L’UdeM célèbre la Journée nationale des peuples autochtones

Crédit : Amélie Philibert

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En cette journée nationale des peuples autochtones, l’UdeM souligne son engagement auprès des Premiers Peuples à travers la valorisation de l’art, des cultures et des savoirs autochtones.

Le coup d’envoi à l’Université de Montréal de la Journée nationale des peuples autochtones, qui concorde avec le solstice d’été, a été donné par l’inauguration de Terre d’accueil, une installation réalisée pour l’occasion par l’Université. La cérémonie était animée par Samuel Rainville, coordonnateur du Centre étudiant des Premiers Peuples (CEPP) des Services aux étudiants, et Yvette Mollen, professeure invitée à la Faculté des arts et des sciences, en présence de Ghislain Picard, chef innu de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, de Magda Popeanu, vice-présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal, et du ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière.  

«Nous célébrons avant tout aujourd’hui le dynamisme des cultures autochtones, l’ingéniosité des Premiers Peuples et la richesse des langues autochtones. Cette journée de fête revêt une importance particulière dans une année au cours de laquelle les Premiers Peuples ont subi plusieurs épreuves difficiles. Je tiens à rendre hommage à leur courage et à leur résilience», a déclaré le recteur de l’UdeM, Daniel Jutras, en guise de mot de bienvenue. 

Exposée dans le tunnel de la montagne reliant l’entrée de la station de métro Université-de-Montréal et le pavillon Roger-Gaudry, l’installation revêt une signification particulière, puisqu’elle est ornée d’une fleur créée par l’artiste multidisciplinaire Terry Randy Awashish, Atikamekw Nehirowisiw de la communauté d’Opitciwan. Cette démarche artistique s’appuie sur une mesure du plan d’action Place aux Premiers Peuples qui promeut la valorisation des Premiers Peuples dans l’environnement bâti de l’UdeM. On peut y lire le mot bienvenue dans les 11 langues autochtones du Québec. 

«Je vois dans cette installation un symbole fort. L’Université pérennise son engagement à améliorer la représentation et l’accueil des Premiers Peuples en son sein», a ajouté Daniel Jutras.  

«À titre de membre du comité Kwe Kwe, je suis fier de voir l’UdeM immortaliser son engagement auprès des Premiers Peuples par la réalisation de cette œuvre. L’inscription du mot bienvenue dans les 11 langues autochtones rappelle à l’ensemble de notre communauté universitaire que les Premiers Peuples agissent à titre de gardiens et de gardiennes des terres et des eaux, et ce, depuis des temps immémoriaux», a témoigné Samuel Rainville, coordonnateur du CEPP. 

«À l’occasion de la Journée nationale des peuples autochtones, je suis heureux de participer à l’inauguration de la murale Terre d’accueil et de souligner le geste concret de l’Université de Montréal visant à marquer le respect du patrimoine des peuples autochtones. Je remercie le recteur, Daniel Jutras, et son équipe pour leur leadership et leur engagement en faveur de la sécurisation culturelle et de la valorisation de nos cultures», a pour sa part affirmé le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard. 

Gardienne et gardien des langues autochtones

Les célébrations ont aussi donné lieu au dévoilement de la lauréate et du lauréat du Prix de la valorisation des langues autochtones du Secrétariat général. Ce prix, remis pour une deuxième année d’affilée – Yvette Mollen a été désignée première «gardienne» de la langue innue –, reconnaît le travail exceptionnel accompli par une ou un Autochtone pour la préservation et la transmission des langues autochtones. 

Cette année, le titre honorifique de gardienne de la langue a été attribué à Kahtehron:ni Iris Stacey. Titulaire d’une maîtrise en revitalisation des langues autochtones de l'Université de Victoria et doctorante à l'Université McGill, Kahtehron:ni Iris Stacey est une ardente défenseuse des langues autochtones dans sa communauté de Kahnawake. Avant de s’engager auprès du Kahnawa:ke Education Center où, depuis 2015, elle dirige l’équipe et s'assure de la qualité des programmes offerts en langue mohawk, elle a enseigné pendant cinq ans au programme d'immersion pour adultes Kanien'kéha Ratiwennahní:rats, qui favorise le contact avec la langue et les cultures autochtones. Elle a aussi mis sur pied le projet linguistique Skatne Enionkwaioten. Par ses initiatives d'éducation communautaire, elle contribue à préserver les langues autochtones et à les faire rayonner auprès des nouvelles générations.

Le titre de gardien de la langue a aussi été décerné à Marcel Godbout. Agent culturel au Centre de développement de la formation et de la main-d’œuvre huron-wendat, M. Godbout milite pour l’«éveil» de la langue et de la culture wendates dans sa communauté de Wendake depuis plus d’une trentaine d'années. Très engagé dans le projet Yawenda de revitalisation de la langue huronne-wendate – implanté en 2007 grâce à une alliance de recherche entre la communauté de Wendake et des chercheurs d’université ou d’autres organisations –, il a été formé pour l’enseigner aux jeunes et aux adultes, prenant part à l’élaboration d’activités et de matériel pédagogique. Que ce soit sur le plan politique, administratif ou communautaire, il multiplie les efforts et les échanges pour garder le projet Yawenda bien vivant. Sa mobilisation et ses interventions ont d’ailleurs permis de sensibiliser la population et les dirigeants à l'importance de cette langue ancestrale longtemps restée en «dormance» et de faire en sorte que sa revitalisation soit prise en charge par le Conseil de la nation huronne-wendate. Aujourd'hui, le wendat est enseigné au centre de la petite enfance et au primaire dans la communauté de Wendake.

«Je suis ravi de constater que l’UdeM met la valorisation de l’art et des connaissances autochtones au cœur de ses priorités. L’installation Terre d’accueil rappellera d’ailleurs à toutes les personnes qui passent par le tunnel de la montagne l’importance de célébrer l’héritage culturel et les savoirs traditionnels des Premières Nations et Inuits du Québec. Je félicite également les lauréats du Prix de la valorisation des langues autochtones du Secrétariat général, qui réalisent un travail de préservation d’une importance capitale pour les générations futures», a mentionné Ian Lafrenière, ministre responsable des Affaires autochtones.

  • Mme Yvette Mollen, professeure invitée de l’UdeM, lauréate du prix de valorisation des langues autochtones en 2020.
Mme Iris Kahtehron:ni Stacey, lauréate du prix de valorisation des langues autochtones en 2021.
M. Marcel Godbout, lauréat du prix de valorisation des langues autochtones en 2021.

    De gauche à droite : Yvette Mollen, Iris Kahtehron:ni Stacey et Marcel Godbout.

    Crédit : Amélie Philibert
  • Crédit : Amélie Philibert
  • Crédit : Amélie Philibert

Trois bourses pour la communauté étudiante des Premiers Peuples

L’inauguration a aussi permis de mettre en lumière trois bourses destinées aux étudiants et étudiantes des Premiers Peuples de l’UdeM.   

  1. La nouvelle bourse Dialogue Premiers Peuples cible les étudiantes et étudiants inscrits dans un programme de maîtrise ou de doctorat de recherche ou professionnel. Assorti de bourses de 5000 $ par année (pendant deux ans pour la maîtrise et trois ans pour le doctorat), ce fonds aux cycles supérieurs a été créé par la Dre Marie-Josée Hébert, vice-rectrice à la recherche, à la découverte, à la création et à l’innovation, dans le but de soutenir la valorisation et la mobilisation des savoirs, des cultures et des pratiques autochtones. Comme son nom l’indique, cette bourse favorise un espace de dialogue et de collaboration entre les Premiers Peuples et le milieu universitaire dans un esprit d’enrichissement des connaissances. 

  1. La Bourse de persévérance de la famille Ricci s’adresse aux étudiants et étudiantes des Premiers Peuples inscrits dans un programme d’études de 1er cycle menant à l’obtention d’un grade. Doté d’une bourse annuelle de 2000 $, ce fonds a été institué par Joe Ricci et Ellen Taylor pour encourager les personnes autochtones à entreprendre des études à l’UdeM et à mener à terme leur projet de formation.    

  1. La Bourse d’accessibilité aux études supérieures Mary Two-Axe Earley est destinée tout particulièrement aux étudiantes autochtones inscrites dans un programme de recherche de 2e ou 3e cycle dans les domaines de la médecine (maîtrise et doctorat en médecine fondamentale), des sciences de la santé, des sciences infirmières, de la psychologie, du travail social, de l’éducation ou de la santé publique pour l'année scolaire 2021-2022. Ce fonds, qui offre des bourses dont les sommes varient, a été créé par Jean-Marie Van der Maren et Bernadette Ska.  

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