Faculté des arts et des sciences.
Catégorie Engagement: Ash Paré
Prix Coup de cœur: Roxane Borgès Da Silva, professeure agrégée à l’École de santé publique.
Catégorie Diversité: Anne Marchand
Anne Marchand, professeure à la Faculté de l’aménagement, travaille en collaboration avec la nation atikamekw depuis plusieurs années: «Comme professeure-chercheuse, je vois les limites lorsqu’on veut travailler avec des experts de la communauté ou mettre en place des projets avec une gouvernance partagée», constate Mme Marchand. Elle a fait partie du Collectif Tapiskwan, un organisme sans but lucratif autochtone né à l’occasion d’un partenariat de recherche entre l’École de design de l’Université de Montréal, le Conseil de la nation atikamekw, HEC Montréal et l’Université du Québec à Chicoutimi. En janvier 2018, Mme Marchand a été nommée vice-rectrice associée à la recherche, avec le mandat de fédérer les projets menés auprès des groupes vulnérables et exclus.
La professeure Marchand accueille donc le Prix du recteur dans la catégorie Diversité avec beaucoup de fierté. Il souligne en quelque sorte l’aboutissement du chantier «Place aux Premiers Peuples», une démarche de consultation et de coconstruction qu’elle a entreprise et dirigée. Rassemblant plusieurs partenaires, internes et externes, autochtones et non-autochtones, cette grande table de consultation paritaire a conduit à un plan d’action lancé il y a quelques jours. Ce travail se voulait une réponse à l’appel lancé par la Commission de vérité et réconciliation du Canada et vise à valoriser les cultures des Premiers Peuples à l’UdeM pour faire en sorte que leurs membres se reconnaissent davantage dans les programmes et les activités de l’Université.
Catégorie Collaboration: équipe du Centre de pédagogie universitaire (CPU)
C’est le Centre de pédagogie universitaire (CPU) qui a remporté le Prix du recteur dans la catégorie Collaboration, qui souligne l’ampleur du travail de son personnel au cours de l’année 2020. Ce prix est particulièrement significatif pour l’équipe d’une quarantaine de personnes, à pied d’œuvre depuis les premiers jours de la pandémie pour soutenir toute la communauté universitaire vers la transition des cours en ligne. «Toute l’équipe s’est mobilisée pour un sprint, mais ça fait presque sept mois que cela dure», remarque Bruno Poellhuber, directeur des Services de soutien à l’enseignement.
Le CPU a ainsi rapidement conçu une page Web ‒ comprenant webinaires et tutoriels ‒ et un guide pédagogique pour aider les enseignants et enseignantes à migrer vers les cours à distance. Des cellules de soutien pédagogique ont également été constituées dès la mi-mars. Des conseillers pédagogiques et des bibliothécaires étaient affectés à chacune des facultés pour répondre aux questions, évaluer les besoins et apaiser les inquiétudes. «Ça nous a donné un canal privilégié pour intervenir auprès des facultés. Les conseillers pédagogiques se sont approprié davantage les réalités facultaires et ont tissé des liens plus étroits», estime M. Poellhuber. L’équipe a également mis sur pied un programme de formation pour pouvoir offrir trois écoles d’été auxquelles plus de 3500 personnes ont participé.
Prix Coup de cœur: la cellule de crise des communications liée à la COVID-19 du Bureau des communications et des relations publiques et l'équipe de production multimédia de la Faculté de musique.
Catégorie Valorisation de la langue française: équipe Érudit
Remis pour la première fois, le Prix du recteur dans la catégorie Valorisation de la langue française est venu récompenser l’équipe d’Érudit. Ce prix est accueilli avec fierté et enthousiasme, affirme Tanja Niemann, directrice d’Érudit. «La plateforme Érudit a été fondée pour assurer la diffusion des contenus francophones. Cette récompense reconnaît notre mission première, c’est-à-dire de faire rayonner la recherche d’ici», mentionne-t-elle.
Lancée en 1998 par les Presses de l’Université de Montréal, la plateforme est aujourd’hui rattachée aux Bibliothèques de l’Université de Montréal. Le portail de diffusion est à la fois hébergeur et agrégateur de contenu. Il permet d’accéder à des articles provenant de 243 revues, des mémoires et des thèses, des livres, des actes de colloque et de la littérature grise comme des rapports de recherche. L’usager a donc accès à près de 200 000 documents numériques d’une trentaine de disciplines en sciences humaines et sociales, la plupart gratuitement. «Cette année marque un point de bascule: on a plus de revues en libre accès complet qu’en abonnement», précise Mme Niemann.
Érudit permet aux petites revues, souvent tenues à bout de bras par un seul professeur, d’acquérir une plus grande visibilité. En plus de recenser les contenus et d’y donner accès, la plateforme est bien connectée aux outils de recherche et aux médias sociaux. Et pour que la science continue de se faire en français, il demeure primordial de préserver ces lieux de publication, conclut Mme Niemann.