Un retour sécuritaire sur les campus

Crédit : Dumas-Bonesso

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C’est jour de rentrée sur les campus de l’UdeM pour les membres de sa communauté. Entrevue avec Etienne Dubé, de la Direction de la prévention et de la sécurité à l’Université.

Au début de l’année, le gouvernement du Québec a donné le feu vert aux universités pour un retour sur les campus dès le 17 janvier. L’Université de Montréal a choisi de prolonger jusqu’à la fin du mois l’enseignement à distance, histoire de bien évaluer la situation avant d’autoriser la reprise des activités d’enseignement et de recherche en présentiel.

Nous y voilà donc. En ce lundi 31 janvier, étudiants et étudiantes ont repris le chemin des salles de cours, masque de procédure au visage, et continueront le trimestre d’hiver en personne, avec le plaisir de retrouver amis et collègues de classe.

Des inquiétudes? Oui, forcément. L’arrivée d’Omicron, un variant qu’on dit moins dangereux mais plus contagieux que son cousin Delta, a frappé largement la population. Beaucoup l’ont attrapé et tous ou presque connaissent quelqu’un dans leur entourage qui a contracté le virus.

Alors, le risque est-il maintenant plus grand qu’à l’automne, où les choses se sont bien passées? L’absence de distanciation en classe est-elle sécuritaire? Que fait l’Université pour limiter la propagation du virus? Etienne Dubé, chef de section de la santé et sécurité au travail à la Direction de la prévention et de la sécurité (DPS), répond aux questions les plus fréquemment posées par les membres de la communauté de l’UdeM au sujet de la reprise des activités sur nos campus. Une reprise qui, selon lui, sera tout aussi sécuritaire qu’en août dernier.

Sur le plan sanitaire, abordez-vous la rentrée d’hiver différemment de celle de l’automne dernier?

Certaines mesures ont été resserrées, évidemment, comme le nombre de personnes autorisées à s’asseoir à une même table dans les aires de restauration. La Direction de la prévention et de la sécurité va relever le niveau de surveillance pour faire respecter les mesures en place. Et nous avons dû revoir le protocole de suivi des cas déclarés sur nos campus, en calquant l’approche de la Santé publique. Mais globalement, la reprise hivernale de nos activités n’est pas très différente de ce que nous avons vécu à l’automne.

Mais avec la prévalence d’Omicron, ne doit-on pas s’attendre à plus de cas de contamination à l’UdeM?

Au moment où l’on se parle, les courbes épidémiologiques indiquent une tendance à la baisse au Québec et une majorité de spécialistes prévoient que cette tendance va se poursuivre. Sans surprise, avec le retour des cours en personne, il faudra s’attendre à une hausse des cas déclarés parmi la communauté universitaire. Plus il y aura de gens sur nos campus, plus nous recevrons des autodéclarations de cas de COVID-19. Mais pas nécessairement parce qu’ils ont contracté le virus dans nos bâtiments.

Que voulez-vous dire?

Les éclosions sont rares en milieu universitaire, comme on a pu le constater à l’automne dernier. Les membres de la communauté peuvent attraper le virus, mais cette contamination risque davantage de survenir en dehors des campus, lors d’activités de socialisation ou à la maison. Ce qui va nous permettre de limiter de manière importante la transmission de la COVID-19 à l’UdeM, c’est un effort collectif d’adhésion aux règles sanitaires en place combiné avec la vaccination de notre communauté [voir les encadrés].

Depuis le début de la pandémie, il n’y a pas de distanciation dans les salles de classe de l’UdeM. N’est-ce pas contradictoire avec les messages de santé publique qui nous incitent à garder nos distances avec les autres?

Précisons d’abord que personne à l’Université ne remet en question le concept scientifique selon lequel plus la distance est grande, plus faible est le risque de contamination. Ce qu’on doit cependant garder en tête, c’est que, dans la lutte contre la propagation des maladies infectieuses, une seule et unique mesure ne suffit pas: c’est toujours un ensemble de mesures qui permet de freiner la contagion. Néanmoins, si tous portent le masque en permanence, le risque de contamination est diminué même si la distanciation n’est pas toujours de 2 mètres. Mais en dehors de la salle de classe, la distanciation de 2 mètres est demandée partout où c’est possible.

L’Université ne pourrait-elle pas quand même aménager les salles pour permettre une distance de 2 mètres entre les étudiants et étudiantes?

Si ce pouvait être aussi simple! À partir du moment où, comme société, on décide de revenir à un enseignement en personne pour une foule de raisons – entre autres pour des enjeux de santé mentale –, on doit composer avec l’espace qu’on a. La raison pour laquelle on n’exige pas de distanciation dans les salles de classe, c’est qu’on ne pourrait tout simplement pas accueillir tous nos étudiants et étudiantes avec une distanciation de 2 mètres. Ce qu’on doit faire, c’est mettre en place des mesures dont l’efficacité a été démontrée par la science et qui nous permettent de mitiger le plus possible l’absence de distanciation en salle de classe. C’est précisément pour cette raison que les étudiantes et les étudiants doivent porter le masque en classe. Le risque de transmission est considéré comme plus faible lorsque les individus portent le masque.

Le risque de contagion demeure néanmoins, non?

Le risque zéro n’existe pas, mais je rappelle encore une fois qu’au dernier trimestre, même en décembre, alors qu’Omicron commençait à se répandre, la quasi-totalité des cas positifs déclarés à la DPS étaient liés à des activités personnelles et sociales à l’extérieur des campus, sans port du masque.

Autrement dit, on voit très peu de transmission en salle de classe. Ce n’est donc pas forcément la salle de classe qu’on doit craindre.

Exactement. Tant et aussi longtemps que les étudiantes et étudiants portent leur masque et qu’ils ne le retirent pas en salle de classe, on réduit le risque de transmission du virus à l’intérieur de nos murs.

Les membres du corps enseignant n’auront pas à porter le masque en donnant leurs cours. Avec la présence du variant Omicron, est-ce que cette permission met leurs groupes à risque?

Personne n’instaure de consignes qui mettent sciemment à risque des groupes de personnes! Sur cette question, l’UdeM suit les recommandations de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail. Contrairement à l’absence de distanciation entre les étudiants et les étudiantes, il doit absolument y avoir une distance de 2 mètres entre l’enseignante ou l’enseignant et son groupe au moment où la personne retire son masque. Les rares fois où il est impossible de maintenir cette distance – on parle d’environ un pour cent des cours –, l’enseignant ou l’enseignante devra porter son masque pour donner son cours. Ici aussi, je rappelle qu’au dernier trimestre le port du masque n’était pas obligatoire au moment de donner un cours: les enquêtes épidémiologiques des cas recensés à l’UdeM n’ont pas démontré, même en décembre, une augmentation du nombre de cas liés à de la transmission d’enseignant à étudiant ou vice-versa.

Quels sont les risques liés à la prise de nourriture ou de repas sur les campus? Et comment réduire ces risques?

Les périodes de repas comportent évidemment des défis logistiques avec, d’une part, la quantité de personnes et, d’autre part, le nombre limité d’aires de consommation de nourriture sur nos campus. Si l’on veut limiter les risques de transmission du virus, les gens doivent garder au moins 1 mètre entre eux et retirer leur masque le plus brièvement possible. De plus, les nouvelles consignes de la Santé publique réduisent à six le nombre de personnes pouvant manger à la même table.

Ces mesures sont-elles observées?

On a observé cet automne un certain laisser-aller dans les aires de restauration: les gens étiraient la période des repas et ne remettaient pas leurs masques immédiatement. On comprend qu’il y a une certaine «fatigue pandémique», mais on doit demeurer vigilants. C’est l’une des situations sur laquelle nous pouvons exercer un contrôle. Si les membres de la communauté n’ont pas le choix de manger sur les campus, je leur dirais surtout d’attendre après les repas pour socialiser. La socialisation peut alors se faire de manière plus sécuritaire, avec un masque et une plus grande distanciation.

Une communauté universitaire largement vaccinée

Selon les données du mois de janvier, 92 % des membres du personnel de l’UdeM sont doublement vaccinés et 71 % le sont triplement ou en attente d’une troisième dose. Dans la communauté étudiante, ce sont 93 % des personnes qui sont doublement vaccinées. Ces chiffres sont obtenus par le croisement des données recueillies lors de la vaccination avec certaines informations personnelles des membres de la communauté que l’UdeM partage avec l’Institut national de santé publique du Québec, selon un procédé sécurisé. Ils permettent de brosser un tableau du taux de vaccination de la communauté, un taux sensiblement plus élevé que dans la population en général.

Que faire si...

Vous avez reçu un diagnostic positif à la COVID-19? Vous avez côtoyé une personne déclarée positive ou encore vous éprouvez des symptômes? Consultez la section Que faire si… pour obtenir des consignes spécifiques à votre situation. Les membres du personnel trouveront par ailleurs sur MonUdeM toute l’information en provenance des Ressources humaines au sujet des absences pour cause de COVID-19, des assurances collectives et d’autres rubriques relatives au travail en temps de pandémie.

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