Les défis du retour au travail dans un contexte de pandémie

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Une conférence se tiendra le 24 novembre pour apprendre à relever ensemble les défis du retour au travail et de la santé psychologique dans un contexte de pandémie.

Dans le cadre de la Semaine de la santé et de la sécurité au travail, organisée par la Direction de la prévention et de la sécurité de l’Université de Montréal, une conférence aura lieu le 24 novembre sur les défis du retour au travail et de la santé psychologique dans un contexte de pandémie. Elle sera animée par Roxane de la Sablonnière, professeure au Département de psychologie de la Faculté des arts et des sciences de l’UdeM, qui dirige le Laboratoire sur les changements sociaux et l’identité, et Marine Miglianico, psychologue clinicienne spécialisée en psychologie positive et fondatrice de la Clinique de psychologie positive de Montréal.

À cette occasion, nous avons posé quelques questions à Roxane de la Sablonnière.

Vous vous intéressez depuis de nombreuses années aux grandes perturbations sociales. Pouvez-vous nous expliquer en quoi la pandémie représente un si vaste changement social?

Mes recherches en psychologie sur les grands bouleversements sociaux m’ont amenée il y a plusieurs années en Sibérie, en Mongolie et au Kirghizstan. Mon champ de recherche paraissait alors bien loin des préoccupations de la société québécoise! À part les peuples autochtones, qui ont vécu la colonisation, nous n’avions pas jusqu’alors subi de bouleversement social d’une telle ampleur.

Le changement apporté par la pandémie est majeur, car il comporte les quatre caractéristiques suivantes:

  • La rapidité à laquelle il s’est produit: la situation n’a pas été anticipée et, très rapidement, nous nous sommes retrouvés confinés.
  • Une perturbation des structures sociales: les hôpitaux ont été surchargés, des commerces ont été contraints de fermer ainsi que les écoles.
  • Une modification des comportements: certains ont perdu leur emploi ou ont dû s’adapter au télétravail tout en s’occupant de leurs enfants qui n’allaient plus en classe. Un isolement contraire à notre besoin fondamental de socialiser nous a également privés de nos proches.
  • Une menace pour sa propre identité: si nous sommes confinés chez nous dans une période où nous aurions besoin des autres, l’incertitude causée par la perte de points de repère peut venir nous ébranler. En effet, les autres nous permettent d’établir ces points de repère et de sentir que nous appartenons à un groupe, une communauté, un pays ou encore une entreprise. En nous privant de ces contacts, il devient plus ardu de trouver des réponses à nos questions compte tenu de la difficulté de nous comparer et d’établir les ancrages nécessaires à notre identité.  

On a beaucoup entendu la phrase «Ça va bien aller». Quelle est la principale recommandation que vous feriez pour aller bien psychologiquement dans ce contexte de grand bouleversement?

La principale recommandation que je ferais est de comprendre ce qui nous arrive. En tant qu’Occidentaux, nous sommes habitués à régler nos difficultés individuellement ou en petits groupes. Il s’agit ici d’un problème qui nous dépasse et qui ne peut reposer sur le dos de chacun. Toutes les sphères de la société ont été touchées jusqu’à l’individu. Bien sûr, certaines personnes seront moins affectées que d’autres, mais chaque personne a son lot de difficultés et cela doit être pris en compte. Une compréhension globale est nécessaire pour que nous puissions être résilients.

Une compréhension globale est-elle également nécessaire dans un contexte professionnel?

Oui. Dans une organisation, les employeurs devraient comprendre que leurs travailleurs sont dans un contexte difficile qui dépasse chacun d’eux.

Le retour au travail en mode hybride a dû être un véritable casse-tête pour les employeurs, qui ont dû réfléchir au réaménagement des locaux et des horaires, le tout en faisant attention au bien-être du personnel. Cet effort est important pour ne pas oublier que les salariés ont vécu d’importants bouleversements.

Suggérez-vous des techniques particulières pour préserver sa santé mentale face à ces grands changements?

Il existe différentes techniques d’autocompassion qui ont fait leurs preuves. L’autocompassion n’a pas d’effet négatif connu à ce jour. Et en étant plus doux envers soi-même, on manifeste plus de compassion envers les autres.

Vous en apprendrez plus sur les techniques d’autocompassion pour l’atténuation des souffrances psychologiques ainsi que sur les changements que nous vivons en ce moment à la conférence du mercredi 24 novembre à 12 h.

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