Montréal-Nord et la COVID-19: début d’une étude sur les facteurs de risque et l’immunité
- Salle de presse
Le 7 juillet 2021
- UdeMNouvelles
Une étude a été lancée pour découvrir pourquoi Montréal-Nord a été l’un des quartiers les plus fortement touchés au Canada par la pandémie de COVID-19.
Les résultats de cette étude devraient faire la lumière sur les raisons pour lesquelles le risque de propagation du SRAS-CoV-2, le virus responsable de la COVID-19, est plus élevé dans certains quartiers que dans d’autres. Le gouvernement du Canada, par l’intermédiaire de son groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC), finance ce projet de recherche à hauteur de 767 000 $.
D’après Santé Montréal, l’arrondissement de Montréal-Nord, dont la population est d’environ 85 000 habitants, est celui où le taux de cas de COVID-19 par habitant est le plus haut depuis le début de la pandémie – presque le double de celui de la ville entière. Montréal-Nord figure parmi les arrondissements les plus diversifiés et densément peuplés de Montréal. De plus, beaucoup de ses habitants travaillent dans les services de santé essentiels, l’un des domaines où le risque de contracter une infection au SRAS-CoV-2 est le plus grand.
«Nous voulons estimer le nombre réel de personnes qui ont été infectées par le SRAS-CoV-2 à Montréal-Nord à partir de tests d’anticorps et étudier les facteurs de risque spécifiques à cette population durement touchée, explique la chercheuse principale de l’étude, Simona Bignami, professeure agrégée au Département de démographie de l’Université de Montréal. Nous allons également étudier la couverture vaccinale dans la communauté afin de mieux comprendre la situation et d’améliorer les campagnes de vaccination dans ce secteur.» En effet, l’arrondissement présente un taux de vaccination inférieur à la moyenne comparativement aux autres arrondissements montréalais et à la province.
Le projet de recherche, baptisé RISC (pour Risk and Immunity, Situation of COVID-19 in Montreal North), est mené en collaboration par les chercheurs principaux Jack Jedwab, de l’Association d’études canadiennes, et la professeure Bignami, en partenariat avec le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Nord-de-l’Île-de-Montréal et d’autres acteurs communautaires de Montréal-Nord.
«En comparant les données que nous recueillerons auprès des habitants de Montréal-Nord avec celles obtenues dans d’autres quartiers montréalais, nous tenterons de comprendre comment certaines spécificités de la communauté, combinées avec des caractéristiques et comportements individuels, pourraient avoir fait augmenter le risque de contracter la COVID-19 dans cet arrondissement de telle sorte qu’il se trouve parmi les quartiers où le virus a frappé le plus fort au Canada», mentionne Simona Bignami.
«Même si nous savons que les inégalités sociales sont à l’origine du nombre élevé d’infections au SRAS-CoV-2 dans les populations de certains quartiers, ce projet est essentiel pour comprendre et démontrer les conséquences dévastatrices de la COVID-19», affirme Marjorie Villefranche, directrice générale de la Maison d’Haïti.
L’équipe de chercheurs veut recruter 8000 participants pour l’étude: 4000 personnes à Montréal-Nord et 4000 dans d’autres secteurs de la ville. Pendant une année, les chercheurs effectueront des sondages auprès des ménages en demandant aux gens de 18 ans ou plus de répondre à deux reprises à des questionnaires en ligne.
Les participants pourront fournir un échantillon de sang par piqûre au doigt s’ils le désirent afin de déterminer s’ils sont porteurs d’anticorps contre la COVID-19, ce qui indiquerait qu’ils ont déjà été infectés ou vaccinés. En étudiant les anticorps en fonction de divers composants du virus, les chercheurs pourront estimer dans quelles proportions les habitants de Montréal-Nord ont été infectés par le SRAS-CoV-2, et ce, même s’ils n’ont eu que de légers symptômes ou aucun symptôme. Les chercheurs pourront alors comparer ces résultats avec ceux des personnes qui ont acquis une immunité à la suite de la vaccination. Ce projet a été approuvé par le comité d’éthique de la recherche de l’Université de Montréal.
«Le projet de recherche RISC permettra de mieux comprendre les facteurs de risque associés à l’infection au SRAS-CoV-2, dit Grégoire Autin, chercheur à l’organisme Paroles d’exclues. C’est une étude importante pour Montréal-Nord, qui a subi très durement la pandémie. Ses résultats contribueront à mieux orienter les interventions des services publics et communautaires pour soutenir la communauté dans sa lutte contre la pandémie.»
«Nous espérons que cette étude fournira des données importantes qui aideront les décideurs et les dirigeants communautaires à établir des stratégies de prévention efficaces dans les quartiers à risque plus élevé et qui contribueront aux efforts futurs pour freiner la maladie, déclare la Dre Catherine Hankins, coprésidente du GTIC. Il est essentiel que l’ensemble des collectivités du Canada soient en mesure de se protéger. Les projets de recherche comme celui-ci, axés sur les communautés, sont nécessaires pour les populations prioritaires qui composent avec des défis particuliers.»
Les habitants de Montréal-Nord et d’autres quartiers de la ville qui désirent participer à l’étude sont invités à s’inscrire en ligne.
Source: Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19.
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Julie Gazaille
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