EDI et relations avec les Premiers Peuples: bilan de la première année des plans d'action

Françoise Armand

Françoise Armand

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Entrevue avec la secrétaire générale associée à ce dossier, Françoise Armand, qui fait état de l’avancement des mesures adoptées.

Cent dix mesures liées aux relations avec les Premiers Peuples et 174 autres pour l’équité et l’inclusion: telle est la feuille de route des deux ambitieux plans d’action que l’Université de Montréal s’est donnés pour la période 2020-2023. Un peu plus d’un an après leur adoption, Françoise Armand, secrétaire générale associée responsable du dossier, dresse un premier bilan de ce qui a été fait et nous parle de ce qui reste à faire.

Les plans d’action Pour l’équité et l’inclusion et Place aux Premiers Peuples ont été lancés en décembre 2020. Comment résumer la dernière année?

Cette première année a été placée sous le signe de la cohérence et de la collaboration. Il y a en effet un important travail collaboratif préalable à la mise en œuvre des deux plans d’action. Notre équipe, formée de Samuel Rainville, conseiller principal aux relations avec les Premiers Peuples, d’Andrée Labrie, coordonnatrice de la diversité, et de moi-même, travaille de concert avec les facultés et les services pour déterminer les stratégies d’implantation les plus efficaces et assurer le suivi des projets. On sent la mobilisation des unités autour de ces questions.

Quelles sont les principales réalisations relatives à l’équité, à la diversité et à l’inclusion de cette première année?

Uniquement pour le volet Équité, diversité et inclusion [EDI], une quarantaine de mesures, soit près du quart de l’ensemble, ont été implantées ou sont en voie de l’être. Impossible de les énumérer toutes, mais, parmi celles qui toucheront plus directement les étudiants et étudiantes, mentionnons le lancement de projets pilotes à l’intention des communautés noire et autochtone pour diversifier la population étudiante dans certains programmes contingentés du premier cycle, la création de bourses mosaïques d’excellence à la Faculté des arts et des sciences destinées à des personnes issues de la diversité ou encore l’introduction de nouveaux cours axés sur l’intervention en contexte de diversités multiples. Et bien entendu, l’Université continue de prendre des mesures pour faciliter l’accès des personnes en situation de handicap à ses installations et à ses ressources, dont d’ailleurs ses sites Web.

Et du côté des relations avec les Premiers Peuples?

La Faculté de l’éducation permanente n’a cessé d’enrichir l’offre de formations de l’Université en élaborant des programmes courts ou adaptés aux besoins et aux réalités des groupes autochtones. De son côté, Cap campus [anciennement Projet SEUR], qui sensibilise depuis plus de 20 ans les jeunes issus de milieux défavorisés à l’éducation postsecondaire, a lancé récemment, en collaboration avec des membres des Premiers Peuples et la Coop Nitaskinan, le projet Repensons la persévérance, qui propose des activités de leadership et de familiarisation avec l’UdeM à l’adresse des jeunes issus des communautés autochtones. Enfin, nous collaborons étroitement avec le Centre étudiant des Premiers Peuples, qui est un partenaire clé dans l’organisation d’activités de réconciliation et de commémoration sur les campus, comme la Journée nationale des peuples autochtones ou la Semaine autochtone Mitig.

Y a-t-il des mesures qui visent plus particulièrement le personnel?

Oui, plusieurs. Le quatrième objectif du plan EDI entend «faire de l’Université un milieu de travail inclusif et représentatif des diversités de la communauté dans laquelle elle est implantée». Au cours de la dernière année, nous avons consacré beaucoup d’efforts à nous doter d’outils pour mieux connaître la composition de groupes ou de sous-groupes de la communauté universitaire. La Direction des ressources humaines offre très régulièrement une formation sur les biais inconscients afin de contrer les obstacles à l’embauche et à l’avancement professionnel des personnes issues de la diversité. Enfin, du côté de la recherche, le Vice-rectorat à la recherche, à la découverte, à la création et à l’innovation a produit des guides EDI à l’intention des équipes de recherche. Il a également mis sur pied un programme de soutien à l’élaboration de projets de recherche et de recherche-action qui a permis d’appuyer plusieurs initiatives novatrices en EDI et de cocréation avec les Premiers Peuples. Un projet de centre de recherche voué à l’équité, à la diversité et à l’inclusion et aux relations avec les Premiers Peuples est aussi prévu.

Quels seront les projets porteurs ou les priorités à venir?

Dans la foulée de la Mission du recteur sur la liberté d’expression en contexte universitaire, le Bureau d’intervention en matière de harcèlement est devenu le Bureau du respect de la personne afin d’intégrer la lutte contre la discrimination et le racisme à son mandat. Une campagne de sensibilisation et de lutte contre la discrimination et le racisme sera d’ailleurs lancée cet automne sur les campus de l’UdeM. Le Secrétariat général associé travaille également sur une formation qui présente les notions d’équité, de diversité et d’inclusion et que l'ensemble de la communauté universitaire pourra suivre.

Une attention particulière sera portée au cours des prochains mois à la mise en place de ressources afin d’outiller les membres du corps enseignant qui souhaitent instaurer des pratiques d’éducation inclusive et des approches pédagogiques sensibles aux réalités autochtones. 

Enfin, deux groupes doivent reprendre leurs travaux. Le premier réfléchit sur l’«excellence inclusive» et a pour mandat de déterminer, sur la base d’une compréhension commune de ce concept, des pistes d’action en matière de recrutement, d’évaluation et de promotion des membres du corps enseignant et des chercheurs et chercheuses auprès des organismes subventionnaires. Le deuxième groupe se consacre aux données institutionnelles et il se penchera cette année sur les enjeux de confidentialité liés à l’auto-identification aux marqueurs de la diversité.

Il reste encore beaucoup de travail à accomplir, mais nous allons dans la bonne direction. La dimension humaine constitue le principal facteur de la mobilisation autour de l’EDI et des relations avec les Premiers Peuples, nous nous devons de garder le cap!

Les bilans complets… et un appel aux unités

Vous pouvez consulter en ligne les bilans complets de la première année des plans d’action Pour l’équité et l’inclusion et Place aux Premiers Peuples. Françoise Armand rappelle qu’il est possible d’agir en dehors des plans d’action et que les unités qui souhaitent faire connaître leurs initiatives particulières en la matière peuvent communiquer avec le Secrétariat général par courriel.

Pour suivre les actualités du plan stratégique et des projets qui en découlent, visitez le site umontreal.ca/demain."

Pour suivre le déploiement des plans d'actions, visitez les sites de Place aux Premiers Peuples, et le site Diversité, équité, inclusion.