L’IA peut-elle vraiment nous aider à faire face aux défis d’aujourd’hui et de demain?
- UdeMNouvelles
Le 19 avril 2022
- Béatrice St-Cyr-Leroux
Les 5, 6 et 7 mai, l’UdeM sera l’hôte du congrès TimeWorld sur l’intelligence artificielle. Les professeurs Yoshua Bengio et Pascale Lehoux nous donnent un avant-goût de leurs conférences respectives.
Dans moins d’un mois se tiendra au campus MIL de l’Université de Montréal le prestigieux congrès international TimeWorld sur l’intelligence artificielle (IA). Reflet de leur leadership dans ce domaine effervescent, Montréal et l’UdeM y seront bien représentées.
En plus de deux diplômés de renom – l’astrophysicien Hubert Reeves et l’astronaute David Saint-Jacques –, une vingtaine de membres de la communauté de l’Université y prendront part. Parmi eux se trouvent le professeur du Département d’informatique et de recherche opérationnelle Yoshua Bengio et la professeure de l’École de santé publique de l’UdeM (ESPUM) Pascale Lehoux.
Leurs conférences seront l’occasion de se projeter dans un avenir propulsé par l’IA, entre espoirs et inquiétudes.
Catalyseur d’avancées scientifiques
Reconnu comme l’une des sommités mondiales en intelligence artificielle, Yoshua Bengio se passe de présentation. Pionnier de l’apprentissage profond, le professeur et directeur scientifique de Mila, l’Institut québécois d’intelligence artificielle, décortiquera l’apport de l’IA dans la recherche scientifique.
Aux yeux du chercheur, l’intelligence artificielle peut accélérer le processus de découverte scientifique, et ce, sur deux fronts. D’abord, les méthodes d’apprentissage automatique incorporant les notions de causalité aident grandement à construire de meilleurs modèles des données expérimentales. Ensuite, ces modèles plus précis permettent d’orienter le choix de la prochaine expérience à mener.
«On parle alors de méthodes d’apprentissage par renforcement – parce que cela se fait sur plusieurs itérations expérimentales – et d’apprentissage actif, puisque l’agent apprenant choisit quelle expérience il va faire de façon à bonifier le plus possible son modèle», précise Yoshua Bengio.
À ce chapitre, il prévoit aborder dans sa conférence une nouvelle approche appelée «réseaux de flot génératifs» ou «GFlowNets» (pour generative flow networks). Avec son équipe, il a fait appel à de tels modèles génératifs pour travailler sur des molécules qui pourraient aider à traiter le cancer, combattre l’antibiorésistance ou améliorer la captation du carbone.
Un outil à utiliser avec précaution
Professeure au Département de gestion, d’évaluation et de politique de santé de l’ESPUM, Pascale Lehoux s’intéresse à la conception, au financement et à la commercialisation de l’innovation responsable en santé. Sa conférence portera un regard pragmatique et sensible sur les enjeux sociaux, éthiques et économiques entourant l’intelligence artificielle.
D’abord, la chercheuse se penchera sur le qualificatif responsable dans le cadre de l’IA. Selon elle, ce terme est bien souvent surutilisé sans être nécessairement accompagné de caractéristiques tangibles. Elle invitera également le public à réfléchir à la place de l’activité entrepreneuriale et des profits dans les innovations technologiques.
«Je crois que les acteurs des disciplines qui créent l’IA – les mathématiques, le génie, l’informatique, la recherche opérationnelle, etc. – doivent se réapproprier le futur de leur science, affirme-t-elle. Actuellement, l’avenir de l’IA est principalement dans les mains du secteur privé, qui a fort à faire pour devenir réellement responsable.»
Dans sa conférence, elle s’interrogera aussi sur les façons de penser les innovations dont le 21e siècle a besoin dans un contexte de crise climatique, de vieillissement de la population, d’émergence et de résurgence de maladies infectieuses, de diminution de la biodiversité notamment.
TimeWorld en bref
- Plus de 100 conférences
- 8 tables rondes
- 500 m² d’exposition
- 1 concours
- 3 spectacles
- Billetterie en ligne